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Ce qui gronde

Couverture du livre « Ce qui gronde » de Marie Petitcuenot aux éditions Flammarion
  • Date de parution :
  • Editeur : Flammarion
  • EAN : 9782080252159
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Quand on découvre Marie, la narratrice de ce récit autobiographique, elle a une quarantaine d'années, une vie de famille bien remplie, un mari et trois enfants, et un travail prenant qu'elle affectionne particulièrement. Pourtant, quelque chose gronde en elle. Ce qui se réveille, c'est la jeune... Voir plus

Quand on découvre Marie, la narratrice de ce récit autobiographique, elle a une quarantaine d'années, une vie de famille bien remplie, un mari et trois enfants, et un travail prenant qu'elle affectionne particulièrement. Pourtant, quelque chose gronde en elle. Ce qui se réveille, c'est la jeune femme qu'elle était avant d'avoir des enfants, avant la fatigue, avant la rencontre avec "le monstre domestique", celui qui ne laisse jamais de répit. En se mettant à nu avec une rare sincérité, en refusant de tricher, elle veut comprendre comment elle en est arrivée là, elle pour qui la liberté des femmes a toujours été un combat. C'est l'histoire banale et tragique parce que répétée d'une femme qui s'est lancée corps et âme dans la quête de l'amour et du travail pour créer un foyer, univers qui s'avère répondre aux besoins de tous sauf d'elle-même.
Ce qui gronde, c'est le récit de cette trajectoire, qui entremêle des réflexions autour de la féminité, de la maternité, de la liberté, du pouvoir de l'écriture, mais c'est aussi un manifeste en l'honneur de toutes les femmes.

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Avis (5)

  • « Je n’avais jamais le temps. Toujours des choses à faire. Jamais envie de rigoler. Une exaspération à couper au couteau. Je voulais toujours être un peu tranquille. Comme si vous étiez de trop. Comme si je n’avais pas désiré chacun d’entre vous. Encore un week-end de nous en moins. Ces...
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    « Je n’avais jamais le temps. Toujours des choses à faire. Jamais envie de rigoler. Une exaspération à couper au couteau. Je voulais toujours être un peu tranquille. Comme si vous étiez de trop. Comme si je n’avais pas désiré chacun d’entre vous. Encore un week-end de nous en moins. Ces week-ends, personne ne nous les rendra, je le sais bien. Les week-ends ont un goût d’impuissance. »

    Entre l’amour inconditionnel d’une mère et le désarroi d’une femme.
    Ce roman essaie de décrire cette situation.
    Le thème abordé est hyper interessant et bien amené par l’autrice.
    Mon seul bémol est que j’ai du mal à accrocher à la plume de l’autrice.

    Le livre se lit assez rapidement, au rythme des lettres écrites par une mère à ses enfants pour expliquer ses ressentis et sa vision de leur vie.

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  • C'est une grand-mère qui a dévoré ce livre,maintenant que contrairement à l'héroïne:elle a,prend le temps!Être mère,jongler avec les minutes,avoir constamment l'impression d'être jugée...Seul petit bémol:il m'a manqué l'émotion!trop de citations littéraires pour un sujet viscéral.
    "je suis...
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    C'est une grand-mère qui a dévoré ce livre,maintenant que contrairement à l'héroïne:elle a,prend le temps!Être mère,jongler avec les minutes,avoir constamment l'impression d'être jugée...Seul petit bémol:il m'a manqué l'émotion!trop de citations littéraires pour un sujet viscéral.
    "je suis tatouée de culpabilité."
    "des draps de sanatorium autrichien."
    "le temps est devenu un personnage de ma vie.

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  • Dix-huit lettres adressées à ses trois enfants.
    Ses enfants qu'elle aime viscéralement.
    Ses enfants qui lui bouffent sa vie.
    Elle adore ses enfants, elle adore son métier.
    Qu'il est difficile de jongler entre les deux alors que le temps passe si vite.
    Parce que la quarantaine est là, avec...
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    Dix-huit lettres adressées à ses trois enfants.
    Ses enfants qu'elle aime viscéralement.
    Ses enfants qui lui bouffent sa vie.
    Elle adore ses enfants, elle adore son métier.
    Qu'il est difficile de jongler entre les deux alors que le temps passe si vite.
    Parce que la quarantaine est là, avec un corps qui commence à montrer ses défaillances.
    Avec les années qui ont filé si vite sans plus beaucoup de temps pour soi.
    Pas facile à admettre.
    Comment continuer à être mère, à se réjouir de les voir vivre, de les voir grandir quand toute une part de soi est en attente, gronde à l'intérieur.
    Un équilibre qui est un véritable casse-tête.
    Et c'est sans compter sans la pression sociale :
    Suis-je une bonne mère ?
    Ne pourrais-je leur consacrer plus de temps ?
    Comment font celles qui s'épanouissent tout en se reniant ?
    Le rôle de mère prend tant de place, alors quelle place reste-t-il à soi-même ?
    Qui n'a pas eu d'enfants ne peut comprendre.
    J'ai souvenir de ces années dévorantes où j'ai commencé à détester ces quelques mots : « Il faut que »
    Mes journées en étaient rythmées.
    Toujours quelque chose à faire, pour les enfants, pour la maison, pour les démarches, pour le travail......... et à chaque fin de journée une insatisfaction de ne pas avoir eu le temps de prendre un livre, de rêvasser, d'avoir eu quelques instants pour moi.
    Ce roman décrit excellemment le vécu des mères.
    Avoir écrit ces lettres à ses enfants est un bel acte d'amour, même s'il ne doit pas sembler un justificatif à ses prétendues défaillances.
    Je viens de lire un livre sur le même sujet : « Les Bordes » d'Aurélie Jeannin qui explore aussi la difficulté d'être mère, mais avec une approche différente, et qui m'avait énormément émue.
    Ici, je n'ai pas ressenti particulièrement d'émotion, mais une grande solidarité avec toutes ces mères, toutes ces femmes qui font toutes de leur mieux pour concilier ce qui est peut-être inconciliable.

