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La mort du souverain dans l'Antiquité et le haut Moyen Age était un événement crucial d'un point de vue politique et religieux, ce que manifestaient les rituels des funérailles et de deuil ainsi que les réflexions sur la mort des princes.
Le lien entre les significations politique et religieuse de la mort des souverains était normal à une époque où le pouvoir suprême, signe visible de l'harmonie du monde, était considéré comme garanti, au moins temporairement, par les puissances divines. For logiquement, la variété des contextes politiques et religieux explique les nombreuses significations données à de tels décès. Ainsi, dans l'Athènes classique, la mise en scène dans le théâtre tragique de la mort des rois des récits mythiques était un moyen de réfléchir, par un biais culturel qui portait sur des réalités politiques absentes de la cité, sur des concepts qui en revanche la concernaient véritablement, comme le fondement de la justice.
A l'époque hellénistique, où le modèle royal hérité d'Alexandre était la réalité politique dominante, la mort mystérieuse d'un souverain, à commencer par celle du conquérant de l'empire perse, fauché en pleine gloire fut l'occasion de spéculations infinies sur les causes, historiques ou divines naturelles ou magiques, de ces décès qui ne pouvaient être banals. A Rome, où l'empereur n'était pas un roi, mais le magistrat exceptionnel d'une République rénovée, et où la succession était donc toujours un pro blême, un certain nombre de rituels et de thèmes idéologiques permettaient d'unir le souverain défunt et son successeur, soit dans la continuité dans le cas d'un bon empereur, soit par le rejet d'un prédécesseur blâmable dont on se distinguait.
Les rituels concernaient principalement le traitement du cadavre, le deuil et la mise au tombeau, avec des exemples très variés depuis les rois nomades des steppes aux rois grecs ou aux empereurs romains, byzantins ou carolingiens. Mais les rituels concernaient aussi la part divine de ces humains extraordinaires lors des cérémonies fondant le culte de certains empereurs romains divinisés après leur mort, prolongeant ainsi leur mémoire durant des siècles.
Enfin, ces conceptions, ce rites, ces architectures funéraires étaient également des modèles que de aristocrates pouvaient imiter, que des auteurs pouvaient parodier, que de lettrés pouvaient interpréter pour y déchiffrer la volonté des dieux, et ensuite du Dieu chrétien, maître de l'histoire.
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