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Guinée-Bissau, 2012. Guitariste d'un groupe fameux de la fin des années 1970, Couto vit désormais d'expédients. Alors qu'un coup d'État se prépare, il apprend la mort de Dulce, la chanteuse du groupe, qui fut aussi son premier amour. Le soir tombe sur la capitale, les rues bruissent, Couto marche, va de bar en terrasse, d'un ami à l'autre. Dans ses pensées trente ans défilent, souvenirs d'une femme aimée, de la guérilla contre les Portugais, mais aussi des années fastes d'un groupe qui joua aux quatre coins du monde une musique neuve, portée par l'élan et la fierté d'un pays. Au coeur de la ville où hommes et femmes continuent de s'affairer, indifférents aux premiers coups de feu qui éclatent, Couto et d'autres anciens du groupe ont rendez-vous : c'est soir de concert au Chiringuitó.
Prix LiRE : Révélation française 2014. Prix littéraire Georges Brassens. Prix littéraire de la porte dorée 2015.
Un pays d’Afrique de l’ouest lusophone, la Guinée-Bissau, en 2012 ; un groupe de musique « Mama Djombo » ; la réminiscence d’un amour de jeunesse ; la misère d’un peuple avec malgré tout une immense joie de vivre ; un coup d’état en préparation. Ces différents thèmes parcourent le roman et invitent à s’y plonger sans retenue.
Une belle jeune femme Dulce sera la muse d’un homme, Saturnin Bayo dit Couto, dans les années soixante-dix. Et celui-ci sera toujours assailli par les pensées de cet amour qui traversera le temps. Également le thème qui parcourt toutes les pages sera bien sûr la musique, dont Dulce était la voix légère et sublime qui transcendait les foules.
Sans oublier, une évocation de difficulté de vivre au quotidien, et qui malgré le succès de ce groupe, qui a réalisé des tournées internationales, éclatera avec des fortunes diverses. Il est également évoqué la corruption qui gangrène le pays, un népotisme que beaucoup de pays africains connaissent ; avec malheureusement et surtout la mainmise des narcotrafiquants.
Sylvain Prudhomme a vécu et travaillé en Afrique, ce que suggère, sa connaissance des us et coutumes des habitants. Le titre du roman « Les grands », s’inspire de l’âge des aînés, du respect que les jeunes leur expriment. Le style choisi est simple et fluide, mais ne m’a pas transporté. Peut-être faut-il avoir séjourné dans ce pays, pour y savourer la quintessence de la vie africaine ?
Je n’avais jamais entendu parler de cet auteur jusqu’au jour où je l’ai découvert sur le plateau de la grande librairie. Le thème de son livre ne m’attirait pas outre mesure mais la passion avec laquelle il en parlait m’a plutôt séduit.
Et il est vrai que dès les premières pages, on ressent la passion. Sylvain Prudhomme est un amoureux de l’Afrique et de sa musique et ça transpire dans son texte. L’ambiance, le paysage et les personnages sont bien représentés avec une écriture de très bonne qualité. On déambule en compagnie de Couto dans les ruelles du village, au contact de la population. On découvre le quotidien et les traditions de ce pays, qui délivrent des valeurs aux antipodes des nôtres. C’est donc un véritable dépaysement auquel j’ai assisté et j’ai compris pourquoi on peut être fasciné par ces endroits, où la vie est tellement différente.
Mais en plus d’être un récit sur une culture, « Les grands » est aussi un petit ouvrage sur la nostalgie. La mort de Dulce (je ne dévoile rien, c’est la première page !) est le point de départ de la fin d’un cycle. Après cet événement, en se remémorant le passé, Couto réalise que le monde n’est plus le même et qu’avec lui les codes ont changé. Il constate alors que lui et ces acolytes de l’époque ne sont plus à leur place et qu’ils n’existent plus que dans les souvenirs. C’est un passage de témoins entre les générations mélancolique, à la limite de la tristesse. Heureusement que les tous les protagonistes rencontrés dégagent une humanité débordante et embellissent cette fable exotique.
Mon pressentiment initial rejoint donc ma conclusion. La passion et le style de Sylvain Prudhomme donnent une musique avenante et une dimension humaine à une histoire dont le sujet ne fait pas partie de mes préférés.
