"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sous le choc du drame advenu à Dublin, Alice est rentrée aux États-Unis. En rupture avec sa mère, elle quitte la maison familiale et trouve refuge dans le minuscule appartement de son ami Duncan à New York. L'heure est à la résignation : elle accepte un poste d'enseignante dans une petite université progressiste du Vermont et multiplie les allers-retours à New York. Retrouver le goût des autres, simplement de la vie, c'est tout ce qu'elle cherche.
Mais comment trouver la paix dans une période où tout n'est que changement ? Il lui faudra un dernier choc, esthétique, naturel, fondamental, pour réaliser que la vie est une succession d'incertitudes, une symphonie du hasard qui vaut le risque d'y prendre part.
Alice Burns est de retour aux Etats-Unis, blessée dans sa chair et sans son esprit par la tragédie qu’elle vient de vivre à Belfast. Elle met du temps à se reconstruire, beaucoup de temps car au début des années 70, la notion de stress post traumatique est encore mal connue. Elle se cherche puis accepte un travail d’enseignant dans le Vermont qui lui permet de remonter la pente et de commencer à reconstruire une vie personnelle et amoureuse. Ce poste d’enseignante, pour lequel elle ne pensait pas être faite, va s’avérer être le marchepied idéal pour sa vraie vocation : l’édition. Parallèlement à cette vie professionnelle qui démarre enfin, sa famille continue de s’entre déchirer jusqu’à l’explosion finale, terrible et définitive. Ce troisième (et dernier ?) tome de « La symphonie du Hasard » nous amène des années Nixon et du Watergate (dans une Amérique encore fortement marquée par les années 60) à la réélection de Reagan en 1984, et le triomphe de l’argent roi et du capitalisme décomplexé. Toute cette symphonie, les trois tomes, auront servi à raconter l’Amérique contemporaine à travers le regard d’une jeune femme « baby boomer» comme il y en a eu des millions. C’est cette génération que Kennedy raconte ici, c’est aussi celle de l’auteur. On suit Alice dans sa reconstruction, elle qui cherche un but à sa vie professionnelle et personnelle. Il n’y a pas d’intrigue au sens strict du terme, mais cela n’empêche pas le roman de fonctionner comme ses deux prédécesseurs. Il y a deux choses qui aident à ce que la magie opère. La première, c’est le contexte et le fait que Douglas Kennedy nous raconte l’Amérique, les années Nixon e t la fin du Vietnam, les années Carter, la crise des otages, l’élection de Reagan et les débuts du SIDA, l’avènement de l’argent roi et de Wall Street. Tous ces événements s’imbriquent dans la vie d’Alice, orientent ses choix, et scellent en parti le sort de la famille Burns. C’est le second point fort du roman, la famille dysfonctionnelle comme un cas d’école. Depuis le départ, on sent la famille Burns toujours à la limite de la l’explosion. Jusqu’ici, ça tanguait sévèrement mais ça restait à flots. Dans ce troisième tome c’est l’explosion, le point de non-retour est atteint. Et l’étincelle vient de la rivalité fratricide entre les deux frères d’Alice, l’intello de gauche et le yuppie de Wall Street. On ne peut pas être si différents sur le fond sans que cela n’aient des conséquences un jour, c’est le message de ce troisième tome. Entre les deux frères, Alice doit enfin apprendre à se préserver et à ne plus prendre les balles perdues. Cette autopsie de la famille version Kennedy, aux antipodes de l’image parfaite de la famille américaine, fait mouche parce qu’elle sonne juste. Je ne sais pas si « La Symphonie du Hasard » connaitra une suite : le dernier chapitre est ponctué d’un « à suivre… » que je me garderais bien de prendre pour argent comptant. Mais même si elle devait d’arrêter là, cette saga familiale toute simple s’avère être, à mon sens, un tournant dans le travail de Douglas Kennedy. Jusqu’ici, il avait toujours suivi un schéma narratif immuable : un personnage à qui tout réussi tombe de haut et se relève doucement, en trouvant un nouvel équilibre plus sain. Alice Burns déroge à ce schéma, et c’est aussi cela qui fait l’intérêt de « La Symphonie du Hasard » pour qui aime le travail de Douglas Kennedy.
