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La Petite Bonne

Couverture du livre « La Petite Bonne » de Berenice Pichat aux éditions Les Avrils
  • Date de parution :
  • Editeur : Les Avrils
  • EAN : 9782383110293
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d'aller prendre l'air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste... Voir plus

Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d'aller prendre l'air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d'amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s'ils se surprenaient ?

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Articles (1)

Avis (31)

  • Livre inoubliable, livre d’une humanité réconfortante, récit complexe, écrit et construit simplement. Ce roman est un énorme succès, il était vraiment temps pour moi de le découvrir puis d’écouter le Requiem de Mozart avec une intensité d’émotions renouvelée.

    Alexandrine est dévouée depuis...
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    Livre inoubliable, livre d’une humanité réconfortante, récit complexe, écrit et construit simplement. Ce roman est un énorme succès, il était vraiment temps pour moi de le découvrir puis d’écouter le Requiem de Mozart avec une intensité d’émotions renouvelée.

    Alexandrine est dévouée depuis une vingtaine d’années auprès de son mari, s’accordant très peu de sorties. Incorporé lors de la deuxième guerre mondiale, Blaise est revenu gravement handicapé de la bataille de la Somme, le visage horrible à voir et les membres tronqués. Il a besoin de soins en permanence. Un jour Alexandrine reçoit une invitation d’une amie d’enfance Irène, pour une partie de chasse en Normandie. Elle décide d’y aller, confiant son mari à La Petite Bonne embauchée depuis peu. Début d’une confrontation étouffante entre une jeunette déjà bien marquée par la vie et un homme au corps en ruine, cherchant à en finir. Lui aurait pu en rester à sa colère, elle aux tâches ingrates de la liste établie par la patronne et retrouver dans quelques jours son mari violent. Et pourtant leurs vies va prendre un nouveau tour... On suit aussi Alexandrine dans ces quelques jours à la campagne qui vont modifier son destin.

    Le style est superbe : des poèmes en vers libres – en fait des phrases courtes sans ponctuation, à gauche ou à droite de la page – décrivent l’essentiel des faits et des sentiments de La Petite Bonne, alternant avec une prose plus riche pour Monsieur ou Madame. Alignés à gauche on entre dans les pensées de La Petite Bonne (sa seule identité) et petit à petit dans celles de Blaise. Le texte en prose est réservé à Monsieur ou à Madame qui se nomment entre eux par leur prénom : Blaise et Alexandrine. Ces deux là se sont aimés follement mais maintenant la vie est un calvaire qui n’en finit pas. Enfin, il y a ces vers libres mystérieux alignés à droite dont le sens échappe au lecteur avant de se dévoiler peu à peu. L’autrice, habilement, nous réserve la surprise, inventant une construction remarquable, unique, plaisante. C’est une symphonie, Bérénice Pichat en chef d’orchestre des mots – les voix comme dans une chorale réparties dans l’espace de la page –, nous emmène vers un final grandiose, pour une tragédie moderne hésitant entre une mort annoncée et la vie qui cherche encore une place dans les décombres.

    Le récit réaliste propose des passages cruels et d’autres d’une infinie douceur, entre une gueule cassée de « la grande guerre » et une petite bonne « au service des maisons bourgeoises ». Le huis clos entre ces deux-là va modifier les lignes. On découvre un homme et une femme aux vies abîmées que tout sépare, sauf une humanité que leur proximité imposée peut faire renaître. Pianiste, une carrière s’ouvrait à lui. La Petite Bonne dans une autre vie, débarrassée de la misère et de ce mari violent, aurait pu s’ouvrir aux émotions dirigées par l’art. On le ressent tellement sous la belle plume de l’auteure quand l’employée aux basses tâches entend le Requiem de Mozart sur le gramophone...

    Malgré son état Blaise en est encore à commander. On perçoit aussi que le mari de La Petite Bonne décide pour elle, la bat à l’occasion… Pourtant Blaise ressent qu’il a en face de lui une autre âme brisée, et une sensibilité qui ne demande qu’à s’épanouir. Le suspens surprenant allie le fond et la forme. J’y ai vu l’affirmation qu’une paix est possible, qui passe par l’éducation des femmes, leur accès à l’égalité et à leur émancipation. J’y ai vu la question de l’aide à mourir que la fiction parvient à aborder à travers le sensible, mieux qu’une froide tribune. C’est un roman implacable sur des questions universelles, sur les rapports de classe, les rapports de sexe, les corps soumis... Parabole possible d’un patriarcat impliqué dans les désordres du monde avec des images et moments de la sphère intime, lorsque les femmes bousculent l’ordre établi.

    Bérénice Pichat est professeure des écoles au Havre. Elle est présentée comme une passionnée d’histoire. On a en effet un tableau convainquant de ce petit peuple féminin peu ou pas considéré qui officiait dans toutes les maisons bourgeoises. Leurs rêves auraient pu être de pinceaux, de poésie, de musique, elles n’étaient que destinées aux balais et aux soins des hommes, ces hommes obligés d’apprendre le maniement des fusils à baïonnette… Merci à l’auteure pour La Petite Bonne, pour toutes Les Petites Bonnes, Merci à l’auteure pour tous les jeunes hommes aux corps écrasés par la guerre. Merci pour ce que cela dit de nos vies, de nos angoisses.

