Un roman noir social
Un roman noir social
La Pension de la via Saffi par Valerio Varesi, Traduit de l’italien par Florence Rigollet, Lu par Hadrien Rouchard, VOolume, 2024 (1ère édition : Agullo, 2017).
C’est un plaisir de retrouver le commissaire Soneri, amateur de bonne chère et de bons vins… Découvert dans Le Fleuve des brumes, le 1er opus de la série que lui consacre Valerio Varesi, j’avais trouvé le personnage un peu excentrique, désabusé et cabossé mais intéressant. Le côté méthodique et philosophe de ce fumeur de cigare invétéré m’avait touché. Sa relation avec la pétulante Angela, qui se plait à le bousculer dans ses habitudes,met du piquant dans des enquêtes toujours assez sombres et complexes.
Un vrai dépaysement en Italie, quelques jours avant Noël, alors que la morsure du froid envahit Parme.
Ghitta Tagliavini, la vieille propriétaire d'une pension du centre-ville est retrouvée assassinée dans son appartement. L'enquête est confiée au commissaire Soneri, mais cette affaire fait ressurgir un drame personnel enfoui : en effet, c'est dans cette pension pour étudiants de la via Saffi qu'il rencontra jadis sa femme, Ada, tragiquement disparue peu après leur mariage.
Soneri va découvrir un univers bien plus sordide que ses souvenirs. L'aimable logeuse se révèle être une femme sans scrupules, enrichie par la pratique d'avortements clandestins et derrière la modeste pension, se cache en réalité un monde vivant de haine et de chantage, frayant avec le cynisme de cercles politiques corrompus.
Un enquête qui devient vite une affaire personnelle pour le commissaire.
Un roman d’ambiance et d’atmosphère, dans les rues de Parme, au fil de souvenirs et d’oublis volontaires. Pour trouver l'assassin, Soneri devra se confronter à l'épreuve du temps et à la vérité sur la vie et la mort d'Ada, retrouver un mystérieux inconnu qui pose à côté d’elle sur une photo jaunie…
Une écriture poétiquement descriptive faisant de la ville de Parme un personnage à part entière, un décor de brouillard habité par les fantômes du passé, le brouillard comme allégorie de l’état d’esprit de Soneri.
Un écriture politique et sociétale qui nous fait passer de l’autre côté du miroir, toujours avec ce clivage fascistes VS communistes.
Une version audio de grande qualité avec un narrateur fidèle à l’ambiance particulière de ce roman.
J’aime l’atmosphère des romans de Valerio Varesi que je découvre grâce à mon partenariat avec le éditions VOolume
#LaPensiondelaviaSaffi #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
Un vieux monsieur sénile disparait d'une maison de retraite, le maire de Parme part bronzer sur les pistes de ski au moment où la justice enquête sur la corruption de ses adjoints, un téléphone portable égaré sonne dans la nuit. Trois situations qui semblent n'avoir rien en commun, mais le commissaire Soneri avec son intuition ne va pas en rester là. Il cherche le lézard, cet animal qui trompe astucieusement les prédateurs en laissant délibérément sa queue derrière lui pour mieux leur échapper.
C'est toujours un bonheur de retrouver Soneri. Plus désenchanté que jamais, plus lucide que jamais, cet opus est au-delà du simple roman policier une sorte de « j'accuse » par lequel Valerio Varesi s'insurge contre le pouvoir corrompu, contre la politique spectacle, contre les infiltrations mafieuses dans toutes les strates de la société italienne, contre la morale bafouée. Des thèmes souvent abordés dans les tomes précédents mais qui ici sont au coeur de l'intrigue.
Dans cette merveilleuse série, peu d'action. Accompagner Soneri dans ses enquêtes, c'est plutôt une lente et longue promenade dans Parme, à travers ses rues, le long de son fleuve, dans ses restaurants. C'est plonger dans une ambiance, suivre les méandres des réflexions de l'inspecteur, goûter à la langueur et à la mélancolie.
Si les considérations politiques et l'idéalisme ne vous filent pas des boutons, vous devez absolument céder à la tentation Varesi.
C'est le premier livre que je lis de cet auteur et surement pas le dernier.
Il s'agit d'une nouvelle enquête du commissaire Soneri mais ce texte peut être lu sans avoir les précédentes enquêtes.
