Lena, presque treize ans, est une enfant de la virtualisation - qui en ignore encore tous les enjeux et les dangers.
Pourquoi s'en préoccuperait-elle d'ailleurs ? Le monde dématérialisé semble ne présenter que des avantages.
Ainsi n'y meurt-on plus que provisoirement..., le temps d'être « sauvegardé ». Lena n'a donc qu'une envie :
Essayer ces ailes d'anges qui font fureur chez tous les ados, voler, s'éclater en toute confiance. Cette vie d'insouciance prend fin du jour au lendemain, quand, sélectionnée à la loterie pour intégrer la prestigieuse école Poltec qui forme « les futurs architectes du Système », Lena est projetée au coeur d'un monde des plus déconcertants. Tout y est gris et nu. Et pour cause... Les cours arides qu'on y dispense aux élèves à coups d'algorithmes, de langages informatiques et de lignes de code indigestes, ne tendent qu'à cela : leur remettre les clefs d'or d'une créativité hors norme. Car tout va très vite à Poltec : les modules de programmation font surgir des performances quasi magiques entre les mains de leurs propriétaires... C'est ainsi que le porridge infâme de la cantine se transforme bientôt en festin de roi. Que les murs ternes passent tour à tour au rose, au rouge, au bleu ou au ciel étoilé. C'est le but ! Aux élèves de se répartir en trois maisons et de « construire » le modèle idéal par leurs propres moyens. Ceci fait, ce sera l'école elle-même qu'ils devront imaginer. Des projets qui demandent autant de patience que de persévérance, dans l'antichambre d'une vraie démocratie en germe. Hélas, Lena et Karl, as de la programmation aussi enthousiaste qu'excentrique, se rendent vite compte que l'égalité ne règne pas entre les élèves. La différence sociale répond, ici, à une hiérarchie spécifique entre trois Systèmes :
Softalin, classe des concepteurs des Systèmes, Mécan, classe responsable de leurs infrastructures physiques, et Infralent, classe accueillant toute la population en voie de virtualisation. Les Softalin, dominés par l'arrogante Sforza, n'ont qu'une obsession : se débarrasser des Infralents qu'ils méprisent, les conduire à l'expulsion. Ils détournent à cet effet le règlement selon lequel tout élève qui tuera (provisoirement) un autre élève sera sanctionné d'expulsion pour un mois dans son système. Or, si un mois passé sur Softalin ne représente que trois jours de perdus à Poltec, il équivaut bel et bien sur Infralent à dix mois de retard impossible à rattraper.
Lena et Karl, les Infralents, ont beau s'être faits de vrais amis issus d'autres systèmes comme Clélie, une Softalin, ou Enter, un Mécan, pourront-ils se défendre contre les innombrables guets-apens tendus par leur ennemie jurée, Sforza ?
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