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Dans le coeur de Maria, il y a d'abord un garçon, Marcus, trois ans. La grand-mère et le petit fils adoré partagent le goût des oiseaux et partent souvent ensemble à la chasse aux plumes. L'arrivée du deuxième petit-enfant va sonner le glas d'un bonheur banal, entre les bacs du salon de coiffure où Maria travaille et la résidence modeste où elle vit avec un homme qu'elle ne regarde plus vraiment.
Cette naissance cristallise les tensions familiales. L'éducation de Marcus faisait déjà grincer les dents : il joue avec des jeux de fille comme de garçon, porte des robes, décide de changer son prénom en « Pomme »... Cette fois un cap est franchi. La fille de Maria et son compagnon sont inflexibles : nul ne connaîtra le sexe du nouveau-né. « C'est un bébé » annonce-t-on laconiquement à Maria. Ni fille, ni garçon, ni « il », ni « elle », Noun sera l'un des premiers humains délivré des diktats de genre. Le choc est terrible. Comment aimer quand on ne peut nommer ?
Abasourdie, abandonnée de tous, Maria se débat auprès de l'enfant interdit pour trouver sa place et ses mots. Rejetée, perdue, elle perd son emploi, s'isole. Reste l'éblouissement de sa tendresse pour Marcus, restent les oiseaux qui les réunissent. Modestement, à la seule force de son amour, Maria va tenter de se reconstruire et de retisser les liens perdus.
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Le dernier roman d'Angélique Villeneuve, éditions Grasset
Maria est une jeune grand-mère de 58 ans, qui n’aime rien autant que de passer des heures en parfaite symbiose avec Marcus, son petit-fils de 3 ans, à regarder les oiseaux, à courir, en oubliant le monde autour d’elle, son compagnon William, et jusqu’à son travail quand sa fille Céline – l’autre, pas la chanteuse- a besoin d’elle au pied levé.
Qu’importe le moment ou l’heure, Maria est là, Maria est heureuse, Maria est fusionnelle avec Marcus. Qu’importe aussi que Marcus ait les cheveux longs et emmêlés, les ongles peints, qu’il porte des leggings rose ou une robe, qu’il joue aux voitures ou à la poupée et qu’il ait décidé qu’à partir de maintenant il ne faut plus l’appeler Marcus, mais Pomme.
Le couple que forme sa fille et Thomas n’est pas tout à fait classique, pas tout à fait dans les rails d’une société bienpensante. Ils élèvent leur enfant à la maison selon leurs propres règles. Céline est enceinte de leur deuxième enfant. Un bébé arrive, un bébé prénommé Noun, car ce prénom n’est absolument pas associé à un genre, et c’est ce que le couple cherche, que leur bébé, leur enfant détermine lui-même, quand il l’aura décidé, à quel genre il appartient, ou pas.
C’est trop difficile pour William, cela sort de toutes les règles traditionnelles de la société, cela ne correspond à aucun usage acceptable. Il fuit, quitte Maria, qui se retrouve seule, perd son emploi peu de temps après, et tout cela sans pouvoir vraiment faire la connaissance du bébé Noun avec la même intimité que celle qui la lie à Marcus.
Maria, quel étonnant parcours, intriguant voyage porté par le verbe et les mots magiques d’Angélique Villeneuve, dans un univers où les règles et les contraintes ne s’appliquent plus, qui bouscule nos habitudes, à nous aussi lecteurs, qui dérange peut-être, mais intéresse, interpelle vraiment. Car au final, qui a raison ? Et comment faire évoluer nos sociétés qui mettent tout et tous dans des cases dès la naissance.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/04/28/maria-angelique-villeneuve/
Je l'ai lu d'une traite , en une après midi et tellement heureuse du dénouement !
A. Villeneuve nous pousse à réfléchir sur les cases dans lesquelles on nous met dès la naissance ; dérangeant , oui , mais émouvant et juste .
Quelle délicatesse dans la plume d'Angélique Villeneuve ! Tour à tour poétique, sensible, cruelle, Maria nous émeut d'un bout à l'autre de ce roman. L'auteur nous décrit avec finesse une femme somme toute banale, la cinquantaine, toujours disponible pour ceux qu'elle aime, au point qu'elle en perdra son compagnon et son emploi, dotée d'un amour incommensurable et fusionnel avec son petit fils Marcus, une fille et un gendre marginaux aux idées très avant gardistes concernant l'éducation des enfants, et c'est là que tout bascule à la naissance du 2ème enfant, le "bébé" dont on ne voudra pas divulguer le sexe afin de lui laisser le libre choix du genre. Un roman coup de coeur pour cet auteur dont j'ai déjà pu apprécier la qualité d'écriture dans divers genres littéraires.