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  • Le propos est criant de vérité, fait d’évocations d’un quotidien tellement authentique, dans ce qui fait le décor des dernières décennies. Et qui dit l’angoisse et l’exaspération derrière le « bonheur » de la maternité.
    Car avec la naissance des chères têtes blondes , on en prend pour tout une...
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    Le propos est criant de vérité, fait d’évocations d’un quotidien tellement authentique, dans ce qui fait le décor des dernières décennies. Et qui dit l’angoisse et l’exaspération derrière le « bonheur » de la maternité.
    Car avec la naissance des chères têtes blondes , on en prend pour tout une vie. Une vie d’angoisse de ce qui pourrait arriver, une vie de fatigue pour tant de nuits écourtées, une vie de cris, de bagarres, de doudous égarés, de repas insatisfaits, de revendications permanentes, une vie bruyante, trépidante, qui fait parfois de l’activité professionnelle un refuge…

    Les mots iront droit au coeur des mères et remueront en réminiscence celui des grands-mères, en souvenir d’un passé qui semble si proche.

    Et en filigrane, la femme, qui subit ce temps qui défile, gestion d’une couvée si vivante, tandis que les années accomplissent leur oeuvre de sape.

    On est bien loin des manuels de savoir faire de Laurence Pernoud, mais malgré ce portrait sans concession, le propos n’est pas sombre. Il induit plutôt une déculpabilisation et un reconnaissance des difficultés de ce piège universel.

    Un texte puissant sur la difficulté d’être mère.

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  • https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2021/09/ce-qui-gronde-de-marie-petitcuenot.html

    PREMIER ROMAN

    " Je vous écris du fond de l'angoisse et de la peine, au bord de la joie et de la légèreté."

    La narratrice a trois enfants, un mari et un travail qui lui plait. Elle a tout pour être...
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    https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2021/09/ce-qui-gronde-de-marie-petitcuenot.html

    PREMIER ROMAN

    " Je vous écris du fond de l'angoisse et de la peine, au bord de la joie et de la légèreté."

    La narratrice a trois enfants, un mari et un travail qui lui plait. Elle a tout pour être heureuse mais, depuis un moment, elle sent quelque chose gronder en elle et ce qui se réveille c'est la femme qu’elle était avant d'avoir des enfants, la femme qui savait vivre sa vie.

    Ce roman est constitué de lettres de la narratrice à ses trois enfants, elle leur écrit ce qu'elle n'a pas le temps de leur dire dans leur quotidien qui la dévore " Ces quotidiens qui s'empilent et forment une couche opaque entre le fantasme exalté de la maternité et la réalité impatiente des jours."

    " Je vous écris à tous les trois depuis que vous êtes nés. Je vous écris mes actes de résistance. Ce n'est pas à vous que je résiste. Vous, vous ferez ce que vous voudrez de vos regards, de vos haussements d'épaules, de votre filiation.... Toi, ma fille, onze ans d'une liberté de forcenée. Et puis toi, mon fils, qui vient d'avoir neuf ans, la douceur alliée à la rêverie. Enfin toi, Ma bébée de cinq ans, rousse, solaire."

    " Je vous écris au-delà de la fatigue et des cris. Je vous écris au-delà des mots que l'on pourrait se dire en face, au-delà des phrases que je n'ose pas prononcer. Je vous écris aux uns et aux autres des lettres que je glisse dans mon placard avec vos noms griffonnés sur une enveloppe. Des lettres au goût presque posthume. Dépêche-toi de leur dire."

    Elle souligne le manque de temps même le week-end et se demande quels souvenirs ses enfants garderont de leur enfance, ne leur restera-t-il pas que les souvenirs d'une mère en permanence excédée ? Elle a la sensation d'avoir oublié qui elle était, quand elle désirait tant vivre sa vie. " La litanie des tâches ménagères a quelque chose d'abrasif pour mon monde intérieur. Parfois je réussis à voler une heure de rêveries, d'écriture." Ce ne sont pas les enfants qui lui pèsent, c'est ce que la société exige tacitement des mères qui lui devient insupportable, une société qui veut que la maternité soit une finalité pour les femmes. Ce qu'elle voudrait ? Le dire à ses enfants et s'appartenir de nouveau.
    L'auteure a un don certain d'observatrice pour relater avec sincérité et justesse les tracas quotidiens des jeunes parents, les nuits sans sommeil, la convocation par la psychologue scolaire, les contacts avec le personnel de crèche, les vacances à la plage...

    Sont très bien développés les sentiments d'une jeune mère, sa culpabilité permanente, l'enfermement, l'angoisse du huis clos avec ses enfants, la sensation du temps qui file, la certitude de ne pas être faite pour cette vie-là, sans cesse rattrapée par "le monstre domestique", la frustration de ne pas pouvoir lire plus que quelques minutes consécutives, l'injonction de la société à profiter de chaque instant de la vie de ses enfants. C'est une femme active et invincible qui prend sa vie à bras-le-corps mais c'est aussi une femme qui ne s'accorde aucun répit, qui a fini par s'oublier et par perdre sa spontanéité " un hamster qui subit le mouvement de la roue."
    Histoire d'une libération, ce texte est un plaidoyer pour une autre façon d'être mère, libre et aimante. Un premier roman réussi, bien rythmé, une plume alerte non dénuée d'humour.

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