Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Quels secrets cache l'ombre du jacaranda, l'arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.
Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l'humanité, paradoxale, aimante, vivante.
Comment peut-on vivre après un génocide ? Comment les Tutsis ont-il pu réussir à vivre en bon entente avec les Hutus ? Alors qu’ils étaient frères, soeurs, oncles, tantes, voisins et amis ? Entre bourreaux et victimes ? Comment vivre avec l’indicible ?
Milan vit avec ses parents en banlieue versaillaise. Son père est français et sa mère d’origine rwandaise. Mais personne ne parle pas de cette famille lointaine jusqu’au jour où Claude débarque chez ses parents, comme un petit frère, un lien se crée entre les 2 garçons. Loin d’imaginer ce qui a pu lui arriver, il est blessé à la tête, Milan le protège et s’interroge. Mais Claude repart aussi vite qu’il est arrivé, laissant un vide.
Puis les parents divorcent et le premier été, Venancia, sa mère, propose à Milan de l’accompagner au Rwanda.
La découverte est importante tant du côté de sa famille, celle d’avoir une mamie, que du côté de la vie bouillonnante et brouillonne de Kigali. Il y retrouve Claude, et une bande de jeunes dans un lieu de partage de culture et de fête , le palais, crée par un dénommé Sartre.
Après ce voyage, il n’aura de cesse de revenir au Rwanda pour comprendre, apprendre et y vivre, entre 1994 et 2020, plusieurs années séparent parfois ses voyages jusqu’à un séjour plus long. Côtoyant une jeunesse insouciante et pourtant traumatisée, il tisse des liens avec l’amie de sa mère, Eusebie et son bébé, Stella qui s’attache à Milan et avec les années, se confie a lui du haut de son Jacaranda.
Plusieurs autres rencontres humaines ont lieu qui rendent compte du long cheminement des rwandais pris dans un conflit qui dépasse la raison. Est-ce que se venger sera réparateur ?
Gaël Faye réussit à nous raconter l’indicible, les chapitres sur les 2 témoignages des tutsis sont effroyables mais nécessaires pour comprendre.
C’est aussi un livre sur l’histoire d’une famille, une mère qui ne veut pas parler à son fils, de ses origines.
C’est un livre qui nous parle d’un pays qui a connu le pire des génocides et de la force de vivre qui en découle. Car la vie continue malgré tout et c’est à peine croyable.
Bravo à l’auteur !
J'ai adoré Petit Pays, j'adore ses chansons et j'ai aussi adoré Jacaranda !
Tous les soirs je retrouvais ce roman, comme un bonbon, et pourtant il aborde le traumatisme inter-générationnel d'un génocide affreux.
A la fois dans la romance et le réel, nous sommes plongés dans les traces que laissent un massacre dans une vie, dans la vie de quelqu'un que nous pourrions croiser, n'import'où, sans même nous douter que...
Je trouve ce roman très proche de Madame Ba (Erik Orsenna).
Jacaranda prolonge l’histoire de « Petit pays » et nous plonge dans l’histoire du Rwanda et le génocide des Tutsis.
Gaël Faye raconte avec le cœur une fiction mêlée d’histoires vraies qui appartiennent à sa famille, son entourage. Car pour comprendre, il faut savoir que l’auteur est né d'une mère rwandaise et d’un père français. Il a choisi de vivre au Rwanda avec son épouse. Il est également membre du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), une association française qui poursuit les génocidaires réfugiés en France.
Jacaranda décrit sur vingt ans et quatre générations l’histoire d’un pays marqué par la colonisation et les tragédies qui ont débouché sur un génocide. Milan, le jeune héros du roman, est né en France. Il ne sait rien du pays natal de sa mère qui n’évoque jamais sa famille. Jusqu’à ce jour de 1994 où apparait Claude, un mystérieux cousin blessé à la tête.