Maria et Marcus. La grand-mère et son petit-fils de 3 ans. Ces deux-là se sont inventés une bulle d'amour et de complicité. Un lieu à eux seuls, qu'ils continuent d'inventer et d'enrichir à chaque retrouvaille en y conviant les oiseaux comme pour partager la grâce d'un envol. Ces deux-là s'aiment de gestes tendres et d'histoires chuchotées. S'aiment d'évidence. Et qu'importe à Marie que Marcus soit vêtu d'une robe, soit coiffé de tresses, navigue avec bonheur entre fille et garçon ? Qu'importe si elle ne comprend pas toujours les choix radicaux de sa fille et de son gendre, parents de Marcus ?
Le deuxième enfant à naître, Marie l'attend avec ce même amour émerveillé prêt à offrir, prêt à s'offrir. Mais la décision impérieuse des parents de ne pas divulguer le sexe de cet enfant dresse un mur implacable auquel Marie se cogne désespérément. Brutalement empêchée d'amour.
Avec ses mots de tendresse limpide, Angélique Villeneuve pose les êtres et les choses au creux et dans les creux du monde. Il ne s'agit pas là de statuer sur une quelconque théorie du genre. Parce que Maria est à l'opposé de toutes les théories. Ses attitudes, ses réactions, ses pensées sont d'abord irriguées par les mouvements du coeur. La réflexion est là mais comme subordonnée à sa faculté d'aimer.
Un coeur pas si simple par lequel l'auteure nous amène à nous recentrer sur l'essentiel : fille ou garçon, fille et garçon, qu'importe ! C'est l'enfant, c'est la personne, c'est l'être qu'il faut aimer absolument, pleinement et profondément. Comme Maria nous apprend à le faire dans ce formidable roman.
Maria va être grand-mère pour la seconde fois. Avec Marcus, trois ans, son petit-fils ils s'installent sur le balcon pour examiner le ciel et guetter les oiseaux, plus tard Marcus saura voler, c'est un enfant du ciel. Marcus aime porter une robe et mettre de la couleur sur ses ongles ce qui énerve, William son grand-père.
Quand Thomas le gendre téléphone pour annoncer la naissance, il dit c'est un bébé, ni le papa, ni la maman ne sont disposés à révéler le sexe de l'enfant, il s'agit d'un être humain qui un jour, le plus tard possible ou jamais, décidera du genre qu'il souhaite habiter. Comme on choisit d'habiter une maison, une région ou un pays. le bébé s'appelle Noun, un prénom universel, ni masculin, ni féminin. William ne supporte pas, c'est trop difficile, il claque la porte du domicile.
Petit à petit, Maria va évoluer. Les petites filles ont droit aux petites voitures et aux pistolets et les garçons aux poupées et aux dinettes. Maria a la sensation d'avancer. Mais Maria a changé la couche du bébé, elle a trahi, elle est démasquée, c'est fini, tout se referme, on lui tourne le dos, dorénavant, elle ne fera plus qu'apercevoir les enfants au loin dans le square.
Un sujet difficile à aborder, l'histoire de parents militants qui ne veulent pas cantonner leur enfant à n'être que celui ou celle que leur sexe leur impose depuis la nuit des temps, et une grand-mère désemparée, qui essaye de comprendre, mais qui n'a que ses bras à offrir que son coeur à donner, elle rêve de s'envoler avec ses petits-enfants. Une écriture poétique qui nous éblouit dès les premières pages. Un récit tout en finesse et en émotions porté par un personnage attachant qui ne peut que nous émouvoir.
Lien : http://www.livresselitteraire.com/2018/05/maria-de-angelique-villeneuve.html
Tout en finesse, sans aucun jugement, Angélique Villeneuve soulève la question des choix de vie que l’on ne comprend pas toujours. La question du genre. Du sexe. De ce qui le compose, le définit au-delà de ce que le corps humain laisse transparaître. Notre besoin de tout mettre dans des cases. De ce que la société impose ou ce que nous imposons à la société. Parce que c’est comme ça depuis la nuit des temps ou presque en Occident. Alors qui sont ces gens qui veulent tout changer, tout révolutionner ? Et pourquoi d’ailleurs ? Le sexe a-t-il une quelconque importance pour aimer ? Le libre arbitre selon Angélique Villeneuve donne à réfléchir sur tout cela et à ouvrir nos esprits.