    Hasard ou pas – mes lectures sont souvent choisies à l’intuition ou recommandations diverses, ce qui n’est pas si loin du hasard... – j’ai commencé Trois guinées de Virginia Woolf. Avec la possibilité de poursuivre la réflexion d’une manière plus théorique. J’ai hâte... La domination, les guerres semblent là depuis toujours. Et si une des possibilités de l’art était de ne jamais s’accommoder de cet état de fait ? Qu’en pensez-vous ?
    +++ sur Bibliofeel...

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  • Passée la surprise de l'écriture; Très agréable à lire.

    Passée la surprise de l'écriture; Très agréable à lire.

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  • Comment peut-on échapper au gouffre qui attire vers la mort ? Ce n’est pas ce musicien enrôlé dans la Première Guerre Mondiale et revenu lourdement handicapé qui pourra répondre à cette question. Ni cette jeune bonne qu’un avortement de jeunesse entraîne inexorablement vers le fond.

    Alors...
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    Comment peut-on échapper au gouffre qui attire vers la mort ? Ce n’est pas ce musicien enrôlé dans la Première Guerre Mondiale et revenu lourdement handicapé qui pourra répondre à cette question. Ni cette jeune bonne qu’un avortement de jeunesse entraîne inexorablement vers le fond.

    Alors est-ce que la rencontre de ces deux destins peut créer l’alchimie qui leur redonnera le goût de vivre ?

    Ce roman de Bérénice Pichat est avant tout un roman social qui parle des conditions de vie de l’après-guerre, à la fois de la bourgeoisie parisienne mais également de ses employés de maison.

    La différence de classe est très marquée dans cette période qui hérite d’anciennes traditions de servitude. La bourgeoisie a très peu de considération pour ceux qu’elle emploie et la misère rend le personnel de maison corvéable à merci. Chaque jour n’est qu’humiliation et combat pour une survie qui reste fragile.

    C’est ce fort contraste entre deux niveaux opposés de l’échelle sociale qui m’a dérangée et le cheminement de ces deux êtres brisés est tellement faussé d’avance que j’ai eu du mal à y voir le côté positif.

    C’est si facile donner la part belle à la culture face à l’ignorance, à l’expérience de l’âge face à la naïveté de la jeunesse, aux privilèges de la bourgeoisie face au dénuement du prolétariat.

    Alors oui, la beauté intérieure est ce qui compte le plus, surtout quand on est riche et éduqué…. Et cette histoire, certes émouvante et porteuse d’espoir, m’aurait beaucoup plus touchée s’il n’y avait pas eu une telle fracture sociale et intellectuelle entre les deux personnages.

    Un roman agréable à lire par sa jolie construction qui fait croître en nous l’émotion et nous offre une belle image de la grandeur d'âme de cette Petite Bonne mais qui, au final, m’a plus hérissée que séduite.

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  • Avec ce huis clos Berenice Pichat aborde des thèmes qui reste d'actualité avec le droit à mourir, le handicap, la dépendance. Sur un fond historique de la première guerre mondial l'autrice explore la douleurs des corps des gueules cassés, les différences des classes sociales, un récit avec une...
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    Avec ce huis clos Berenice Pichat aborde des thèmes qui reste d'actualité avec le droit à mourir, le handicap, la dépendance. Sur un fond historique de la première guerre mondial l'autrice explore la douleurs des corps des gueules cassés, les différences des classes sociales, un récit avec une profondeur psychologique, la résilience d'âmes marquées par la guerre ou la vie. Une brillante lecture où l'on alterne vers libres et proses. Récit humain, cruelle et lumineux, une musicalité envoûtante. Une oeuvre riche. Un couple atypique avec Blaise le pianiste revenu de la guerre mutilé et la narratrice une "Petite bonne" au service d'Alexandrine.

    "À ce petit jeu, tel est pris qui croyait prendre. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle l'invite à sa table. Un point pour elle. Elle a compris qu'il jouait, elle est entrée dans la partie. Ce qu'elle ignore encore, c'est l'issue de ce jeu.
    Elle se demande ce qu'elle doit faire."

