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Un point sur les formes d'enseignement des pratiques artistiques socialement engagées, issu de cinq programmes d'étude internationaux faisant référence en la matière.
Depuis le début des années 1990, les pratiques artistiques participatives et collaboratives se sont multipliées. Aujourd'hui, elles constituent un champ autonome et sont regroupées sous des termes comme « pratiques artistiques socialement engagées », « community-based art » ou « art dialogique ». L'historienne de l'art Claire Bishop parle de « social turn » pour décrire cette évolution. Ces pratiques, comme le note Gregory Sholette, passent actuellement des marges du monde de l'art vers son centre et acquièrent une légitimité institutionnelle nouvelle, parfois dans une forme de contradiction avec leurs racines activistes.
Avec cette institutionnalisation se développent, pour le moment principalement en Europe et aux Etats-Unis, des programmes d'études qui enseignent l'art socialement engagé. De par la nature dialogique, de ces pratiques, nombre des artistes qui les développent et des théoricien·ne·s qui s'y intéressent ont développé un intérêt pour des approches critiques de la pédagogie. Grant Kester, historien de l'art qui a forgé le terme de « dialogical art », va jusqu'à dresser un parallèle entre la nature même de l'art socialement engagé et l'approche pédagogique de Paulo Freire, fondatrice pour les pédagogies critiques : très souvent, ces pratiques remettent en cause la distinction entre artiste et public, transformant les regardeurs en co-participants. Ils remplacent le style traditionnel bancaire (pour emprunter une image à Paulo Freire) de l'art, dans lequel l'artiste « dépose » son contenu expressive dans un contenant physique qui sera ensuite « retiré » par un regardeur passif, par un processus d'échange dialogique et une interaction collaborative.
Lorsqu'ils sont impliqués dans des programmes d'étude, ces acteurs vont donc logiquement amener leurs conceptions alternatives de la pédagogie au niveau de leur propre enseignement. Ainsi, l'on peut observer dans les programmes qui enseignent les pratiques artistiques socialement engagées des démarches dialogiques expérimentales tant au niveau des contenus qu'elles abordent que dans les formes d'échange et de production de savoirs qu'elles permettent. Dans ces approches, l'ouverture à l'incertitude est fondamentale car elle est gage de la prise au sérieux de l'échange. Les motifs, dans leurs formes comme dans leur répétition, deviennent alors incertains.
Cette publication - réalisée à l'initiative du Master TRANS- de la HEAD Genève - regroupe des textes rédigés par les responsables (et les étudiant·e·s) de cinq programmes d'études construits autour des les pratiques artistiques socialement engagées (MA Socially Engaged Art (National College of Art and Design, Dublin) / Art & Social Practice (Portland State University) / PEI (MACBA, Barcelona) / Institute für Kunst im Kontext (Universität der Künste, Berlin) / Master TRANS- (HEAD - Genève)). Elle contient également les traductions de deux textes fondamentaux (l'un de Pablo Helguera, auteur de Education for Socially Engaged Art et l'autre de Gregory Sholette, co-éditeur de Art as Social Action).
Fondé en 2005 à Genève par Marianne Guarino-Huet et Olivier Desvoignes, le collectif Microsillons développe des projets artistiques collaboratifs engagés dans une réflexion sociale et citoyenne, en s'appuyant sur des stratégies issues des pédagogies critiques et féministes. Les expérimentations du collectif s'articulent autour de la question du rôle de l'artiste dans la société comme possible agent de transformation.
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