Un premier roman rempli de poésie et d'émotion, autour du destin de deux femmes
Viêt Nam, 1972. Depuis leur refuge dans les montagnes, la petite Huong et sa grand-mère Di?u Lan regardent Hà Noi brûler sous le feu des bombardiers américains. Une semaine plus tard, Huong découvre les décombres qui ont remplacé sa maison : la guerre, l'ombre qui a emmené ses parents et ses oncles dans les forêts du sud, vient de faire une entrée brutale dans sa vie. Pourtant, malgré la destruction, le quotidien reprend son cours dans la capitale. Des colonnes de fumée s'élèvent tous les soirs des abris de fortune, les éclats de rire des enfants résonnent et peu à peu les vétérans reviennent du front. Mais Huong comprend vite que les sombres souvenirs qu'ils ramènent avec eux risquent de déchirer safamille comme les souffrances déchirent sa patrie depuis des décennies...
Un premier roman rempli de poésie et d'émotion, autour du destin de deux femmes
Vous les avez plébiscités, on vous les fait gagner !
Coup de coeur
Ce doit être la première fois que je lis un livre qui se passe au Vietnam.
Et j’ai tellement appris sur l’histoire de ce pays avec ce roman !
Au fil des pages, on va suivre Huong et sa grand-mère, ainsi que leur famille.
L’histoire se déroule entre les années 1930 et aujourd’hui.
On sent que le pays est terrassé par la guerre au fil des années.
Ce qui est terrifiant, c’est que c’était il n’y a pas si longtemps…
Les personnages sont extrêmement attachants.
Tous ont leur blessures, toutes sont terribles.
Ce livre, au-delà de l’horreur qui s’y déroule, est une histoire de transmission.
Une grand-mère qui raconte les choses à sa petite fille telles qu’elles se sont déroulées.
Et non pas comme les autorités ont voulu le faire croire, en faisant oublier certains événements.
On sent que le peuple a souffert de cette constante domination et censure.
Un livre à lire absolument !
Une histoire familiale au cœur des terribles guerres et famines qui ont ensanglanté le Vietnam depuis 1945.
L’histoire de la famille TRAN est tragique et m’a plongée dans l’horreur absolue, celle de la guerre qui ne cesse pas, des exactions, d’une réforme agraire aveugle et meurtrière, de combats fratricides entre le nord et le sud Vietnam. Même au sein de cette grande famille, les choix des uns et des autres malmènent l’unité familiale.
Le ton est donné dès le début : les bombardements américains en novembre 1972 dévastent la capitale Hà Nôi ; une grand-mère et sa petite fille survivent au milieu d’une horreur sans nom. Elles laissent tout derrière elles pour rejoindre un village de haute montagne.
Ensuite viendra le temps de la reconstruction, de la mémoire, de l’histoire familiale qui se transmet en allers retours entre le présent et le passé, l’occupation japonaise, les terribles années de famine en 1945, la guerre d’Indochine jusqu’en 1956, la création du Sud Vietnam sous domination américaine et du nord Vietnam sous influence soviétique, la tentative de reprise en main des Américains terriblement meurtrière, un enchainement de morts et d’horreurs.
« Les guerres ont le pouvoir de transformer en monstres des peuples élégants et cultivés ».
Une fresque familiale magnifique qui traverse ces évènements sanglants, certaines pages sont insoutenables, suscitent l’indignation, l’écœurement face à un tel déluge de malheurs qui frappe avant tout les civils mais la vie, l’espoir et la ténacité reprennent toujours le dessus.
J’ai été captivée par ce roman de la première à la dernière page : le rythme est soutenu, la grand-mère suscite l’admiration, obstinée à retrouver ses enfants, à reconstruire.
La narratrice est la petite-fille qui restitue au mieux l’histoire de sa nombreuse famille malmenée par la guerre.
Si la romance en fin de récit semble un peu convenue, elle amène un répit bienvenu après toutes les épreuves traversées par la famille.
Je recommande vraiment cette lecture.
Dans ce récit, l’autrice évoque le sort de la famille Tran, étendu sur plusieurs générations. Dans la première partie, Huong, jeune fille et sa grand-mère Dieu Lan contemplent Hanoi brûler sous le feu des forteresses volantes américaines, les B52. C’est l’illustration de l’entrée de la guerre dans leurs vies.