Ce roman nous raconte l’histoire d’un guitariste, Couto, d’un groupe de Guinée-Bissau au nom de Super Mama Djombo, groupe très connu à la fin des années 70 qui suite à la mort de Dulce, la chanteuse du groupe, qui fut aussi sont 1er amour, il va faire défiler au fil des pages, les souvenirs d’une femme aimée, de la guérilla contre les portugais mais aussi des années fastes d’un groupe qui joua aux 4 coins du monde.
J’ai senti une sorte de chaleur et de sensualité dans les pages de ce livre mais j’ai également ressenti l’attachement et l’amour que le personnage porte à son pays. Un roman touchant et mélancolique qui devrait plaire aux amoureux de l’Afrique et des voyages.
Excellente surprise que ce roman : l'histoire est prenante, le récit très vivant (mélange de présent et de passé), ça parle de la Guinée et on s'y croirait. L'écriture est très fluide, discrète mais talentueuse. Je lirai le reste de l'oeuvre de cet auteur découvert par hasard.
A lire en écoutant le super maman djombo (dont l'histoire est ici retracée) !!!
Le récit s'ouvre sur l'annonce-choc reçue par le guitariste Saturnino Bayo, dit Couto, de la mort brutale de Dulce, ex-chanteuse ensorcelante de leur groupe de musique, les Mama Djombo.
Nous sommes en 2012, en Guinée-Bissau, quelques jours avant le second tour de l'élection présidentielle, alors qu'un coup d'état se prépare.
Couto, qui était considéré autrefois comme "le grand docteur de la guitare" est aujourd'hui une gloire déchue, un vestige que seuls quelques touristes avisés viennent voir. Lui, le grand patron, vit dans une extrême pauvreté, embellie seulement par la passion de la magique Esperança.
C'est alors qu'il se prépare à faire son grand retour sur scène qu'il apprend la disparition de celle qui fut le grand amour de sa vie, Dulce, qui l'avait quitté pour se marier avec un homme puissant et cruel, chef d'état-major des armées, putschiste autoritaire et sans scrupules.
Aussi douloureuse soit-elle, la mort de Dulce est pour Couto l'occasion de repenser à ces glorieuses années où les places de leurs concerts et leurs albums s'arrachaient. "Toujours pas remis trente ans après, il n'en gardait pas de vanité, moins encore de nostalgie, plutôt l'éternelle hilarité de ceux à qui la chance avait souri." Il se rappelle aussi la dissolution du groupe et la déchéance de ses membres, accompagnées par les bouleversements de l'histoire d'un pays où politique et musique se mêlent, souvent au détriment de cette dernière.
Le titre du roman, "Les grands", est emprunté au vocabulaire de la nouvelle génération de musiciens qui nomme ainsi ses aînés, tout à la fois respectée et vénérée, une nouvelle génération qui va leur offrir un retour sous les projecteurs, vingt ans après, grâce à un concert hommage qui s'achèvera sur une minute de silence en mémoire de Dulce.
"Ces gosses sont la vie. La vie comme moi aussi j’ai été la vie autrefois, impétueuse, impatiente, non lestée encore de regrets, trop pressée d’aller de l’avant pour se retourner et concevoir même qu’un jour elle ne détestera pas se retourner."
Dans ce roman mêlé de réel et de fiction – "la plupart des personnages de ce roman existent réellement, les faits qui leur sont prêtés sont imaginaires" –, l'auteur suit les pérégrinations de Couto dans la ville et dans les méandres de ses souvenirs. L'écriture parsemée de créole emporte le lecteur vers un ailleurs dépaysant et envoûtant, tout à la fois vrai et poétique.
J’ai démarré avec enthousiasme ce texte, motivée par une histoire originale et des mots bien choisis pour décrire l’admiration que l’on peut porter à l’être aimé. Ici, il s’agit de Couto, guitariste dont Dulce reste « la femme de sa vie », celle qui fut la grande chanteuse populaire des Super Mama Djombo et qui l’a quitté pour épouser un général. C’est une histoire d’amour brisé, comme il y en a tant d’autres.
Mais ce roman va plus loin, il raconte également l'histoire mouvementée d’un pays profondément marqué par le mélange des peuples et des cultures, la corruption des politiques et de l'armée et le fantôme de la colonisation portugaise. Et puis, il y a ceux qui deviennent des « grands » et ceux qui restent dans l’ombre. Il y a ceux qui ont le courage en eux et ceux qui se cachent. Non pas par peur, mais par pudeur.
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C’est le texte de la mélancolie.
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