J'ai lu à la suite les trois tomes de la Symphonie du hasard et j'ai aimé suivre l’héroïne, Alice, tous les membres de sa famille, pour le moins explosive, et les amis et amours qu'elle rencontre, du début des années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les histoires personnelles de chacun des personnages se mêlent à l'histoire politique du monde, surtout à celle des Etats-Unis, du Chili et de l'Irlande, parfois de manière un peu trop forcée, mais on ne peut en vouloir à l'auteur d'inscrire son histoire romanesque pleine de rebondissements, de trahisons, de mensonges, de pardons, de culpabilité sur un fond réel de géopolitique qui sert son fil narratif.
Bon ! D'accord ! Certains personnages sont parfois caricaturaux, on croule sous les précisions relatives aux lieux où se déroulent les scènes, et certains passages auraient pu être allégés... Mais il n'en demeure pas moins que l'ensemble reste très plaisant et que Douglas Kennedy sait vraiment nous embarquer dans les histoires qu'il raconte.
"Toutes les familles sont des sociétés secrètes. Des royaumes d’intrigues et de guerres intestines, gouvernés par leurs propres lois, leurs propres normes, leurs limites et leurs frontières, à l’extérieur desquelles toutes ces règles paraissent souvent insensées ».
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Cela faisait quelques années que je n'avais pas lu Douglas Kennedy et cette trilogie m'a emballée !
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Elle dresse le portrait d'une jeune femme terriblement attachante Alice Burns, que l'on va suivre depuis la fin du lycée jusqu'à son entrée dans la vie active en tant qu'éditrice. Et suivre Alice, c'est suivre sa famille, une famille de la middle class américaine, mère juive, père catholique, une famille pleine de névroses aux relations complexes dont Alice n'aura de cesse de s'éloigner tout en restant d'une loyauté à toute épreuve envers elle.
C'est ensuite suivre l'évolution de la société américaine sur une vingtaine d'années, des années Nixon à l'émergence de Trump en passant par Carter, Reagan. Une époque où le féminisme était balbutiant, où l’homosexualité était tenue pour une maladie mentale, où le racisme était encore l’ordinaire au quotidien...
Dans le second tome, Alice, brillante étudiante en littérature poursuit ses études à Trinity College en Irlande et cela permet à l'auteur de dresser un état des lieux d'un pays déchiré par l'IRA sur fond de scandale du Watergate aux USA tandis qu'au Chili gronde l'opposition à Pinochet.
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C'est un magnifique portrait de femme, dotée d'une résilience qui force l'admiration et c'est absolument passionnant de la voir évoluer, s'affirmer tout au long des 1220 pages de cette trilogie. Si j'ai pu trouver quelques longueurs dans le premier tome, il installe néanmoins ses personnages de telle façon qu'on a qu'une envie : connaitre la suite. Et les deux tomes suivants sont addictifs, tout aussi passionnants l'un que l'autre. C'est avec regret que l'on voit cette histoire complexe d'une très grande force narrative s'achever ...
J'ai terminé hier le livre trois de la symphonie du hasard et mon avis portera sur l'ensemble de la trilogie même si cette dernière lecture est évidemment plus fraîche (et c'est celle qui m'a le moins plu).
J'ai beaucoup aimé Douglas Kennedy, je me rappelle notamment du roman Cinq jours qui m'avait beaucoup plu grâce notamment au dénouement qui n'était pas celui qu'on pouvait espérer à la lecture mais qui était très réussi d'après moi (et le meilleur choix que pouvait faire l'auteur).
Là, j'avoue, la mayonnaise a moins pris et je commence à me lasser.
