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Sous le plus vieux pont de Parme, le corps d'un homme émerge du rivage boueux. Il a été assassiné, puis jeté à l'eau on ne sait où et emporté par le courant. Le commissaire Soneri, se fiant comme toujours à son instinct, décide de remonter le fleuve. Par un après-midi froid et pluvieux, son voyage vers les origines l'amène dans un village isolé des Apennins, près d'un col autrefois parcouru par les marchands et les pèlerins et désormais fréquenté par les vendeurs ambulants non européens et les « mules » de la drogue. Les villageois parlent peu et à contrecoeur, l'hostilité envers l'étranger, qui plus est le flic, est évidente. Soneri découvre malgré tout l'identité de la victime - un entrepreneur local riche et redouté - dont le nom est lié à un violent conflit d'intérêts sur l'avenir de ces montagnes. Au fil des jours, l'enquête devient de plus en plus inquiétante, tandis que le commissaire s'échine à trouver la bonne piste parmi des chemins impénétrables qui se perdent dans un paysage intact de neige, d'arbres et d'eau. Dans ce décor qui le fascine et le bouleverse à la fois, il croise des personnages bizarres, rassemblés dans une sorte de communauté des bois, et un prêtre dérangeant à la foi subversive, confiné par punition dans ce lieu oublié de Dieu...
Ma première rencontre avec le commissaire Soneri.
Un meurtre, un village de montagne reculé, des habitants taiseux, des sangliers au comportement douteux et un héritage miraculeux.
Voici les ingrédients de ce polar qui se déroule dans une ambiance pesante où le froid et la neige vous isolent.
Le rythme est lent, parfois un peu trop.
J'ai néanmoins bien aimé l'ambiance, le style et l'intrigue.
Un roman policier italien de Valerio Varesi qui reprend les codes classiques du genre et qui donne une enquête à l'atmosphère froide, oppressante et au tempo lent : une lecture pour le moins efficace dans le cadre du Prix du meilleur polar des Éditions Points !
Le commissaire Soneri est un de ces enquêteurs contemplatifs qui prennent leur temps pour élucider un mystère.
Même si, à vrai dire, il n'a pas trop le choix : bloqué par la neige qui coupe les routes des Apennins, il va se retrouver isolé dans un village de montagne où à peu près tout le monde pourrait être suspecté de la mort du type retrouvé plus bas dans la vallée (dans le fleuve à Parme cela crée quelques remous…).
Ici en montagne, les heures ne passent pas de la même manière, le temps s'épaissit et il faut chercher la chaleur où elle se trouve (certainement dans un plat de pâtes succulent dont raffole notre enquêteur : pappardelle ou autres…).
Soneri est bien sûr un observateur aguerri, aucun détail ne lui échappe même si manifestement les personnages du cru sont peu enclins à parler et aiment encore moins que des étrangers viennent fouiner dans leurs petites et grosses combines…
Le bon curé, la mafia locale, les ruraux bourrus, les "Faunes" néoruraux qui vivent reclus dans la forêt et quelques portraits bien plantés : rien ne manque !
J'ai été séduite par ce polar auquel Soneri, personnage récurrent de l'univers Varesi, donne toute sa consistance lourde et cérébrale.
Si l'intrigue est lente, c'est pour mieux la savourer alors : buon appetito !
Ce roman est une suite d'une saga avec des personnages récurrents mais cela n'empêche pas de suivre cette lecture si on arrive en cours de route et qu'on n'a pas lu les enquêtes précédentes. On a juste l'impression de retrouver une bande déjà créée sans qu'on ne nous les présente tour à tour.
Un corps est retrouvé dans un fleuve à Parme (Italie) et tous les indices mènent à un endroit même si le mobile est un peu flou au départ. Le commissaire Sonari mène son investigation dans un endroit reculé, coincé sur place du fait des intempéries (neige) et se retrouve confronté à une population locale pas très ouverte à l'intrusion. La compagne du commissaire va le rejoindre et va se fondre parmi la population et certains seront plus enclins à lui parler à elle, plutôt qu'à la figure représentant les forces de l'ordre.
Du fait de ce huis clos dans un village perdu dans les montagnes, on se doute très rapidement que la résolution va se faire dans cet endroit. C'est une lecture très contemplative, dans laquelle on est imprégné et où on a l'impression de sentir le côté renfermé de ce lieu et des secrets qui sont enfouis derrière les actes ou paroles de façade.
Le commissaire Soneri est informé par son subalterne (Juvara) qu’un corps vient d’être découvert sur la grève de la Parma, à côté du Ponte di Mezzo. Autant dire à deux pas du bureau … Soneri et Nanetti (son collègue et ami) vont immédiatement se rendre sur les lieux. Commence alors une enquête qui va conduire le commissaire Soneri sur les traces du propriétaire d’une camionnette criblée de balles, Tonino Coruzzi (à Tizzano Val Parma) puis sur celles de son neveu, Giancarlo Breviglieri (dans un village du nom de Monteripa, en montagne …)
Quand le mauvais temps va provoquer un éboulement de terrain, le commissaire Soneri va se retrouver bloqué à Monteripa, pour le meilleur et pour le pire …
Une histoire de drogue, de politique et de religion …
Chez Valerio Varesi, ce n’est pas forcément l’intérêt de l’intrigue qui prime. Mais plutôt la personnalité de son « anti-héros » et la saveur de ses dialogues ! Ainsi, le sieur Soneri doté d’une épouse au caractère bien trempé (Angela) n’est pas sans rappeler à certains d’entre nous le fameux commissaire belge (Jules Maigret …) ou encore, en ce qui me concerne, le – non moins – inoubliable commissaire québecois (Armand Gamache …)
Le charme de cette série policière réside donc principalement dans la qualité de l’écriture de son auteur et de l’originalité de ses protagonistes ! Et cette fois encore c’est une bonne pioche !