Tout au long du roman, c’est la capacité de résister du peuple vietnamien qui est illustrée, explicitée. La souffrance et la guerre, l’attente des combattants qui ne donnent pas des nouvelles du front, leur éventuelle disparition au combat, le chagrin de la perte annoncée d’un être cher, d’un oncle ou d’un frère parti vers le sud du pays, sont des éléments permanents de cette saga vietnamienne. Ainsi sont évoquées pêle-mêle la réforme agraire décidée par le Vietminh, aboutissant à des grandes difficultés d’approvisionnement et à un état proche de la famine ; ou encore les circonstances de la traversée du pays, du nord au sud, par l’un des membres de la famille Tran. L’auteure n’oublie pas de mentionner les conséquences du système politique communiste, là où il est majoritaire, sur les comportements des êtres humains, aboutissant à les transformer en délateurs zélés du régime et en indicateurs …Pourtant, la famille Tran rencontre, aussi, des joies : celle du partage d’un repas, celle de la vision d’un paysage des montagnes. La vie retrouve parfois ses droits et ses attraits dans cet enfer entretenu par plusieurs guerres successives, et par le départ de nombreux vietnamiens après la chute du régime du Sud-Vietnam.
On pense, à travers les thématiques abordées, au Chagrin de la guerre, de Bao Ninh, à Terre des oublis, de Duong Thu Huong, aux Carnets retrouvés de Dang Thuy Tram, tous ouvrages ayant traité avec pertinence des conséquences du conflit vietnamien sur la vie des gens, sur le sort de ce pays.
Pour que chantent les montagnes est le roman d’une souffrance d’un peuple infinie et cruelle ; il est aussi celui de l’espoir entrevu en filigrane à travers la lecture de ce beau roman.
En novembre 1972, au commencement du récit de Huong (surnommée « Goyave ») âgée de douze ans, la guerre du Vietnam fait rage. Ses deux parents étant sur le front, Huong a été confiée aux bons soins de sa grand-mère. Sa mère (médecin) est partie à la recherche de son mari, disparu depuis quatre ans. Huong et sa grand-mère (Dieu Lan) vont fuir Hà Nôi, bombardée par les américains, pour un village (Hoa Binh) plus à l’écart des combats. Pour cela, il leur faudra entreprendre une (longue) marche de quarante et un kilomètres …
Huong va se plonger dans les souvenirs de sa grand-mère – qui va lui raconter sa propre enfance (une grand-mère née dans une famille riche, qui connaitra la misère et le deuil, au cours de la seconde guerre mondiale …) Puis celle de sa propre mère et de ses oncles. Des souvenirs qui débuteront en 1930 (à l’époque où le pays s’appelait encore Indochine, sous occupation française) et se mêleront à ceux – non moins douloureux – de l’adolescente. Huong aura sa part de souffrance, qu’elle tentera – tant bien que mal – d’exorciser, grâce à son immense passion pour la littérature. Les narratrices de cette émouvante odyssée sont – tour à tour – nos deux héroïnes. Une intrigue – dense et dramatique – étalée sur une bonne cinquantaine d’années …
C’est durant la seconde décennie du XXIème siècle que s’écrira enfin (sous la fine plume de Huong) ce bouleversant témoignage. Un très bel hommage rendu par l’auteure, à tout son peuple et à sa famille, qui ont dû subir les pires horreurs et se sont néanmoins dignement et courageusement relevés depuis lors.
Un siècle d'histoire du Vietnam à travers les yeux d'une grand mère et de sa petite fille. Un livre plein d'humanité malgré les événements terribles qui s'enchaînent pour cette famille.
Un livre passionant
La saga d'une famille Vietnamienne, de la colonisation française aux années quatre-vingt, vue au travers d'une grand-mère et de sa petite fille.
Nguyen Phan Que Mai nous décrit des vies cassées, brisées, tourmentées par l'Histoire mouvementée du Vietnam. Ce pays à traversé l'occupation française, la guerre de libération, la famine, la dictature, la sécession, la guerre contre les Américains. C'est cette histoire que l'auteur nous décrit, mais, en narrant la vie d'une famille, elle va au-delà de l'Histoire, celle que l'on lit dans les livres scolaires ou les journaux. Derrière des dates, des faits, des batailles, se cachent des vies d'individus embarqués dans un tourbillon. Ce sont ses vies qui se déploient sous nos yeux, page après page. A sa manière, avec talent, Nguyen Phan Que Mai nous raconte cela et nous fait découvrir son pays tel qu'il a été, avec son formidable pouvoir de résilience. J'ai eu le sentiment de découvrir, un peu, ce pays que je ne connais qu'à travers le cinéma américain (et la guerre qui a traumatisé les USA) ou quelques articles.
