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Michel, chercheur en biologie rigoureusement déterministe, incapable d'aimer, gère le déclin de sa sexualité en se consacrant au travail, à son Monoprix et aux tranquillisants. Une année sabbatique donne à ses découvertes un tour qui bouleversera la face du monde. Bruno, de son côté, s'acharne en une quête désespérée du plaisir sexuel. Un séjour au «Lieu du Changement», camping post-soixante-huitard tendance New Age, changera-t-il sa vie ? Un soir, une inconnue à la bouche hardie lui fait entrevoir la possibilité pratique du bonheur. Par leur parcours familial et sentimental chaotique, les deux demi-frères illustrent de manière exemplaire la société d'aujourd'hui et la quête complexe de l'amour vrai.
Je n'ai pas réussi à adhérer à ce roman. Je me suis accrochée mais j'ai perdu le fil de pensée de l'auteur. Trop décousu, trop cynique peut-être, voire extrême. Ce qui n'enlève en rien la qualité littéraire mais c'est trop loin de mes schémas de pensée je crois. Je me suis beaucoup interrogée quand-même sur ce qui traverse Michel Houellebecq, cet auteur reste pour moi un insondable mystère.
Quand j'ai terminé la lecture du livre (je l'ai dévoré en quelques jours) je ne savais pas si je l'avais adoré ou détesté.
C'est une histoire dérangeante où le sexe a une place importante (en solo, duo ou plus) et les scènes y sont très détaillées.
Les deux personnages de ce livre (deux demi-frères) cherchent leur place dans une société de plus en plus égoïste qui les a rejeté (leur mère n'avait ni le temps, ni l'envie de s'occuper d'eux). Le premier va devenir chercheur en biologie et n'aura pour seule compagnie que son travail et le second (professeur) ne va cesser de rechercher le plaisir sexuel (personnage assez dérangeant mais très lucide).
On ne sort indemne de cette histoire très philosophique qui pose beaucoup de question….Je peux donc dire avec du recul que j'ai adoré ce roman.
Drôle mais profond, cynique mais pertinent, désespérant mais éclairant, ce roman ne laisse pas indifférent. Ma lecture terminée, j’ai parcouru de nombreuses critiques, les positives et les négatives et je choisis, sans hésiter, le camp des pour.
Que reproche-t-on à ce roman ? Tout, je cite, du plus stupide au plus respectable : « juste un livre qui pue des pieds… consternant… INFECTE. MISOGYNE, RACISTE, ISLAMOPHOBE, SEXISTE, HOMOPHOBE etc. etc. » C’est vrai qu’en majuscules, on se fait toujours mieux entendre, surtout quand on a des choses pertinentes à dire. Poursuivons : «Je n'ai senti qu'au bout de quelques jours de lecture les réactions neuronales qu'a eues ce roman sur mon faible esprit, à savoir : tristesse, déprime, lassitude, ras-le-bol, agacement…
Oui, certaines écritures, certains personnages ont le don de nous gâcher l'existence. Ils vont mal, très mal… c'est bien triste. » « L'autre point négatif c'est le sexe… les remarques sur la société pourraient être intéressantes mais elles sont noyées dans cet excès de sexe, de violence. Aucune empathie pour les personnages masculins, les personnages féminins ne sont pas non plus épargnés…un roman à ne pas lire si vous êtes dans une phase un peu noire de votre vie, à ne pas lire si vous approchez la quarantaine, à lire si vous avez envie de découvrir une vision noire de notre société. »
« Quand le sage désigne la lune, l’imbécile regarde le doigt… »
Moi, j’ai passé un excellent moment et voici pourquoi :
J’ai aimé la dérision qui entoure le personnage de Bruno, espèce de Jean-Claude Dusse, champion incontesté de la poursuite de « l’ouverture » et de l’éjaculation précoce. Derrière ces passages drôles, il y en a d’autres qui le sont moins (les satanistes), mais qu’y voir sinon la dénonciation de cette société consumériste qui a fait de la jouissance l’alpha et l’omega de nos vies ? Trop de sexe, ont dit certains. Ils ont certainement raison, je comprends que cela puisse lasser, « Cachez ce sein que je ne saurais voir » mais en réalité, dans nos sociétés, dans nos vies, le sexe, ses fantasmes et son industrie règnent… Douze pour cent de tous les sites web sont des sites pornographiques. Il y a 4.2 millions de sites Web pornographiques… 420 millions de pages web pornographiques et 68 millions de requêtes quotidiennes pour des sites pornographiques via les outils de recherche internet. C’est-à-dire 25% de toutes les requêtes de recherche Internet.
L’industrie de la pornographie sur le Web a rapporté 97 milliards en 2006. https://www.psycho-ressources.com/bibli/stats-pornographie.html
Trop pessimiste, trop noir, disent les autres : moi, j’ai beaucoup souri et j’avoue une crise de fou rire à la lecture du passage de l’atelier d’écriture (les pages 109 à 118 de la version poche sont à lire si vous hésitez à cause du côté triste, noir et morbide que certains mettent en avant). Je confesse également avoir fait mon miel du sort réservé aux « 68tards », aux hippies et autres « newageards », dépeints sans ménagement comme ce « hippie plus âgé, aux longs cheveux gris, à la barbiche également grise, au fin visage de chèvre intelligente… ». Ce n’est pas bien de se moquer, je sais, mais oui, ça me plait et ça me réjouit. Woody Allen n’est pas loin.