C’est déjà la septième enquête de Soneri, et je ne me lasse pas du personnage.
Son enquête le mène cette fois dans les Apennins en plein hiver. Il s’y retrouvera bloqué à cause des chutes de neige, mais auparavant, Angela sera venu le rejoindre.
C’est un peu aussi grâce à elle que l’enquête avancera, car elle se lie d’amitié avec la femme d’un des suspects.
Mais je ne voudrais pas vous en dire trop…
Une enquête difficile pour Soneri car les habitants sont des taiseux, il règne une véritable omerta à Monteripa.
J’ai aimé le cimetière qui menace de s’effondrer à chaque inondation, preuve que personne ne se soucie plus des morts dans ce village. Et quand un ancien immigré en Amérique demande à se faire enterrer au village, cela cache quelque chose.
J’ai aimé les villageois suspects, l’hôtelier qui doit ménager Soneri et les habitants, le curé subversif.
Et bien sûr, les plats énumérés par les restaurateurs qui mettent l’eau à la bouche…
Une citation :
La dégradation, c’est ses copains industriels qui font des affaires avec les mafieux, ou les banquiers des salons ou il pose son cul qui truandent les gens avec des obligations bidon. (p.50)
L’image que je retiendrai :
Celle de la pâtisserie de la fête de Saint Hilaire, le saint patron de Parme, dont Soneri a dépassé le quota annuel. Saint Hilaire que l’on retrouvera plus tard dans l’histoire.
https://alexmotamots.fr/la-main-de-dieu-valerio-varesi/
Un cadavre est retrouvé sous le Ponte di Mezzo en plein cœur de Parme. Si cela agite toute la ville et apporte de l’eau au moulin des « tout-sécuritaire », le commissaire Soneri, se fiant à son instinct, décide de prendre de la hauteur et grimpe dans une petite ville de montagne qui, fermée à tous points de vue, se révèle bientôt être un lieu aux mille secrets où désir de modernité et protection de l'environnement se combattent.
Après 7 romans déjà publiés en France, je découvre enfin le commissaire Soneri. Très vite l’univers Varesien et son enquêteur prennent corps. On découvre la prédilection pour les bons repas de Soneri, sa propension à une saisie plus intuitive que rationnelle des événements, son idéalisme et sa taciturnité.
Le type de flic qui mène les enquêtes à son rythme, un peu à l’ancienne. Le temps consacré à l’écoute et à l’observation lui permet de s’immerger dans le théâtre de son affaire pour en comprendre le décor et les personnages qui le composent : la victime, les proches, les suspects, les témoins… Plus que les indices, c’est la psyché humaine et ses mécanismes qu’explore le commissaire.
Le rythme de l'enquête (et du livre) s'adapte au paysage de montagne et à ses taiseux habitants. La vie s'écoule tranquillement, presque immobile, dans les jours courts d'un hiver. Le policier avance à petits pas, tournant aussi un peu à vide, et pour pouvoir tirer toutes les ficelles il doit écouter plus d'une fois la voix de sa compagne Angela.
Véritable personnage du roman, le village est totalement en accord avec l’âme du protagoniste et offre davantage qu’une toile de fond au déroulement de l’intrigue. Les reliefs abrupts des Apennins, lui permettent de profiter d’une solitude et d’un recueillement qu’il semble particulièrement goûter.
En résumé, un polar d’ambiance, fin et mélancolique (toutes les comparaisons que j’ai pu lire avec Maigret, sont maintenant évidentes pour moi), des atmosphères pesantes et des dialogues qui font réfléchir en laissant parfois un goût amer dans la bouche ...
Traduit par Florence Rigollet
Retrouver le Commissaire Soneri, c’est un peu comme retrouver un vieil oncle qu’on voit une fois par an. On va l’écouter raconter ses histoires, parler de cette société qui déraille, on va passer une soirée à refaire le monde avec un bon verre de vin et un bon plat… Et on va le regarder repartir en se disant qu’il va falloir encore attendre 1 an avant de le revoir….
Donc la lecture du nouveau Varesi, on la savoure… Mais quand Soneri doit remonter la piste d’un cadavre échoué sous un pont de Parme, on se dit que le repas va être tendu.
« Tu sais qu’il faut toujours remonter en amont pour résoudre les affaires ».
Voilà Soneri qui part vers les hauteurs. Du Ponte di Mezzo humide il monte vers un village isolé des Apennins… la galerie de personnages croisés est toujours improbable mais sacrément authentique. Le commissaire se fie, comme toujours, à son instinct. Il flaire une atmosphère trouble et délétère… remarquablement ressentie grâce au style riche et imagé de celui qu’on présente comme le Simenon italien.
Tout à son importance, la neige fine qui craque sous les semelles, la brume qui cache les ombres, le vin rouge et les pâtes au bouillon qui réchauffent et calment l’esprit… Soneri est un personnage complexe, incroyablement attachant et la douce présence de sa compagne Angela, bloquée elle aussi dans les montagnes, va l’aider à y voir plus clair.
Voilà, Soneri est reparti… il me manque déjà. Lire la série de Valerio Varesi, c’est entrer dans d’incomparables polars d’atmosphère… une expérience sensorielle et humaine. T’attends quoi ?
Lis l’interview de Valerio Varesi sur ma page insta bulle.noire et fonce acheter ses livres !
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