Alors, on le lit ou pas ?
Alors, on le lit ou pas ?
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La Revue de Presse littéraire de juin
La Revue de Presse littéraire de mars 2016
Chaque année, j'aime bien lire un Michel Houellebecq ... Cette année, j'ai choisi le livre avec lequel il a remporté le prix Goncourt en 2010. J'ai bien reconnu la plume que j'aime tant mais je dois dire que son personnage contrairement aux autres m'a profondément énervée, je ne l'ai pas compris ! Je suis maintenant habituée aux personnages dépressifs voire nihilistes de Houellebecq, en général j'aime bien car ce sont des hommes qui n'ont plus d'espoir et qui ne croivent plus en la vie mais ce Jed Martin n'a aucune raison d'être comme ça ... Jeune artiste, il débute dans la photo et grâce aux photographies des cartes Michelin, il va connaître le succès et avoir une certaine notoriété. On dirait (si j'ai bien compris) qu'il déteste ça ... Sitôt qu'il réussi dans ce qui le passionne, aussitôt il s'en désintéresse ! pareil avec la peinture ... Dès que son nom commence à être reconnu, il abandonne ! Pareil dans sa vie privée, il a la chance (comme dit Beigbeder) d'avoir conquis le coeur d'une des plus belles femmes de France, ils s'aiment mais il ne fera rien pour cet amour ! Au contraire, il s'en désintéresse. Idem avec son père ... Ce personnage est très énervant !
Ce que j'ai aimé par contre dans ce livre c'est que l'auteur se met en scène et j'ai trouvé très intéressant le regard qu'il porte sur lui-même.
Bref, ce n'est pas le livre de Houellebecq que j'ai préféré mais je suis contente de l'avoir lu ! Si vous n'avez jamais lu cet auteur, je vous conseille fortement de lire "soumission" ou "sérotonine" qui pour moi sont des livres vachement plus intéressant que celui-ci ! L'année prochaine, j'hésite entre la possibilité d'une île ou les particules élémentaires ... Je verrai.
Bastien Doutremont et son ami Fred sont des hackers, à qui rien ne résiste. C’est pourquoi ils ont été embauchés par la DGSI, sept années plus tôt. Bastien y est toujours, alors que Fred a préféré créer « Distorted Visions » (spécialisée dans les effets spéciaux numériques et l’image de synthèse …)
Bastien est en contact avec Paul Raison, le collaborateur du Ministre de l’Économie, Bruno Juge (?!…) Une vidéo « plus vraie que nature » qui met en scène l’exécution de ce dernier (sur une guillotine) circule sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines … On a beau la supprimer, elle réapparait par intermittence et semble narguer les geeks et les nerds …
C’est surtout à Paul Raison que l’auteur va s’intéresser. Un Paul Raison qui, la quarantaine passée, s’est éloigné de sa femme et de ses proches. Pour côtoyer l’alcool, un peu plus chaque jour … Et c’est après le brutal AVC d’Édouard (son père) qu’il va reprendre contact avec les siens : avec sa soeur Cécile (et son chômeur de mari, Hervé) avec son jeune frère Aurélien (et sa vénale épouse, flanquée d’un détestable rejeton) ainsi qu’avec sa belle-mère (Madeleine) longtemps méprisée pour son « infériorité » sociale … ET surtout, surtout, de son épouse Prudence, alors qu’ils sont au bord de la rupture …
Nous sommes à la fin de l’année 2026. Dans quelques mois, il faudra faire face à l’élection présidentielle (et à d’autres épreuves personnelles …)
Un très beau roman, sur la complexité des relations dans les fratries. Sur la problématique du rapport conflictuel entre les générations. Sur les choix douloureux à assumer dans le milieu professionnel ou la sphère privée. Sur l’acceptation du délabrement physique dû à l’âge ou à la maladie et de la mort de nos anciens, qui nous rapprochent inévitablement de la nôtre …
Beaucoup de pudeur (mais si !) de tendresse et d’humanité (oui, oui !) mais aussi une très grande lucidité, dans ce – fort épais – roman sur fond politique, qui nous prouve (une fois de plus ! …) que les voies de Michel Houellebecq ne sont pas toujours impénétrables ! Un gros coup de coeur vraiment, pour le récit de ce brillant auteur, dont nous n’avons peut-être pas encore exploré toutes les facettes !
