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« Je n’avais jamais le temps. Toujours des choses à faire. Jamais envie de rigoler. Une exaspération à couper au couteau. Je voulais toujours être un peu tranquille. Comme si vous étiez de trop. Comme si je n’avais pas désiré chacun d’entre vous. Encore un week-end de nous en moins. Ces week-ends, personne ne nous les rendra, je le sais bien. Les week-ends ont un goût d’impuissance. »
Entre l’amour inconditionnel d’une mère et le désarroi d’une femme.
Ce roman essaie de décrire cette situation.
Le thème abordé est hyper interessant et bien amené par l’autrice.
Mon seul bémol est que j’ai du mal à accrocher à la plume de l’autrice.
Le livre se lit assez rapidement, au rythme des lettres écrites par une mère à ses enfants pour expliquer ses ressentis et sa vision de leur vie.
C'est une grand-mère qui a dévoré ce livre,maintenant que contrairement à l'héroïne:elle a,prend le temps!Être mère,jongler avec les minutes,avoir constamment l'impression d'être jugée...Seul petit bémol:il m'a manqué l'émotion!trop de citations littéraires pour un sujet viscéral.
"je suis tatouée de culpabilité."
"des draps de sanatorium autrichien."
"le temps est devenu un personnage de ma vie.
Dix-huit lettres adressées à ses trois enfants.
Ses enfants qu'elle aime viscéralement.
Ses enfants qui lui bouffent sa vie.
Elle adore ses enfants, elle adore son métier.
Qu'il est difficile de jongler entre les deux alors que le temps passe si vite.
Parce que la quarantaine est là, avec un corps qui commence à montrer ses défaillances.
Avec les années qui ont filé si vite sans plus beaucoup de temps pour soi.
Pas facile à admettre.
Comment continuer à être mère, à se réjouir de les voir vivre, de les voir grandir quand toute une part de soi est en attente, gronde à l'intérieur.
Un équilibre qui est un véritable casse-tête.
Et c'est sans compter sans la pression sociale :
Suis-je une bonne mère ?
Ne pourrais-je leur consacrer plus de temps ?
Comment font celles qui s'épanouissent tout en se reniant ?
Le rôle de mère prend tant de place, alors quelle place reste-t-il à soi-même ?
Qui n'a pas eu d'enfants ne peut comprendre.
J'ai souvenir de ces années dévorantes où j'ai commencé à détester ces quelques mots : « Il faut que »
Mes journées en étaient rythmées.
Toujours quelque chose à faire, pour les enfants, pour la maison, pour les démarches, pour le travail......... et à chaque fin de journée une insatisfaction de ne pas avoir eu le temps de prendre un livre, de rêvasser, d'avoir eu quelques instants pour moi.
Ce roman décrit excellemment le vécu des mères.
Avoir écrit ces lettres à ses enfants est un bel acte d'amour, même s'il ne doit pas sembler un justificatif à ses prétendues défaillances.
Je viens de lire un livre sur le même sujet : « Les Bordes » d'Aurélie Jeannin qui explore aussi la difficulté d'être mère, mais avec une approche différente, et qui m'avait énormément émue.
Ici, je n'ai pas ressenti particulièrement d'émotion, mais une grande solidarité avec toutes ces mères, toutes ces femmes qui font toutes de leur mieux pour concilier ce qui est peut-être inconciliable.
Le propos est criant de vérité, fait d’évocations d’un quotidien tellement authentique, dans ce qui fait le décor des dernières décennies. Et qui dit l’angoisse et l’exaspération derrière le « bonheur » de la maternité.
Car avec la naissance des chères têtes blondes , on en prend pour tout une vie. Une vie d’angoisse de ce qui pourrait arriver, une vie de fatigue pour tant de nuits écourtées, une vie de cris, de bagarres, de doudous égarés, de repas insatisfaits, de revendications permanentes, une vie bruyante, trépidante, qui fait parfois de l’activité professionnelle un refuge…
Les mots iront droit au coeur des mères et remueront en réminiscence celui des grands-mères, en souvenir d’un passé qui semble si proche.
Et en filigrane, la femme, qui subit ce temps qui défile, gestion d’une couvée si vivante, tandis que les années accomplissent leur oeuvre de sape.
On est bien loin des manuels de savoir faire de Laurence Pernoud, mais malgré ce portrait sans concession, le propos n’est pas sombre. Il induit plutôt une déculpabilisation et un reconnaissance des difficultés de ce piège universel.
Un texte puissant sur la difficulté d’être mère.
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