Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
La petite bonne, la bonniche, elle est au service des bourgeois depuis qu'elle a sept ans.
Laver, nettoyer, repasser, cuisiner.............
elle ne fait que ça, encore et encore, inlassablement, infatigablement.
Chez les David, l'ambiance est spéciale.
A peine mariés, Monsieur, pianiste, est parti à la guerre et il en est revenu mutilé et gueule cassée.
Depuis des années, il ne vit plus que dans sa chambre, sur son fauteuil roulant.
Madame lui est entièrement dévouée depuis.
Elle a délaissé la vie sociale et essaye de soulager la vie fichue de son mari.
Le roman raconte ces trois personnages et les rapports qu'il y a entre eux..
Quand c'est la petite bonne qui parle, l'écriture est présentée sous forme de vers libres, verticalement, sans ponctuation.
Et ça donne une grande force à cette voix, une très forte résonance.
Les voix de Monsieur et de Madame sont retransmise en prose simple.
C'est un roman absolument magnifique.
L'écriture est très belle et frappe où il faut dans le registre de l'émotion.
Les rapports entre les personnages, en particulier entre la petite bonne et Monsieur sont d'une intensité bouleversante.
Un livre précieux.
Un premier roman qui percute tout à la fois par :
• le style et certains choix narratifs : particulièrement les mises en page des expressions successives à trois voix, et surtout la scansion de courtes phrases, voire mots, avec ces retours à la ligne qui donnent un rythme et une ampleur rare.
• La simplicité de l’histoire : une (petite) bonne intervient chez un couple bourgeois où Monsieur, pianiste est une « gueule cassée » de la bataille de la somme qui s’étiole. Elle va accepter de s’occuper tout un WE de Monsieur pendant que Madame va (enfin) essayer de respirer ailleurs ; et la bonne et Monsieur vont nouer une proximité exceptionnelle redonnant de l’envie, de la vie, … ; au moins pour un temps … (il faut laisser le lecteur découvrir la fin de cette histoire très structurée) ;
• La fugacité et pudeur des thématiques abordées qui donnent une épaisseur et une densité à ces vies cabossées (y compris pour Madame … bien qu’elle ne soit pas la plus reluisante !) ;
Une lecture qui touche. Du (très) bel ouvrage.
Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Les Avrils pour cette très belle découverte, aussi captivante que surprenante !
"Une gueule cassée
une femme désespérée
et une maladroite
Nous voilà bien"
Lorsque Madame Alexandrine lui demande de la suppléer deux jours, peut-être trois, auprès de son mari infirme, Blaise,
la petite bonne n'a pas idée
de refuser.
Même rebutée,
angoissée,
à l'idée de devoir s'occuper de la maison des Maîtres
et surtout du Maître
des chambres
et surtout de la chambre mortuaire
Malgré tout, l'idée y est dès le départ. C'est décidé, Blaise va demander de l'aide à la petite bonne...
Voici que je m'essaie à la narration déconcertante, percutante, travaillée, choisie par Bérénice Pichat ; encore imprégnée de ce style saccadé, à la mise en page particulière. L'autrice nous propose ici une sorte de huis-clos ouvert, en nous faisant entrer dans le foyer, les récits et les pensées de ses personnages. L'ambiance oppressante, sombrement inquiétante, m'a engloutie. Et le style y est pour beaucoup !
Dans ce très court roman - qui pourrait se lire d'une traite s'il n'était pas si sombre et si lourd - Bérénice Pichat alterne entre narration à la troisième personne et poèmes sans rimes à la troisième et à la première personne. Les thèmes sont pourtant si peu poétiques : servitude, infirmité, avortement, asservissement et mutilations de guerre...
J'ai mis un peu de temps à situer l'histoire dans le temps et l'espace, puis les contours des personnages et de la situation se précisent progressivement. Nous sommes après guerre et Blaise n'en est pas rentré indemne. Il traîne avec lui toutes ses déceptions de pianiste avorté, et tout le désespoir de sa femme, Alexandrine, qui lutte comme elle peut contre leurs projets envolés. La petite bonne, quant à elle, va chambouler leur quotidien sans y prendre garde, sans même s'en rendre compte, en quelques jours seulement.
Ce très court roman (moins de 150 pages) m'a aussi surprise que touchée. J'ai hâte de lire d'autres textes de Bérénice Pichat !
#LaPetiteBonne #NetGalleyFrance
La Petite Bonne, premier roman de Bérénice Pichat, se distingue par sa construction astucieuse et son style poétique. Nous sommes plongés dans l’atmosphère des années 1930, au sein de la maison de la famille Daniel, un couple atypique marqué par les cicatrices de la guerre puisque lui est une Gueule Cassée. Au bout de plusieurs années de survie commune, Blaise Daniel conseille à sa femme de prendre l'air et de partir en week-end à la campagne avec des amis pendant que la bonne le gardera . En nous immergeant dans ce huis-clos de trois jours, l'auteure dévoile les tensions et les émotions des personnages, tissant un tableau psychologique d’une grande richesse.
La structure du roman, alternant prose et vers libres, est l’un de ses aspects qui m'a marqué. Les passages en prose, élégants et descriptifs, laissent entendre les voix des bourgeois, tandis que les vers libres, courts et dépouillés, incarnent la perspective de la petite bonne. Cette dualité stylistique crée un rythme particulier, permettant au lecteur de saisir l'intériorité de chaque personnage tout en maintenant une tension palpable.
Les vers, alignés à gauche pour la bonne et à droite pour des passages mystérieux, ajoutent une profondeur inédite à la narration. L'attente et l'angoisse vécues par la bonne résonnent dans ces lignes, chaque mot étant soigneusement choisi. Au fil de la lecture, on perçoit une intimité croissante entre les personnages, presque confessionnelle, révélant leurs vulnérabilités et désirs. Bérénice Pichat transforme des instants simples en scènes poignantes, où même un contact fugace entre la bonne et Monsieur devient un moment de grâce.
À travers cette œuvre, l'autrice aborde des thématiques telles que la classe sociale, le sacrifice et la quête d'identité avec une finesse remarquable. Les relations entre les personnages, empreintes de méfiance et de tension, évoluent progressivement, dévoilant les nuances de leur humanité partagée. La conclusion du roman, inattendue mais délicatement amenée, laisse une empreinte durable et invite le lecteur à reconsidérer la profondeur des émotions véhiculées par les vers.
Bérénice Pichat réussit à captiver son public du début à la fin, laissant derrière elle un écho de réflexion et d'admiration pour ce premier roman. A LIRE !
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