Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
C'est un endroit à l'abri du temps. Ce minuscule hameau, qu'on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis, et la vieille Rose.
Ici, l'existence n'a jamais été douce. Les familles travaillent une terre avare qui appartient à d'autres, endurent en serrant les dents l'injustice. Mais c'est ainsi depuis toujours.
Jusqu'au jour où surgit Madelaine. Une fillette affamée et sauvage, sortie des forêts. Adoptée par Les Montées, Madelaine les ravit, passionnée, courageuse, si vivante. Pourtant, il reste dans ses yeux cette petite flamme pas tout à fait droite. Une petite flamme qui fera un jour brûler le monde.
Avec Madelaine avant l'aube, Sandrine Collette questionne l'ordre des choses, sonde l'instinct de révolte, et nous offre, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux.
Belle écriture, récit poignant
Personnages bien campésattachantq, récit bouleversant.
Où ? Au Pays Arrière. Quand ? Il y a bien bien longtemps, à une époque où les villages étaient encore soumis au bon vouloir de leurs seigneurs …
Aux Montées, il y a la vieille Rose que ses deux fils ont abandonnée depuis vingt ans. Elle a fini par « adopter » Bran, qui errait (en crevant de faim) sur la route. Bran, curieux narrateur des deux premières parties de l’intrigue … Aux Montées, il y a les (magnifiques) jumelles, Ambre (la femme de cet ivrogne de Léon) et Aelis (celle d’Eugène)
Mauvaise pioche pour Eugène, qui a hérité de la soeur au caractère exécrable … Mauvaise pioche pour la douce Ambre, qui a hérité du pire mâle du village … Ainsi, la nature est parfois particulièrement cruelle. Aelis, mère indigne pour ses trois fils : Germain, Artaud et Mayeul (elle a perdu deux autres bébés …) est féconde. Ce qui n’est hélas pas le cas de sa soeur Ambre (pourtant débordante d’amour) qui n’a toujours pas réussi à enfanter … Mais qui deviendra enfin mère, lorsque Rose décidera de lui confier la petite Madelaine, fillette sans famille, trouvée affamée sur sa propriété.
Une histoire profondément noire. Une intrigue où se mêlent – au fil du temps – douleur, résignation et espérance. Mais voilà, je suis souvent à contre-courant … Et, en dépit de (très) nombreuses critiques dithyrambiques (et de son prix Goncourt des Lycéens) je n’ai pas vraiment été emportée par ce récit « du fond des âges » … Un bon moment de lecture toutefois.
Très différent des autres romans de Sandrine Collette, mais ô combien attachante cette petite Madelaine, sauvageonne libre et courageuse qui à elle seule porte ce magnifique ouvrage. Une autre époque, rude, douloureuse, une région sauvage et aride, une vie de misère et de courage, on entre sans se forcer dans cette histoire bouleversante qui nous fait traverser tout un panel d'émotions, entre amour, amitié, rébellion, force incroyable où l'instinct de survie donne toutes les audaces. Magnifique roman.
Je suis rarement déçue des romans de Sandrine Collette, et celui ci en fait partie. La couverture ainsi que le résumé sont énigmatiques, ce visage de petite fille reflétant une grande tristesse , m'a donné l'envie de partir à la découverte de Madelaine. La plume de l'auteure nous immerge dans un monde de pauvreté, un monde de tristesse, un monde d' une extrême noirceur, où personne ne sera épargnée. Une histoire qui se passe , dans un autre siècle, où la vie des paysans devaient trimer dur , dans les champs, toujours avec l'espoir d'obtenir une bonne récolte , pour éviter la famine,mais malheureusement les aléas de la vie, comme les intempéries causes d’énorme dégâts.C'est l’histoire de deux sœurs jumelles , Ambre et Aelis, rien ne peut les séparer,elles sont fusionnelles, même le mariage ne brisera ce lien. L'une est fertile, l'autre est en mal d'enfanter. Un jour il découvre une enfant sauvage qui essaie de survire en volant de la nourriture Elle sera adoptée par cette famille , elle portera le prénom de Madelaine .Elle va vite découvrir un monde de misère , un monde de famine, un monde de peur et de violence. Je m’arrête là pour ne pas spoiler l'histoire.Un roman qui m'a pris aux tripes, qui m'a ému, au plus haut point . Un roman intense que l'auteure nous décrit , avec une grande dextérité , de sensibilité entraînant une lecture captivante . Sandrine Colette a obtenu le prix du Goncourt des lycéens, une récompense bien méritée,
Un énorme coup de cœur.