Mais c’est aussi le lien du sang qui prédomine dans ce roman. Maria, bourrée d’amour envers les siens, silencieuse, va tenter de les comprendre ces choix, de les appréhender. Même si cela signifie faire face à la cruauté et l’agressivité des autres. D’un revers de la main, elle balaye les idées préconçues pour sa famille, pour Céline, pour Marcus, pour Pomme, pour Noun. Pour elle. Elle se bat par amour. Et sa force est belle. Ne vous fiez pas à son silence, les combats sont parfois intérieurs. Et on s’attache à elle, comme on s’attache à l’importance des propos tenus par tous dans ce roman. Et on s’émeut pour Maria. Avec elle.
J’avais envie, moi aussi, de regarder les oiseaux avec elle. J’avais envie, moi aussi, de poser ma main sur son visage. Le caresser. Oui, j’ai aimé cette femme silencieuse, parfois passive. Je l’ai aimé, probablement parce que dans beaucoup de ses traits, je la connais. Je la reconnais cette femme, cette jeune grand-mère.
En refermant Maria, on se dit qu’il y a tant de chemin à parcourir pour faire bouger les lignes de nos sociétés conservatrices, de nos mentalités étriquées. Et si les choses sont loin d’être gagnées, le roman d’Angélique Villeneuve a au moins le mérite de s’y intéresser et peut-être, je l’espère, de donner matière à réfléchir et faire évoluer un peu les choses.
Maria est une jeune grand-mère de cinquante ans, sans histoire, guidée par l'amour des siens et plus particulièrement de son petit-fils de trois ans Marcus. Elle se métamorphose à son contact. Ainsi quand Marcus décide de s'appeler " Pomme " et de porter des robes et les cheveux longs avec l'aval de ses parents, Maria décide de ne pas réagir et d'accepter cette décision. Elle veut rester ouverte. Toutefois, elle est mise à l'épreuve avec l'arrivée du nouveau bébé de sa fille unique Céline. Cette dernière décide avec son compagnon Thomas de ne pas donner de genre au nouveau-né ni d'influer sur une " éducation fille " ou " éducation garçon ". Il choisira quand il sera plus âgé, pour l'heure il s’appellera Noun. Et pour éviter toute interférence, Maria est écartée.
Tout en délicatesse, Angélique Villeneuve nous invite dans la vie intérieure de Maria qui doit lutter entre les décisions de sa fille, l'abandon de son compagnon, dépassé par la situation, et ses propres interrogations. Elle ouvre la porte sur des questions d'actualité autour des choix d'identité et de liberté et nous invite à la réflexion. Des thèmes abordés avec beaucoup de légèreté sans en perdre pour autant leur caractère sombre.
Un texte très beau qui ne manque pas de musicalité pour nous entraîner dans la danse tourbillonnante d'un personnage profond et émouvant.
Un véritable coup de cœur que je recommande fortement.
https://lamadeleinedelivres.blogspot.fr/
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2018/04/04/36290347.html
Maria est une veuve d’une cinquantaine d’années. Elle est coiffeuse est vit paisiblement avec son compagnon William. Le grand plaisir de sa vie réside dans les moments qu’elle partage avec Marcus, son petit-fils. Il est sa chair, son sang, son amour, son vert splendide de la « soupe de cresson saturée de crème ». La vie somme toute banale d’une grand-mère. Mais les choses se compliquent avec sa fille Céline et son gendre Thomas. Ils sont adeptes d’une parentalité alternative au point que Maria se retrouve un beau jour avec une robe pour habiller Marcus. Il se fait appeler Pomme. Céline, à nouveau enceinte, décide de ne pas révéler le sexe de son prochain enfant. Il s’appellera Noun et Maria ne pourra pas l’approcher sans ses parents à proximité. Maria encaisse sans broncher ces changements et le regard des autres : cela lui coûte son couple, son emploi mais l’important est de vivre les moments avec Marcus et Noun. Jusqu’au jour où la curiosité va l’emporter sur le reste…
J’étais un peu sceptique en lisant la quatrième de couverture et au final j’ai lu un bien merveilleux roman qui a su évoquer des thèmes assez universels, l’amour filial, les préjugés, tout en apportant une modernité avec la question du genre tellement d’actualité. L’ensemble pouvait pourtant être un désastre mais nous avons affaire ici à un bon écrivain qui sait traiter ces sujets avec délicatesse, avec finesse, en évitant tous les écueils. Il en ressort une histoire sans jugement, sans parti-pris où l’héroïne est profondément touchante. Elle pourrait être agaçante à être dans l’immobilisme, dans l’acceptation sans broncher mais elle n’est qu’amour envers les siens. Alors oui elle se sent parfois en décalage, oui le regard des autres lui pèse parfois mais elle revient toujours aux essentiels. Et puis comment ne pas se sentir proche de sa fille quand soi-même on voit la vie différemment des autres, avec des couleurs pour chaque chose et chaque personne ? Une belle ode à l’amour et au respect de ses choix et de ceux des autres.
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