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Ninetto, 57 ans, incarcéré dans une prison milanaise pour encore quelques semaines, repense à sa jeunesse.
À 9 ans, alors qu'il se rêve poète, il abandonne à contre-coeur sa Sicile natale pour Milan. À l'aveuglette, il arpente la ville inconnue, trouve un logis, un emploi... et les années passent, jusqu'à ce que l'enfant déjà un peu adulte s'efface pour devenir adolescent, découvrir l'amour. Après une brève fuite pour se marier avec la jeune Maddalena, Ninetto entre chez Alfa Romeo, où il travaillera sur une chaîne de montage pendant trente-deux ans. Le couple a une fille, Elisabetta.
Parallèlement, on découvre le présent de Ninetto : la prison, ses camarades de cellule, sa libération... Il retrouve Maddalena et une vie qui ne l'a pas attendu : la ville a changé, les usines ont fermé, Ninetto ne s'y reconnaît plus.
Les deux récits finissent par se rencontrer et l'on comprend pourquoi Ninetto a été emprisonné, pourquoi Elisabetta ne lui parle plus et refuse qu'il rencontre sa petite-fille de 5 ans.
Dans un style vif, Marco Balzano signe l'histoire d'un petit garçon devenu homme, mais aussi celle des « derniers arrivés » et les évolutions d'une société. Un récit d'autant plus fort qu'il offre une réflexion sur les migrants et leur condition.
Livre racontant la vie très dure d’une jeune sicilien monté à 9 ans à Milan ... pour travailler.
J’en ressors mitigée.
Ouvrage bien écrit, histoire intéressante socialement... mais il m’a manqué un petit quelque chose pour dire qu’il m’a marquée.
Ninetto est né à San Cono, un village pauvre de Sicile niché sur les pentes de l’Etna. Là-bas, le travail manque, tout le monde a faim, les enfants sont élevés à la dure et les coups pleuvent.
A 9 ans, Ninetto n’en peut plus. Seul avec son père depuis que sa mère a fait une crise d’apoplexie, il craint la violence, ne va plus à l’école, rêve de fuir cette terre ingrate, ce « trou » où il vit.
Alors il se décide à suivre Giuvà, un « pays » qui part tenter sa chance à Milan. Il découvre une ville où tout lui paraît grand, mais dans le quartier ouvrier et excentré où il s’installe, c’est la petitesse des « cellules » des travailleurs, la pauvreté encore, la noirceur de la fumée des usines qui l’entourent.
C’est là pourtant que Ninetto fait sa vie. Débrouillard, il trouve vite du travail, se mêle à d’autres exilés, se marie même à quinze ans avec Maddalena. Puis Elisabetta arrive, fille unique très aimée, trop aimée… Car on comprend bien vite que Ninetto a fait une bêtise, plus qu’une bêtise même car les souvenirs d’enfance de sa vie nous sont contés depuis la prison où il a passé 10 ans, et dont il sort à 57 ans…
Ce livre, c’est le récit d’une enfance pauvre et dure, le récit de l’exil sans aller bien loin car on reste en Italie, pays qui accueille aujourd’hui des migrants d’autres nationalités, mais où il y a peu c’était ses propres citoyens qui cherchaient refuge et travail dans d’autres régions. On y rencontre toute une classe populaire, des « petites gens » qui triment pour s’en sortir, juste pour manger, juste pour vivre. On y évoque à peu de mots la condition des femmes. J’y ai trouvé surtout beaucoup de mélancolie, et l’impression qu’il est souvent bien difficile de sortir de sa condition.
Ce livre se lit bien, le style est fluide, mais j’ai trouvé que les personnages manquaient de consistance, que le récit manquait de relief.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2018/04/06/le-dernier-arrive-de-marco-balzano/
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