Dans « Madelaine avant l’aube », Sandrine Collette brosse un portrait magnifique d’une enfant rebelle et sauvage. Madelaine, « fille de faim » est une sauvageonne recueillie par Ambre qui n’a jamais pu avoir d’enfant. Très vite, l’enfant dénote par son caractère volontaire. Contrairement à ces paysans asservis et qui triment, la peur au ventre, sous le joug du maitre tout puissant, elle brave l’ordre établi. Madelaine, c’est une enfant libre, un "diamant que rien n'entaille", une volonté chevillée au corps, et c’est tout cela qui va faire basculer l’histoire.
« Les fugues de Madelaine sont des heures bleues. Le ciel est la couleur du bonheur, dit Rose. C’est le ciel qui promet, c’est l’eau qui nous désaltère, c’est un reflet sur un nuage qui nous fait sentir étrangement bien. Alors, je suis d’accord pour le bleu. Celui des fleurs sauvages. Celui de l’iris d e Madelaine quand elle me regarde et qu’elle se met à rire, et que son rire ressemble à la rivière là où il y a une petite cascade. »
L’histoire se déroule dans un hameau de trois fermes, Les Montées, où vivent les familles de jumelles Ambre et Aelis ainsi que la vieille Rose, la guérisseuse. Les saisons aux hivers rudes et cruels rythment les travaux des champs, harassants, sur une terre qui appartient au Seigneur.
« D’un coup le printemps s’installe, fragile, les champs appellent les semences. L’urgence est là, à demander aux corps épuisés de nouveaux efforts sans rien offrir en échange : il faut labourer, planter, recouvrir. Une fois de plus, la nécessité balaye le chagrin, la faim anéantit la pensée. »
De l’époque et du lieux précis, le lecteur ne saura rien de plus, mais point n’est besoin de savoir, car Sandrine Collette crée un environnement digne d’un conte avec une héroïne belle et rebelle, des épreuves et le fils du seigneur cruel et prédateur.
Le thème qui apparait aussi tout du long du roman, c’est la nature. Sauvage ou domestiquée par l’homme, « c'est une source d'épuisement, mais aussi d'émerveillement » et l’auteure nous ravit par ses descriptions d’une nature somptueuse, qui peut être généreuse et nourricière mais également impitoyable lorsque les éléments se déchainent et détruisent les cultures et l’espoir des familles.
« Chaque matin, j’ouvre les yeux sur le Pays Arrière et je contemple les arbres immenses d’un vert profond plus profond que le fleuve, avec les fleurs sauvages blanches bleues mauves qui poussent dès qu’une trouée dans les feuillages les gorge d’un peu de soleil. »
Malgré la dureté de la vie, il y a des moments d’allégresse, comme la cuisson du pain au four communal.
Un printemps pluvieux avec de maigres récoltes, un hiver plus rigoureux que les précédents vont déclencher une famine dont certains ne se relèveront pas.
« Ceux qui restent sont durcis par la faim et l’effort. Des enveloppes de chair où les os cognent les uns contre les autres, des muscles atrophiés par le manque de nourriture, ils se rendent à peine compte de leurs forces qui déclinent, c’est le mauvais temps pensent-ils. »
Ce durcissement des corps et des consciences sont les prémices de la résistance et de la révolte qui vont animer ces paysans toujours pauvres et affamés malgré l’acharnement d’un travail incessant.
C’est par Madelaine qu’arrive le malheur, celui pressenti depuis le début, qu’on attendait
Avec inquiétude.