On suit donc sur trois livres la vie d'Alice Burns, de l'adolescence à l'âge adulte dans l'Amérique des années 60, 70 et début des années 80, même si le deuxième tome se passe en très large partie en Irlande. Et si ça se lit très facilement, je n'ai pas adhéré plus que ça à l'histoire. Chose très rare chez moi, je n'ai ressenti que très peu d'empathie – et encore moins de sympathie – pour l'héroïne que j'ai trouvée très « mère la morale », particulièrement dans ce troisième livre. Et que dire des autres protagonistes, très antipathiques ou caricaturaux : le frère très inhibé qui deviendra d'un coup d'un seul, par on ne sait quel miracle, un as de Wall Street ; l'autre frère qui trahira les siens ; le copain homo ultra sympa et ultra cool ; le petit flirt de la fac qui deviendra un homme torturé mais qui changera comme par magie au contact d'Alice ; la mère hystérique, femme au foyer esseulée, qui se changera en reine de l'immobilier new-yorkais, j'en passe et des meilleures... Bref, rien de bien nouveau sous le soleil.
Quant au style de l'auteur – ou cela vient-il peut-être de la traduction – je l'ai trouvé très plat et une catastrophe quant aux dialogues qui sonnent très très faux. Je ne sais pas vous mais moi je n'emploie pas à chaque conversation avec mes amis, ma famille ou des collègues les mots, entre autres, tautologie, ploutocrates, nihilisme,... qui polluent à outrance le texte. J'ai l'impression d'un placement de produit, de mots en l'occurrence, à chaque phrase.
Le style m'a fortement déçue même s'il est vrai que lorsque j'ouvre un Douglas Kennedy je ne m'attends pas non plus à lire du Edith Wharton ou même du Philip Roth pour donner une référence plus récente. J'en attendais quand même un peu plus.
Enfin, dernière chose qui m'a fortement déplu est ces références (pseudo-)littéraires ou (pseudo-)culturelles qu'on trouve régulièrement au fil des pages, ce n'est pas propre à Douglas Kennedy car nombre d'auteurs contemporains en font l'usage. Forcément, à un moment donné, il faudra que l'un des personnages rencontre, fortuitement ou non, quelqu'un de célèbre ou à la mode. Je n'en vois pas l'intérêt quand ça ne sert pas le livre. Ici, la scène où les personnages rencontrent Donald Trump tombe comme un cheveu sur la soupe (et c'est pas bon) et m'a fait lever les yeux aux ciel... Sans intérêt, aucun.
Bref, cette trilogie m'a semblé longue et fastidieuse et il y a de bien meilleurs romans pour parler de ces époques (lisez plutôt Pastorale américaine ou La tache de Philip Roth ; ou encore certains romans de Joyce Carol Oates pour ne citer que ceux-là). Douglas Kennedy excelle quand il s'agit de conter l'histoire d'une personne, d'une famille, d'un instant de vie. Il est nettement moins bon, de mon point de vue, lorsqu'il décide de l'y mêler à la grande Histoire.
Les amateurs de Douglas Kennedy vont retrouver dans cette saga tout ce qui fait son style et ses domaines de prédilection (des personnages attachants, des relations familiales houleuses, un père secret faisant partie de la CIA, les candidats à l'élection présidentielle américaine mais aussi la finance et le capitalisme).
Un bon roman dont j'attends la suite (oui, oui, il y aura une suite!) avec impatience!
J'avais lu le premier tome en début d'année dernière, et j'avais attendu septembre dernier pour lire le deuxième… Je m'étais alors dit que je n'attendrais pas autant pour lire le troisième… Mais le temps a encore passé, et c'est ma mère qui m'a offert finalement à Noël ce dernier tome.
J'ai donc ouvert ce troisième tome de la symphonie du hasard avec grand plaisir et surtout une grande attente. le deuxième tome nous laissant sur un drame, il me tardait de connaître la suite.
Dans ce troisième volet, nous retrouvons Alice de retour aux Etats-Unis après une année passée en Irlande et qui s'est achevée sur un drame. Elle souffre d'un choc post-traumatique, mais pour s'en sortir, et penser à autre chose, elle décide de poursuivre ses études. A l'issue de celles-ci, elle accepte un poste de professeure dans une université, loin des grandes villes. Elle a besoin de tranquillité pour réapprendre à vivre. Ces quelques années au calme lui permettent de se retrouver et lui redonnent l'envie de retourner à New York pour enfin se lancer dans le monde de l'édition.
"Les situations comme ça, ça te prouve bien que, dans la vie, il y a ceux qui survivent à une vraie tragédie et ceux qui se laissent abattre par une flaque d'eau."
