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Dans le trio de tête des groupes phares du rock britannique des années 60 et 70 derrière les Beatles et les Stones, les Who sont peut-être le plus authentiquement anglais du lot. Là où les Beatles visaient à l'universalisme, où les Stones puisaient leur inspiration dans les racines de la musique américaine, les Who créaient un son nouveau et insulaire, d'une puissance et d'une énergie inédite, créant d'un seul souffle électrique le power pop, le punk, le hard rock et la Britpop. Sous la houlette du génie torturé de Pete Townshend, compositeur inventif et guitariste survolté, le quatuor dans sa version originale va s'imposer comme le plus formidable groupe de scène de l'histoire et créer des archétypes de la mythologie rock. À commencer par le cri primal de « My Generation » : « J'espère mourir avant d'être vieux », credo que prendront au pied de la lettre trop de stars du rock.
Cheveux bouclés, veste à franges et pectoraux saillants, Roger Daltrey va façonner le modèle du chanteur viril que vont répliquer à l'infini le hard rock puis le heavy metal. Batteur barré, incontrôlable torrent d'énergie et d'inspiration rythmique, Keith Moon va non seulement révolutionner son instrument, mais aussi inventer un style de vie en tournée fait d'extravagances, de chambres d'hôtel dévastées et de limousines garées dans les piscines. Virtuose de la quatre cordes, John Entwistle maintient le cap de ce bateau ivre et inaugure une lignée de bassistes discrets et essentiels. Pete Townshend, enfin, est le premier à détruire ses guitares, à bondir et à mouliner pour faire de la rage scénique un art à part entière. L'apport majeur des Who sur scène ne s'est pas forcément toujours reflété dans leur discographie. Douze albums en cinquante ans, dont seulement la moitié est indispensable, c'est peu pour un groupe de cette importance. Les problèmes contractuels, la production de nombreux singles non repris sur les albums, les fluctuations de l'inspiration de Pete Townshend, son obsession pour les concept-albums et les formats longs peuvent expliquer cette incongruité.
Avec les albums solos pour le moins inégaux des membres du quatuor, c'est une production hétéroclite, inégale mais toujours passionnante que vous présente Who Cover.
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