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  • L’histoire : Années 30 , la petite bonne , jeune femme courageuse, travailleuse irréprochable, et qui jamais ne se plaint, est au service de la famille Daniel.
    Blaise, gueule cassée, bloqué dans un fauteuil roulant , passe son temps derrière la fenêtre à regarder passer les gens. Ancien...
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    L’histoire : Années 30 , la petite bonne , jeune femme courageuse, travailleuse irréprochable, et qui jamais ne se plaint, est au service de la famille Daniel.
    Blaise, gueule cassée, bloqué dans un fauteuil roulant , passe son temps derrière la fenêtre à regarder passer les gens. Ancien pianiste , il ne peut plus jouer.
    Alexandrine , son épouse , plus aide-soignante que femme et dont Blaise devine la douleur.
    Blaise a un projet et il compte bien sur ces 2 prochains jours qu’Alexandrine va passer à la campagne chez des amis, ( histoire de se re sociabiliser) pour le réaliser.
    La « to do list » de la petite bonne est très claire . ménage , préparer les repas , faire la vaisselle. Mais la liste est loin d’être limitative puisque s’occuper d’un infirme implique un rapprochement , une intimité. Et Blaise n’est pas des plus accommodants
    « La petite bonne » , dont l’action se déroule en huis clos sur deux jours, est l’histoire du rapprochement de 2 fortes personnalités qui n’auraient jamais dû se rencontrer . Parce que l’un est le Maître et que l’autre est la bonne. Deux statuts différents. Chacun à sa place.
    L’infirmité de l’un , l’humanité et le courage de l’autre favoriseront ce rapprochement progressif.
    Quelle belle idée que cette écriture en vers libres lorsqu’ la petite bonne parle , et en prose pour les bourgeois.
    Et puis cette voix supplémentaire, avec indices. Bien entendu, j’ai relu exclusivement les passages de cette voix à la première personne du singulier.
    Quelle belle idée que cette musique qui aide au rapprochement de ces 2 mondes parallèles, bourgeois et ouvrier.
    Quel beau personnage que celui de cette petite bonne , à la fois invisible par son statut mais courageuse et lumineuse.
    Un grand merci à celles et ceux qui ont eu la très bonne idée de donner leur avis lecture sur ce très beau roman qu’est « La petite bonne » et particulièrement à @flo herisson qui la première m’a interpellé avec sa chronique sur ce délicieux roman
    Un énorme merci à @Bérénice Pichat pour avoir écrit un tel roman , véritable petit bijou.

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  • La petite bonne
    «  invisible »
    toujours à nettoyer
    avec son seau
    jamais en repos
    coupable
    dans le passé
    mal-aimée

    Le maître de maison, un homme cassé, en morceaux, cloué dans un fauteuil, cloitré dans sa chambre, n’attendant plus rien ! Espérant uniquement que la mort vienne le...
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    La petite bonne
    «  invisible »
    toujours à nettoyer
    avec son seau
    jamais en repos
    coupable
    dans le passé
    mal-aimée

    Le maître de maison, un homme cassé, en morceaux, cloué dans un fauteuil, cloitré dans sa chambre, n’attendant plus rien ! Espérant uniquement que la mort vienne le prendre, regrettant que son bout de corps ne soit pas resté définitivement au champ de bataille.

    La maîtresse de maison totalement dévouée à son mari, perdue dans une vie sans réel horizon.
    Tellement fidèle qu’elle est prête à tout pour satisfaire son époux. Même à le laisser quelques jours avec la petite bonne, pour reprendre une vie sociale.

    La petite bonne
    sensible
    fragile et forte
    possédant l’intelligence du coeur
    compréhensive
    construira avec eux
    un lien
    inattendu

    Une plongée émotionnelle au coeur des relations entre une petite bonne des années 30, une gueule cassée de la guerre de 14 et son épouse. Un huit-clos touchant et fort.
    Un premier roman tout en pudeur, plein de sensibilité.

    C’est parfois brutal, souvent très intime, plein de poésie et toujours profondément humain.
    Une construction très originale qui donne une force supplémentaire. Je ne vous en dis pas plus sur la construction, car j’ai vraiment apprécié de découvrir sa particularité lors de ma lecture (peut-être la forme de ma chronique - modestement - vous aiguillera t’elle un peu

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  • Une lecture tout en nuances et en émotions qui se déguste doucement.

    Une style épistolaire qui nous surprend et qui alterne vers et proses au gré des interlocuteurs

    Une lecture tout en nuances et en émotions qui se déguste doucement.

    Une style épistolaire qui nous surprend et qui alterne vers et proses au gré des interlocuteurs

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  • « La Petite Bonne » de Bérénice Pichat est un premier roman très réussi. J’ai adoré.
    La Petite Bonne est au service d’un couple de Bourgeois ; Madame part exceptionnellement passer quelques jours à la campagne chez des amis et Monsieur, gueule cassée de la première guerre mondiale, reste avec...
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    « La Petite Bonne » de Bérénice Pichat est un premier roman très réussi. J’ai adoré.
    La Petite Bonne est au service d’un couple de Bourgeois ; Madame part exceptionnellement passer quelques jours à la campagne chez des amis et Monsieur, gueule cassée de la première guerre mondiale, reste avec la Petite Bonne, qui doit s’en occuper pendant ces quelques jours.
    La relation entre ces deux êtres si opposés évolue au fil des pages. Entre vers libres et prose, l’écrivaine a su créer une atmosphère intime et pleine de tensions.
    C’est bouleversant !

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