« Eugène la contemple, son esprit vacille. Il le savait. Il a toujours senti que la petite amènerait le malheur, i l a cru que cela passerait, que ce serait plus tard, autrement, ailleurs. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour ce qui n’existait pas. Mais c’est là à présent »
La colère de Madelaine nourrit sa révolte et permet sa survie. Dorénavant s’ouvre une nouvelle ère.
Cette histoire, très sombre, est racontée avec une plume poétique et sensuelle, une langue qui manie tour à tour tendresse et cruauté. Un roman magnifique et fascinant pour un récit universel.
« Madeleine avant l’aube » de Sandrine Collette est le prix Goncourt des Lycéens 2024, prix que j’apprécie entre tous.
Madeleine est une enfant adoptée par toute une famille dans un hameau perdu d’une région aride. Arides comme le sont les gens d’ici, aride comme est le temps, aride comme est le sol.
Madeleine est différente, elle est rebelle, elle est passionnée, elle est courageuse.
Madeleine est le rayon de soleil de ce roman très sombre.
Cette histoire se passe dans le temps lointain des contes, dans un petit hameau près d’un fleuve qui n’a plus de pont. Au fil des années et des hivers interminables, les paysans subissent les caprices des seigneurs autant que de la météo. Le travail est harassant, le labeur sans fin, la peur de mourir et la famine vrillées au corps.
On sent les personnages pris dans un déterminisme qui les dépasse, dans un cycle de vie et de mort où chacun doit rester à sa place. L’arrivée d’une petite fille indomptable, Madelaine, bouscule les habitudes d’une famille du village. Elle leur apporte son amour absolu et sa rage.
La langue de Sandrine Collette est envoutante et poétique, dans ce texte si sombre et fort, presque organique. Elle dépeint avec justesse la dureté de la vie et le sentiment d’injustice, questionnant la place de la femme et la volonté farouche de vivre. C’est une lecture faite de contrastes, autant sombre que lumineuse. On en ressort totalement chamboulé, avec l’envie de se rebeller contre l’oppression. En cela ce roman peut faire écho avec notre monde actuel.
Une révélation magistrale en fin deuxième partie m’a scotchée et tenue en haleine jusqu’au bout de cet univers intemporel.
Il se passe quelque chose au hameau. Les œufs disparaissent, le vieux foin est piétiné, les chiens ne font qu’aboyer. “Ça y est, c’est là. C’est chez nous.” Qu’est-ce qui est là ? Une enfant, sauvage et crasseuse. “Madelaine, par qui le drame arrive.”
C’est un chien qui raconte. Avec lui, on apprend les choses petit à petit, comme il les perçoit, comme il les renifle. Il vadrouille d’une ferme à l’autre, au milieu des adultes besogneux et pareil aux gamins du hameau.
Pendant le temps de l’enfance, le chien, les trois garçons et Madelaine sont tous semblables, tous frères, leurs voix et leurs rires comme des ruisseaux. “Nous ne faisons pas de différence entre elle et nous, et c’est ainsi qu’elle grandit, bousculée, chahutée, cognée autant que nous, puisqu’elle est dans nos étreintes, dans nos luttes, dans nos bagarres, nous nous méfions d’elle, elle est la plus teigneuse de nous tous.”
Sur ce bout de terre isolé, ils vivent de peu, de navets, de pain, de presque rien, fourbus dès l’aube et inquiets de “ce qui viendra de mauvais pour équilibrer le monde.” C’est une existence bien rude que celle de cette poignée d’hommes, de femmes, d’enfants et de bêtes, faite de labeur, de faim et de gel. Dans ce monde ainsi fait que les plus forts cognent sur les plus faibles, il suffit d’un hiver trop long ou d’un printemps décevant pour que tout s’éteigne. Ou même de moins que ça : une vilaine blessure, une mauvaise rencontre, une nuit dans le froid.
Oui, mais, tapie dans ce livre à l’écriture terreuse, il y a Madelaine. Et avec elle, tout ce qui vient bousculer l’ordre, le silence et les croyances grises, tout ce que la misère ne parvient pas à effacer, tout ce qui fait se lever le jour.
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