D’autres disent que c’est une vision noire de notre société à ne pas lire si vous approchez de la quarantaine. Ma quarantaine légèrement dépassée depuis peu (un bon moment ? une éternité ?), je m’y suis pourtant risqué et n’ai pas encore constaté de séquelles post-traumatiques. Sur la forme, ils n’ont pas tort, mais peut-on reprocher à un auteur de permettre à ses lecteurs (personne n’étant obligé, n’est-ce-pas, enfin pour l’instant, de lire) d’ouvrir les yeux sur le monde dans lequel ils vivent. Nous avons là une brillante étude sociologique des bouleversements intervenus à la fin des années soixante (libération sexuelle, télévision, publicité, chute des idéologies et des religions) débouchant sur la fabrication insidieuse d’un nouvel Homme Nouveau. Lorsqu’on connait le résultat des précédentes tentatives (Stalinisme, Nazisme, Castrisme, Khmers rouges, Califat), on peut, bien sûr, apprécier le côté indolore (à coups de publicité, de propagande, de diabolisation et de déconstruction) de ce nouvel essai. Mais doit-on toujours se mettre la tête dans le sable comme l’autruche ou trouver, comme la grenouille baignant dans une casserole sur le feu, que la température du bain est idéale?
Et terminons-en avec les contempteurs à mantras … « INFECTE. MISOGYNE, RACISTE, ISLAMOPHOBE, SEXISTE, HOMOPHOBE etc. etc. » à l’aide d’une citation, une seule, que je dédis à ma grand-mère :
« Cette femme avait eu une enfance atroce, avec les travaux de la ferme dès l'âge de sept ans, au milieu de semi-brutes alcooliques. Son adolescence avait été trop brève pour qu'elle en garde un réel souvenir. Après la mort de son mari elle avait travaillé en usine tout en élevant ses quatre enfants; en plein hiver, elle avait été chercher de l'eau dans la cour pour la toilette de la famille. A plus de soixante ans, depuis peu en retraite, elle avait accepté de s'occuper à nouveau d'un enfant jeune, le fils de son fils. Lui non plus n'avait manqué de rien - ni de vêtements propres, ni de bons repas le dimanche midi, ni d'amour. Un examen un tant soit peu exhaustif de l'humanité doit nécessairement prendre en compte ce type de phénomènes. De tels êtres humains, historiquement, ont existé. Des êtres humains qui travaillaient toute leur vie, et qui travaillaient dur, uniquement par dévouement et par amour; qui donnaient littéralement leur vie aux autres dans un esprit de dévouement et d'amour; qui n'avaient cependant nullement l'impression de se sacrifier; qui n'envisageaient en réalité d'autre manière de vivre que de donner leur vie aux autres dans un esprit de dévouement et d'amour. En pratique, ces êtres humains étaient généralement des femmes. »
Est-ce vraiment trop difficile de comprendre que ce que l’auteur regrette le plus de la civilisation qui disparaît c’est l’Amour ? Je comprends que ce livre soit dérangeant et effrayant pour beaucoup. Ce n’est pas pour rien que nous sommes de grands consommateurs de tranquillisants, de drogues plus ou moins dures (combien de consommateurs se soucient des ravages que provoque ce trafic dans les pays de production ?) et d’arrêts maladie de convenance. Comment expliquer autrement le succès de politiciens surgis de nulle part promettant le beurre « et en même temps » l’argent du beurre ? Cette nouvelle civilisation a besoin de consommateurs, or un consommateur inquiet ne consomme pas, il épargne pour les temps difficiles. Alors le système médiatique fournit les lunettes roses et le consommateur ne veut pas qu’on lui parle de choses qui dérangent. La poussière, sous le tapis !
Nous sommes, la plupart du temps bien malgré nous, « En Marche ». Personne ne se demande vraiment dans quelle direction. Houellebecq nous l’indique, ce n’est pas rassurant mais seuls des hommes inquiets pourraient envisager de faire machine arrière.
Livre troublant, vision d'un monde en déclin.
Un roman bien structuré et rythmé, malheureusement la vision noire et déprimante du monde de l'auteur le suit partout, et Les particules élémentaires ne dérogent pas à la règle...
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2015/12/les-particules-elementaires-michel.html
Voici le deuxième roman du digne fils spirituel de Schopenhauer, plus complet et donc meilleur que le précédent. Dès l'entrée de la première page on reconnait aussitôt le style de l'auteur, son coté désabusé transparaît à travers chaque ligne ainsi que sa description froide et clinique de l'environnement qui entoure ses protagonistes. Il s'agit surtout d'un roman aux accents sociologique et à thèse, en effet Houellebecq avance, de façon tout à fait subjective, que la liberté sexuelle apparaissant à la toute fin des années 1960 était surtout le début de l'égoïsme et de l'individualisme. Un roman pessimiste très provocateur, qui fait la part belle à quelques scènes de sexe en solo ou à plusieurs. Un livre qu'il faut lire parce que allant à contre-courant de ce qui fait le sel de notre époque, c'est-à-dire le bien-être, la santé, toujours l'individualisme, etc...
un description clinique d'un monde contemporain d'où l'espoir a du mal à percer
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