Avec son style rythmé, elle parvient a nous embarqué dans cette saga, qui parfois s'apparente à une tragédie. Et pourtant, aucun pathos ne vient alourdir le propos. En refermant l'ouvrage j'ai eu le sentiment que la vie continuait malgré les drames vécus par les personnages, et qu'ils avançaient malgré tout, coûte que coûte.
Un bon moment de lecture.
1972, Les sirènes, les bombardements américains, les explosions, les cris, l'odeur de brûlé, Huong 12 ans et sa grand-mère Diêu Lan doivent évacuer Hanoï pour se réfugier dans un village reculé au milieu des montagnes, une marche de quarante et un kilomètres. La mère et le père de Huong sont partis combattre l'ennemi.
Ce roman raconte l'histoire de la famille vietnamienne Trần de 1930 à 2017. le lecteur suit les membres du clan à travers l'occupation française, l'invasion des Japonais, la grande famine de 1945, la guerre d'indépendance, la guerre entre le Nord et le Sud Vietnam soutenu par les Américains. L'emploi des armes chimiques et les conséquences sur les enfants, mort-nés ou mal formés. Les dénonciations les exécutions, les camps de rééducation, la réforme agraire.
La majeure partie de l'histoire se concentre sur la grand-mère Diệu Lan et sa petite-fille, Huong. le récit découpé en trois périodes n'est pas raconté chronologiquement, heureusement un arbre généalogique situé au début du roman facilite la lecture. Une grande fresque familiale, un voyage poignant à travers un siècle d'histoire, un formidable cri d'amour envers la famille et le courageux peuple vietnamien. Malgré toutes les tragédies que traverse cette famille, le récit reste plein d'espoir illuminé par le personnage de la grand-mère, une femme d'une force capable de vaincre les montagnes.
Bonjour à tous,
J'ai eu la chance de découvrir ce roman grâce à notre site Lecteurs.com que je remercie tout particulièrement. En effet, c'est un moment vraiment fort agréable de lecture qui m'a été offert.
J'étais déjà plus ou moins conquise d'avance puisque j'apprécie tout particulièrement les fictions historiques. Par ailleurs, j'ai la chance d'avoir pu visiter le Vietnam, donc le "décor" de ce roman me parle. Je vous en dis un peu plus.
Le 20e siècle fut assez tragique pour le peuple vietnamien, les conflits avec le Japon, la France, les Etats-Unis, les guerres idéologiques fratricides, ont marqué tout un pays.
Ce sont ces souffrances que raconte Nguyen Phan Que Mai dans cette très belle fresque familiale au titre pourtant si poétique : Pour que chantent les montagnes.
Dans les pas d’une famille sur trois générations, c’est l’Histoire du Vietnam qui nous est révélée. Avec la jeune Huong en fil rouge, on découvre le destin de sa grand-mère Dieu Lan et de ses enfants tour à tour emportés dans les tourments de la guerre. Dieu Lan la forte, la courageuse, le pilier de sa famille, celle qui se relève à chaque fois pour ses enfants puis pour sa petite-fille. Celle qui sait faire des choix douloureux, celle qui sait oublier son orgueil et sa fierté pour survivre. Celle qui ne renonce jamais.
Certes la guerre contre les Américains fut terrible et beaucoup en garderont les stigmates dans leur corps, mais la réforme agraire ordonnée par le Viet Minh en 1954 nous semble une période de l’horreur, des horreurs perpétrées sur les Vietnamiens par les Vietnamiens.
Avec beaucoup de finesse, Phan que Mai Nguyen évoque ces différentes périodes du 20e siècle, sans faire de jugement. Elle raconte le quotidien, elle raconte la souffrance des femmes, des hommes, des enfants dans la guerre quelle qu’elle soit. C’est un témoignage poignant du martyr des populations emportées dans des combats qui les dépassent. Pas de descriptions des horreurs de la guerre, les faits sont évoqués, mais il est clair que c’est à l’intime de ses personnages que veut s’attacher l’auteure. C’est leur courage, leur résilience, leur amour qu’elle souhaite mettre en lumière.
Le roman alterne les périodes, les débuts du communisme dans les années 30 et la guerre avec les Etats-Unis dans les années 1970 pour se terminer à l’époque contemporaine. Ce n'est pas un roman historique en tant que tel. Pas vraiment d'analyse du contexte politique pour les amateurs de romans très documentés historiquement.
L’ensemble nous est conté avec une plume délicate et subtile, terriblement évocatrice de la culture du Vietnam. Un roman émouvant que j'ai beaucoup apprécié.
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