Nous sommes à Parme, la veille de Noël et le commissariat est "tranquille". Même quand une veille dame veut voir le commissaire, il l'a reçoit mais ne s'intéresse peu à son histoire.
Puis une autre vielle dame est découverte morte dans sa pension : il s 'agit Ghitta Tagliavini, propriétaire d'une pension de la via Saffi. Et cette pension est celle où notre commissaire a rencontré sa femme, lorsqu'il était étudiant.
Il va alors mener son enquête dans les brumes de Parme, dans les rues, dans ses propres souvenirs. Il est veuf et va découvrir aussi le passé de sa femme et en particulier, un premier amant de celle-ci.
L'auteur décrit très bien sa ville, ce qu'elle est devenue, ce qu'elle était. Nous croisons des personnages touchants, bien sûr le commissaire mais aussi, des pensionnaires de cette pension (ce ne sont plus les étudiants qui y sont hébergés)., un clochard qui avec son caddie, laisse des indices, un barbier qui est la mémoire de combats passés, une victime qui a réussi avec quelques méfaits...
"Soneri imagina ce monde trouble d'affairistes, composés d'anciens révolutionnaires convertis à l'argent, d'arrivistes, de maîtres chanteurs et de toute une faune provinciale grisée par la richesse. Il repensa alors aux barricades et à la glorieuse désobéissance d'un peuple pauvre mais orgueilleux jusqu'à l'héroïsme". (p198)
Un texte qui m'incite à continuer mes lectures des aventures de ce commissaire, car l'auteur réussit à nous raconter l'histoire de l'Italie, l'actualité, sa Ville et parle de personnages touchants, qui se questionnent, qui tentent de comprendre l'évolution de la société. J'ai aimé déambuler dans les brumes de la Ville, dans les souvenirs, dans les doutes de cet homme et partager quelques plats locaux, dans les cuisines de restaurant
Le Fleuve des brumes par Valerio Varesi, traduit de l’italien par Sarah Amrani, lu par Hadrien Rouchard, VOolume 2024 (1ère édition en France : Agullo, 2016)
Tiens, une fois n’est pas coutume, je commence une série par le tome 1 (on ne se moque pas, svp…) !
Un très bon polar d’ambiance, sur fond de vengeance et d’inondation.
Un lieu : une vallée brumeuse du nord de l'Italie, où il pleut sans relâche, où le Pô menace de sortir de son lit, où les gens sont taiseux, surtout au sujet des vieilles rancœurs.
Une belle scène d’ouverture : une énorme barge libérée de ses amarres dérive vers l'aval avant de disparaître dans le brouillard. Quand elle s'échoue des heures plus tard, Antéo Tonna, son pilote aguerri, est introuvable.
Deux enquêtes qui se rejoignent, se chevauchent, s’entremêlent : au même moment, le commissaire Soneri est appelé à l'hôpital de Parme pour enquêter sur l'apparent suicide d'un homme, défénestré. Lorsqu'il découvre qu'il s'agit du frère du batelier disparu et que tous deux ont servi ensemble dans la milice fasciste cinquante ans plus tôt, le détective est convaincu qu'il y a un lien entre leur passé trouble et les événements présents.
Une base historique : les combats féroces entre chemises brunes et partisans à la fin de la guerre ont déchaîné des haines que le temps ne semble pas avoir apaisées…
Une intrigue rythmée par les intempéries, la montée des eaux et la décrue… Il fait froid, humide ; on glisse entre le gel et la boue…
Une atmosphère oppressante, une enquête qui avance lentement, en eaux troubles…
Un héros récurrent chez Valerio Varesi : le commissaire Soneri, un fumeur de cigares, méthodique et philosophe, amateur de bonne chère et de bons vins…
Seule ombre au tableau, selon moi : les interruptions de la trop exubérante Angela, une avocate sans lien avec l’affaire même si elle y met son grain de sel, censée pimenter sans doute le récit par ses intrusions sexy… J’avoue que ce personnage m’a un peu agacée.
Une version audio de grande qualité avec un narrateur imprégné de toute la connotation particulière liée au fleuve et à ses abords.
Une envie certaine de poursuivre la série.
#LeFleuvedesbrumes #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
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