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C'est l'histoire d'une jeune fille qui a décidé de ne rien faire comme tout le monde. Elle a rétréci son univers à une malle, qui lui sert à la fois de « lit, d'armoire, de chambre ». Elle néglige son apparence physique à tel point qu'elle en devient repoussante. Sa mère oscille entre plainte - Tu me feras mourir de chagrin ! - et vexation : Tu es sale de corps et d'esprit ! Pourquoi « d'esprit » ? Car la jeune fille ne se contente pas de refuser de vivre en société. Comble de l'obscénité : elle pense ! Ses questionnements sur le sens de l'existence l'absorbent toute entière. Elle repousse jusqu'au dernier jour l'heure où il lui faudra sortir de sa malle et consentir à se livrer au jeu social, à donner son corps en pâture à la société, et aux hommes, pour qui la femme ne représente guère plus qu'un bien qu'on possède.
Arrive pourtant ce moment. On la lave, on la pare, on donne un bal à son honneur. Tout cela pour lui faire épouser un vieil oncle de province, d'une rare stupidité.
Dès lors, nous assistons à sa « vraie naissance », selon les mots de sa mère : dans sa propriété bourgeoise, à la campagne, entourée de domestiques, elle s'applique désormais à devenir une parfaite maîtresse de maison. La Massaia, en italien.
Le propos annoncé est une critique de la position assignée aux femmes au sein de leur foyer, dont elles doivent être le cœur et l'administratrice. Tout particulièrement dans l'Italie fasciste, le roman ayant été écrit entre 1938 et 1939. Il n'a été publié qu'en 1945, après bien des déboires qui en ont fait un "livre maudit".
Le propos était audacieux et avant-gardiste.
Malheureusement, la forme plutôt surréaliste, tantôt conte, tantôt sentencieuse, m'a rebutée et j'ai dû m'accrocher pour aller au bout de ma lecture... je ne suis pas séduite par ce livre pourtant renommé...
Ce roman est un classique italien, écrit dans les années 30, propose l’histoire d’une jeune femme, presque emprisonnée dans sa malle, d’une intelligence hors du commun, mais qui va s’ouvrir à la vie, aux contingences de la femme au foyer, aux obligations sociales, au risque de perdre sa brillance intellectuelle.
La critique de l’époque est pointue, la femme étant destinée à ne vivre que pour sa famille, sa maison, mais rappelons que l’homme, lui était destiné à mourir sur le champs d’honneur pour défendre sa patrie. C’est écrit avec une grande justesse, fluide, même si un quart du roman ne m’a pas plu. La première partie ainsi que le dénouement vous prennent au tripes, entre les incohérences qu’elle met au jour, et l’obstination qu’elle s’inflige comme une bête de somme.
Un beau roman, faisant découvrir ce que la critique littéraire de l’Italie d’avant-guerre pouvait écrire.
Je remercie les Editions de la Martinière pour cette découverte.
Elle a grandi dans une malle, à l’abri des pressions sociales et des obligations familiales, à se nourrir de croûtons moisis et à végéter au milieu de livres éparpillés. Mais sa mère allait mourir de chagrin alors elle honora sa requête : elle orchestra sa « vraie naissance ». Comme le papillon émerge de sa chrysalide, la jeune femme, une fois sortie de la malle, n’avait plus rien de commun avec la créature d’antan. Belle à la peau diaphane, elle éblouit ses parents et toutes leurs connaissances lors d’un grand bal, suite auquel elle fut donnée en mariage à un vieil oncle extrêmement riche. Là, La Massaia découvrit le fardeau imposé aux femmes : la responsabilité de la maisonnée. Elle tentera toute sa vie, et même au-delà, d’échapper au poids de sa domesticité, mais sans succès…
Conte fantasque et fantaisiste, La Massaia nous entraîne dans un monde étrange et inquiétant, proche du nôtre mais chargé d’esprits malfaisants, inflexibles et menaçants. Notre héroïne se débat au milieu d’eux, incapable de façonner sa vie comme elle le souhaite, obligée de prendre la fuite pour échapper, de temps en temps à toutes ses obligations. Femme parfaite, elle est la plus malheureuse de toutes, alors qu’elle passe pour être la plus accomplie. Tout le récit tourne autour du renoncement, du poids social et de la force de l’habitude, ces liens entravant les femmes quotidiennement sans qu’elles puissent choisir de s’en extraire. Plus encore que ces réflexions sur le genre et les inégalités associées, l’auteur exploite chaque péripétie du roman en y insérant des réflexions plus larges, sur la guerre et la paix, sur le commerce et la famille, sur la mort et la religion.
Paola Masino démontre ici une maîtrise incroyable du genre littéraire, mêlant tous les styles : théâtrale, poétique, épistolaire, fantastique et romanesque. C’est un récit surprenant où chaque page prend une direction différente de celle que nous, lecteurs, aurions pu imaginer. Rêve ou réalité ? Le doute subsiste tout au long du roman, où chaque fantasmagorie est présentée comme foncièrement logique et réaliste, ayant sa place dans la vie de la Massaia. Parfois difficile à suivre, ce livre est tout de même une très belle découverte, qu’il aurait été dommage de ne jamais publier en France et je remercie les Editions de la Martinière pour l’avoir fait.
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