Lorsque Milan accompagne sa mère au Rwanda où il fait la connaissance de sa grand-mère et retrouve Claude, il se sent étranger à ce pays dont il ne parle pas la langue, ne connait pas les coutumes. Mais, bientôt, son regard va changer et il décide de rester au Rwanda et partage la vie précaire de ses nouveaux amis.
Les yeux de Milan se dessillent tandis que le récit bascule vers l’histoire de la tragédie et des survivants. Le roman devient prétexte à mettre en scène des témoignages. A travers le narrateur, Gaël Faye tente d’expliquer les tentatives de réconciliation entre deux ethnies et la mise en place d’une justice du peuple. Il s’agit des tribunaux gacaca qui doivent permettre le pardon et la réconciliation.
« Jour de procès. Le tribunal Gacaca se tenait dans une clairière à l’herbe grasse, plantée d’eucalyptus, tout au bord de la route asphaltée, à quinze kilomètres de Kigali…Face à l’assemblée, une table centrale où devaient siéger les juges. A droite, le banc des plaignants sur lequel Claude était seul, concentré, les yeux fermés pour éviter le regard des deux prévenus qui lui faisaient face. »
A travers la fiction, Gaël Faye aborde de nombreux sujets comme la transmission familiale, les origines du génocide dans l’histoire coloniale du pays, la souffrance des survivants et les familles dispersées, les orphelins livrés à eux-mêmes. C’est cette histoire, souvent méconnue en France, que j’ai trouvé intéressante pour mieux comprendre le vécu de ces familles survivantes. Les différents témoignages sont effroyables et l’on comprend mieux pourquoi le pardon, la réconciliation et la résilience des victimes sont difficiles.
Par contre, j’ai beaucoup moins adhéré au parcours de Milan, ses rencontres. La candeur du narrateur peut parfois agacer, et les dialogues, nombreux, sont souvent verbeux.
J’ai le sentiment que Gaël Faye a écrit ce roman pour exorciser la haine et la souffrance. Il croit aux valeurs humaines, à la résilience et à la réconciliation d’un peuple et on a très envie d’y croire avec lui.
De ma lecture, plutôt que l’écriture qui n’a pas su me séduire, je retiens la force des témoignages qui m’ont touchée.
En 1994 les journaux télévisés rapportaient aux Français des nouvelles de l’épouvantable génocide rwandais mais à l’époque, je crois que le monde était loin d’imaginer l’horreur de la situation. Gaël Faye avait commencé à nous révéler dans Petit Pays ce qu’il a vécu, enfant, au début des massacres. Dans Jacaranda, il raconte son retour au Rwanda trente ans plus tard.
N’arrivant pas à briser le silence maternel Milan part en quête de réponses au cours de son séjour. Il en trouvera certaines auprès de Claude, son ami d’enfance, et surtout lorsque Stella rendra la parole à leur aïeule disparue avec le secret révélé du Jacaranda.
Pour les villageois, le temps a fait son effet. Après les procès les enfants arrivent à cohabiter. Dans un bar Milan et Claude saluent même des tueurs qui ont éliminé la famille de Claude. Avec les années, le pardon est envisageable, la cohabitation entre les ethnies est possible.
J’ai beaucoup aimé ce roman tout en le trouvant un peu moins intense que Petit Pays et pour moi les informations historiques comme le discours de Stella manquaient un peu de naturel.
Mais c’est un récit pudique, humaniste, sur la force de la transmission, le pardon malgré l’horreur et la survivance car « l’indicible est la force des survivants à poursuivre leur existence malgré tout « .
Un très bon roman sur la recherche de l histoire d une famille et le génocide au Rwanda.
Huit ans après "Petit Pays" écrit de nouveau sur le génocide rwandais dans "Jacaranda".
Cette fois, nous suivons le point de vue de Milan, jeune métis français dont l'énigmatique maman est rwandaise. Mais de ses origines rwandaises, le jeune garçon ignore tout. En 1994, sa famille va brièvement accueillir Claude, un petit garçon rwandais blessé et traumatisé mais sans en expliquer les causes à Milan.