François est un universitaire de 44 ans, spécialiste de Huysmans, qui exerce à La Sorbonne.
Sa vie privée oscille entre ébats sexuels débridés (tarifés ou non) et longs moments de déprime.
Après 2 quinquennats de Gauche calamiteux (pléonasme), la France bascule véritablement à Droite.
La présidentielle de 2022 voient s’affronter l’extreme Droite a un parti islamique à la notoriété croissante.
A la surprise générale, le parti islamique l’emporte et une monarchie constitutionnelle islamique s’installe sur le modèle de l’Arabie Saoudite.
Pour occuper les postes de décision, la conversion à l’Islam est rendue obligatoire et la polygamie encouragée.
Les femmes sont reléguées au rang de femmes au foyer à qui on déconseille des tenues vestimentaires trop sexy.
Ce roman a suscité une large polémique à sa sortie, qualifié de brûlot anti islam par des journalistes qui ne l’avaient probablement pas lu…
Il s’agit principalement d’une critique véhémente contre le déclin croissant de nos sociétés occidentales et de ses valeurs. Des politiques et intellectuels qui retournent leurs vestes au gré des vents tournants.
Un roman de politique fiction mélancolique, désabusé, un zeste comique mais parfaitement lucide.
Mon premier Houellebecq dont je sors très déstabilisé.
C'est réussi, je suis anéantie. J'ai eu l'impression que l'auteur se moquait de ses lecteurs. Certes, comme il le dit, c'est un roman, mais à ce point tiré par les cheveux... Je suis pourtant allée jusqu'au bout, à croire que je me suis attachée au personnage principal : Paul.
Celui-ci travaille au ministère des finances et son ministre reçoit des menaces de mort. Il y a une intrigue qui pourrait être intéressante à ce sujet tout au long du roman, mais on ne sera jamais finalement de quoi il en retourne, si non que des terroristes s'attaquent à la modernité partout dans le monde. Par contre, on comprend bien toutes les magouilles qui se passent là-haut, au niveau politique.
En parallèle, on a la vie de couple des uns et des autres qui est décrite dans les moindres détails. Et Paul, qui ne touche plus à sa femme depuis des années, sent qu'il y a un rapprochement possible et ce n'est pas pour lui déplaire. Pour être plus sûr de lui, il va voir une prostituée qui n'est autre que sa nièce, mais il ne la reconnaît pas tout de suite... Un délire d eplus de l'auteur.
On parle un moment du frère de Paul. Sa femme est abjecte. Il se tourne vers une aide-soignante qui s'occupe de son père. C'est le grand amour. Une jolie histoire qui débute mais qui ne dure pas puisque l'auteur nous le fait mourir (suicide). Quand à cette jeune femme, l'auteur n'en tient pas compte, pas d'intérêt et elle retourne d'où elle vient, sans tambour ni trompette, en Afrique.
Autre histoire à laquelle on pourrait s'attacher, le père de Paul a fait une attaque et ne peut plus s'exprimer. Chacun va le voir et tente de communiquer comme il le peut. Une histoire qui tourne au ridicule aussi car quand il y a changement de politique dans l'hôpital où il se trouve, le beau-frère de Paul n'hésite pas à se rapprocher d'une espèce de terroristes qui réussit à kidnapper ce vieux Monsieur afin qu'il rentre chez lui. Une décharge est aujourd'hui possible, au cas où l'écrivain ne le saurait pas. Ah oui, j'oubliais, c'est du roman.
Et comme la vie n'est pas un long fleuve tranquille, Paul n'est pas au bout de ses peines puisqu'à la fin du roman, il est atteint d'un cancer de la mâchoire. Chacun à leur tour donc, différents personnages se voient confrontés à la mort.
Mon 1er roman de Houellebecq et sûrement le dernier.
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