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C'est l'histoire d'un petit garçon fasciné par les étoiles, terrifié par les requins, obnubilé par la télévision et le cinéma. Un garçon chétif, réservé, espiègle et doté d'une imagination débordante. Le jour où il découvre que la caméra 8 mm de son père lui permet de métamorphoser le monde qui l'entoure, sa vie change à tout jamais. Ce garçon s'appelle Steven, et si tout le monde connaît aujourd'hui ses films, peu réalisent à quel point chacun d'entre eux reflète fidèlement ce qu'il vécut pendant son enfance. Biographie romanesque d'un être résolument à part, Steven avant Spielberg vous fait découvrir l'enfant avant le cinéaste. Chapitre après chapitre, ses jeunes années s'y révèlent, portant déjà en germe tout ce qui fera de lui l'un des réalisateurs les plus populaires de tous les temps.
Le journaliste spécialiste de cinéma Gilles Penso n’aurait pas du appeler son livre « Steven avant Spielberg » mais plutôt « Steven à travers Spielberg», car en réalité il ne s’agit pas ici d’une biographie standard ou d’une version écrite de « The Fabelmans ». Au travers de ses 8 gros chapitres, l’auteur explore la filmographie de Spielberg au travers de thèmes qui traverse tout son travail : les Guerres du XXème siècle (la Première, la Seconde, la Froide), la Peur, la relation (ou l’absence de relation) au père, la Foi, le couple, etc… A chaque fois, il s’agit de comprendre ces thèmes transversaux grâce aux éléments de biographie. Il y a aussi tout un chapitre au début du livre sur les diverses influences qui guident sa caméra (John Ford, Stanley Kubrick et beaucoup d’autres), Tout cela rend cette lecture ludique et nous permet de repenser le travail de Spielberg en faisant des liens qui nous n’aurions pas fait de prime abord. Un exemple parmi beaucoup : contrairement à ce qu’on pourrait supposer de prime abord, un film comme « Rencontre du IIIème type » est truffé de thèmes qui lui sont très personnels. A la fin du film, lorsque les terriens communiquent avec les extra-terrestres, ils le font grâce à de la musique composée et jouée par un piano électronique : la musique c’est sa mère (pianiste), l’informatique c’est son père (ingénieur chez IBM), et la communication ne peut s’établir qu’avec les deux éléments, reflet de la communication défaillante entre ses deux parents divorcés. Voilà, le film fourmille d’anecdotes de ce genre. Je me targue de connaitre assez bien le travail de Spielberg depuis « Duel », et je suis sure de ne plus jamais revoir exactement de la même façon « Indiana Jones », « ET », « La Guerre des Mondes » ou bien « The Terminal ». Ce livre, instructif autant d’un point de vue technique que d’un point de vue sensibilité, m’a aussi donné envie de revoir des films un peu oubliés comme « Always », « L’Empire du Soleil » ou bien encore « 1941 ». Sans prétention et sans sombrer ni dans la psychologie de bazar (écueil 1) ou la technicité cinématographique imbuvable pour le néophyte (écueil 2) ne ravira sans doute pas les puristes mais permet de voyager avec facilité et légèreté dans la filmographie d’un des plus grand et surement le plus populaire cinéaste de ces 40 dernières années.
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