Alors, quand plusieurs années après il se rend le temps d'un été au Rwanda avec sa mère et qu'il s'y découvre une famille, c'est le choc: choc émotionnel et choc des cultures.
Alors, année après année, Milan va en découvrir plus sur ce pays et son histoire traumatique.
Gabriel Faye, une nouvelle fois, parvient à faire revivre sous nos yeux cette période de l'histoire du Rwanda mais va plus loin en nous laissant voir également les conséquences sur le pays et ses habitants dans un roman puissant et poignant.
Après Petit pays, que j'avais beaucoup aimé, je retrouve la plume pleine de douceur du passeur de mots et d'émotions qu'est Gaël Faye. Il réussit dans le roman Jacaranda à nous raconter des scènes difficiles des massacres du Rwanda sans que ces personnages s'apitoient sur leur sort mais sans non plus nous cacher les faits. Un grand bravo à lui pour ce roman qui m'a embarquée aux côtés d'une femme avocate, d'une vieille dame, d'une petite fille et de jeunes hommes, tous éprouvés par ce génocide atroce et qui pourtant vont de l'avant. Mon personnage préféré reste Stella, petite fille, voix de la sagesse qui se ressource dans son Jacaranda , qui nous fait vivre à travers ses yeux et sa candeur la souffrance et la résilience d'un peuple.
Ma chronique : " C’est pas une chanson triste, c’est juste une pause, un temps d’arrêt, Le soleil se couche, Dieu rentre au Rwanda, Le ciel a des teintes mauve jacaranda"
Gaël Faye, une fois de plus, nous montre l'infinie beauté de sa plume que ce soit dans ses romans ou ses chansons.
Le jacaranda c'est cet arbre somptueux aux fleurs mauves qui ombrage les jardins et enferme les secrets des hommes.
A travers l’histoire de Milan, c'est le parcours tragique de la famille de l'auteur, dévastée par le génocide des Tutsis.
C'est le silence de sa mère, sa mémoire meurtrie que l'auteur tente de percer.
C'est le silence du Rwanda, entre désir de vengeance et besoin de réconciliation, qu'il veut comprendre.
Milan, métis d'un père Français et d'une mère Rwandaise, partage sa vie entre le collège de Versailles et ses vacances dans la maison sur l'île de Ré. Il a 12ans quand la guerre du Rwanda s'invite à la télévision. Pourquoi sa mère n'en parle jamais ?
Qui est Claude, ce jeune réfugié qui passe quelques semaines chez eux en France ? A partir de 1998, 4 ans après le génocide, Milan se rend plusieurs fois au pays de sa mère. Il réalise que le silence prend trop de place dans ce pays, que " le cycle de vengeance est sans fin".
Il retrouve Claude et fait la connaissance de "Sartre" l'intellectuel, grand frère des Mayibobos, ces orphelins de guerre qu'il protège.
Milan assiste aux tribunaux populaires, les Gacacas, qui jugent les génocidaires vers les années 2000.
Près du Jacaranda vivent Eusébie, une amie de sa mère, sa fille Stella et la grand-mère Rosalie, 115 ans et très pieuse. Elle nous raconte qu'après son enfance dans une famille royale, elle n'a plus jamais connu la tranquillité. On apprend les origines des génocides, ces vieilles haines entre Hutus et Tutsis, l'intervention des colons Belges et des pères Blancs et l'exil des Tutsis au Burundi.
Même si les histoires de guerre vous rebutent, ne passez pas à côté de ce livre magnifique. La beauté des paysages, des couchers de soleil sur le lac Kivu, le bleuté du jacaranda et la douceur des mots de Gaël Faye adoucissent la barbarie. L'auteur s'interroge " comment autant de haine a pu exister dans ce jardin d'Eden ?
C'est aussi un livre sur la transmission et la réconciliation afin que ces drames ne se reproduisent plus !
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