Parce qu'au début de ce tome, Alice va mal. le traumatisme des évènements irlandais est fort, alors elle trouve refuge dans ses études, puis dans son emploi d'enseignante. Aimer à nouveau, et s'abandonner lui fait très peur. Elle préfère alors une relation sans engagement. le temps l'aide à se reconstruire, mais elle reste sur la défensive. le stress post-traumatique est toujours présent et très profond. Un petit bruit peut la faire sursauter et paniquer. Elle ressent un grand vide au fond d'elle, et parfois l'envie de ne plus exister.
"Ce requin, dans le film… C'est le chagrin que je ressens tous les jours. Il fait des cercles autour de moi, il est de plus en plus menaçant. Et puis il passe à l'attaque, et m'arrache un morceau de chair, mais sans me tuer pour autant. Ce qui n'est pas tout à fait une bonne chose, parce qu'une grande partie de mon esprit n'a plus envie d'exister."
Douglas Kennedy continue de faire évoluer ses personnages et la famille Burns plus particulièrement. Les liens entre les membres évoluent, Certains préféreront l'honnêteté et trahiront publiquement les autres. Cela pose une question fondamentale : par amour pour sa famille, doit-on taire la mauvaise conduite d'un des nôtres, ou au contraire, la morale passe-t-elle avant ?
"Quand tu auras des enfants, tu comprendras très vite que tu ne peux pas t'empêcher de leur faire du mal. Parce que tout ton foutoir se mêle à leur innocence initiale pour former leur propre foutoir, et tu passes l'essentiel du restant de ta vie à regretter ce que tu leur as transmis. La famille est un foutoir, mais c'est notre foutoir. C'est peut-être un peu maladroit comme manière de te demander pardon, mais…"
Confiance, mensonges, secrets, dissimulations, trahison, la famille Burns passe par toutes ces phases. La famille se disloque, petit à petit. Et finalement, il se dégage une grande solitude pour chacun des membres…
"Il n'y a pas pire endroit qu'une famille mal assortie pour se sentir seul."
Dans ce troisième tome le sida est aussi un élément important. le monde artistique et littéraire new-yorkais est touché. Il y a de plus en plus de malades dans l'entourage d'Alice, et pour l'instant on ne sait pas encore à propos de cette maladie.
Si ce troisième tome n'a pas été mon préféré, j'ai quand même beaucoup apprécié cette lecture. Douglas Kennedy sait si bien dresser le tableau de la société américaine. Mais surtout, je me suis vraiment attachée au personnage d'Alice. Au fil des trois tomes, j'ai aimé sa force de caractère, ses convictions. Elle est pour moi une femme moderne, indépendante qui n'a pas besoin des autres pour exister et être elle-même. Elle est aussi une femme de passion, elle suit ses intuitions et cela est primordial dans son métier.
"C'est ce qui fait de nous des êtres humains : on ne se comprend jamais complètement soi-même. C'est ça, l'ombre : la confusion qui règne en nous."
Ce dernier volet se termine avec une mention « à suivre« … Je ne sais pas ce que cela nous promet, mais il me tarde de lire la suite. J'ai tellement envie de continuer à suivre Alice dans sa vie ! Je ne peux pas la laisser à la fin de ce tome.
En bref, ce dernier tome de la symphonie du hasard nous emmène jusque dans les années 1980, avec le début du sida, et les débuts d'Alice dans le métier d'éditrice. C'est aussi un tome décisif dans les relations familiales des Burns. Les personnalités se dévoilent…
https://ellemlireblog.wordpress.com/2019/01/23/la-symphonie-du-hasard-livre-3-douglas-kennedy/
La fin tragique du séjour d'Alice en Irlande la ramène aux États-Unis. La douleur et la peine envahissent son corps. Elle se recroqueville sur elle-même pour essayer de panser ses blessures. Nous suivons Alice dans sa nouvelle vie tout en suivant l'évolution de sa famille, de l'Amérique. Les différents présidents de l'époque, l'homophobie, l'homosexualité, le sida. Les malheurs de la famille Burns s'amplifient lourdement....
J'ai apprécié ce tome plein de rebondissements. De plus Douglas termine ce livre par " A SUIVRE " donc attendons de voir ...........
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