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Cazale (qui s'écrit tout aussi bien Cazal), 5 avril 1969, dans le village situé au nord de Port-au-Prince, des soldats et des macoutes tuent plusieurs dizaines de familles de paysans. Quelques semaines auparavant, de jeunes membres mulâtres du Parti Communiste Haïtien (parti persécuté par le régime), s'étaient réfugiés dans cette commune, croyant se fondre dans une population considérée comme claire de peau (de nombreux soldats polonais s'y étant installés après la guerre d'indépendance). À la même époque, la population locale refusait de payer les taxes sur les ventes de produits agricoles, s'aliénant ainsi le régime de Duvalier. Le 3 avril 1969, plusieurs macoutes se rendent dans la zone, mettent le feu à plusieurs maisons et violent un nombre indéterminé de femmes locales. Le jour suivant, après l'arrestation de deux leaders paysans locaux, la population locale met le feu au bureau du maire et retire le drapeau noir et rouge du régime de Duvalier. Le 5 avril, 500 soldats et macoutes se rendent à Cazale et commencent la tuerie. À la fin de la journée, 25 corps sont retrouvés mais 80 autres individus « sont disparus » (tournure grammaticale utilisée en Amérique Latine pour qualifier la disparition forcée pratiquée par les régimes dictatoriaux) pour ne jamais être retrouvés, ce qui représente la plus large disparition forcée sous les Duvaliers.
Plusieurs familles ont été entièrement massacrées.
Oublié dans les archives, les livres et les manuels d'histoire, l'évènement et son sinistre arithmétique restent vifs dans la mémoire et l'imaginaire des habitants de ce petit bourg et des Haïtiens.
Ce livre est donc un travail sur la mémoire, accompagnés par le photographe Nicola Lo Calzo auteur entre autre de l'ouvrage Regla, huit photographes haïtiens ont oeuvré - à travers leur travail photographique et la prise de témoignages nombreux que l'on retrouve dans l'ouvrage - à questionner les mémoires plurielles de la communauté de Cazale et le rapport complexe des Cazalais à leur passé.
Le livre CAZAL sortira à l'occasion de 50éme anniversaire du massacre, une exposition sera inaugurée à la Maison Dufort, à Port au Prince. La fondation Fokal qui soutient le projet, envisage une exposition à Montreal et à Bruxelles et est en contact avec l'Open Society Foundation pour une exposition dans son espace à New York Manhattan.
Concernant la presse, la Fondation travaille pour avoir des parutions dans la presse francophone et americaine. (Le Monde M, Libé, Times, Le journal du Quebec, Le Nouvelliste, NYT, etc..)
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