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Le destin des ducs Spadelpietra est assuré. Inexorable. Une ascension déterminée vers le pouvoir, vers la couronne, vers la place qui leur revient de droit. Ils sont les pacificateurs, les bâtisseurs, les gouverneurs de Slasie. Ils sont les Illustres.
Mais les nomades austrois y font à peine attention. Leur monde n'est fait que de théâtre, de musique, d'art et d'inventions dont ils gardent jalousement les secrets. Leur vie est une mécanique bien huilée, à l'image de leurs automates.
Et pourtant, un tout petit hasard vient gripper les rouages de l'histoire. Une toile découverte par les Spadelpietra qui catapulte son peintre, le jeune Mical, dans une longue fuite...
Premier tome du diptyque Le sang des princes, L'Appel des Illustres mêle habilement histoire, aventure, art et politique. Un roman qui marque les débuts en fantasy d'un jeune auteur à suivre assurément.
Ce premier tome m'a bluffée ! De la plume magnifique de Romain Delplancq ou du worldbuilding entre magie et technologie, je ne sais pas ce que j'ai préféré. L'équilibre parfait entre complots et aventures, action et révélations rend également l'intrigue passionnante. Elle cache tellement de secrets et de dangers que l'on ne peut pas s'empêcher de tourner les pages.
Bref, un presque coup de cœur dont j'ai hâte de découvrir la suite !
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Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette année 2017 s’achève sur une excellente lecture ! Cet énorme pavé, qui m’a accompagnée durant toute une semaine, a été une véritable révélation : enfin un auteur qui ose s’affranchir des règles ancestrales de la fantasy tout en piochant allégrement quelques éléments chez les autres genres littéraires afin de proposer au lecteur quelque chose de nouveau, d’innovant, de rafraichissant, qui ravira autant les amoureux des grandes épopées épiques que les passionnés d’intrigues de cours, de steampunk ou de Renaissance ! Quel plaisir de se plonger, jour après jour, dans ce livre magnifiquement bien écrit qui nous transporte dans un monde à la fois si proche et si différent du nôtre, qui nous invite à faire la rencontre de personnages atypiques plongés au cœur d’une intrigue palpitante et captivante !
Tout commence par une mort, foudroyante, inexpliquée, inexplicable. La jeune Iarma, onze ans, cousine de l’Illustre duchesse Jana Spadelpietra, meurt dans d’atroces souffrances en contemplant un tableau, apparemment banal et inoffensif. Commence alors une longue traque afin de retrouver le peintre et le faire venir à Tandal, ville historique des Illustres, cette noble famille qui va très prochainement s’unir à la lignée royale. Pour Mical, jeune prodige de la peinture, c’est le début d’une éprouvante fuite … La rencontre avec les Austrois, ce peuple nomade épris d’inventions mystérieuses et de spectacles envoutants, permettra-t-elle à ce jeune homme élevé dans un monastère de survivre ?
L’auteur a fait un choix, audacieux mais délicat : celui de plonger directement le lecteur dans cet univers sans jamais rien lui expliquer de son fonctionnement, en laissant aux événements et aux personnages la responsabilité d’enseigner discrètement au lecteur les rouages de ce monde. Et pourtant, pas une seule fois je ne me suis sentie perdue : Romain Delplancq a réussi l’incroyable exploit de construire un monde qui s’impose au lecteur, qui fait partie de lui. Cela peut sembler étrange dit comme cela, mais c’est vraiment l’impression que j’avais : que l’univers dans lequel prenait place le récit existait depuis toujours au fond de moi, de telle sorte qu’il était inutile d’en dire plus, je sentais comment les choses se passaient au sein de ce monde. La hiérarchie politique, militaire, religieuse, les mythes et les coutumes … tant d’éléments qui s’imposaient à moi comme coulant de source. Du vrai génie, que de réussir à distiller tellement d’informations capitales de ci de là sans que le lecteur ne s’en rende vraiment compte, sans que cela ne l’ennuie, sans que cela ne ralentisse l’intrigue, sans que cela ne se voie, tout simplement !
Et cette intrigue, mais quelle intrigue ! Dès les toutes premières pages, le ton est donné : ce roman sera puissant, sanglant parfois, intriguant souvent, captivant toujours. Très rapidement, l’ambiance devient pesante, l’urgence se fait sentir, on a le souffle court et le cœur qui s’emballe. On tremble pour Mical, ce pauvre gamin qui n’a rien demandé, on serre les poings face aux manigances des Illustres, on exulte d’insouciance ou de vengeance aux côtés des Austrois. Les Austrois, probablement LE peuple le plus intriguant de toutes mes pérégrinations littéraires. Ces nomades, ces musiciens saltimbanques, ces savants gardant jalousement leurs secrets technologiques indispensables, ces familles soudées et solidaires qui ne laisseront jamais la mort d’un d’eux impunie mais sont capables de programmer une vendetta qui prendra des dizaines d’années avant de se réaliser, ont su conquérir mon petit cœur. Ils sont, à leur manière, bien plus intrigants encore que les Spadelpietra, cette Illustre famille qui a su se hisser tout en haut sans que l’on ne sache tout à fait comment … bien que j’aime énormément les intrigues de cour !
L’intrigue est menée d’une main de maitre. J’ai rarement croisé le chemin d’un rythme si bien géré, si bien maitrisé. Ce roman est un livre en clair-obscur : tantôt le lecteur se retrouve plongé au cœur du palais Spadelpietra, où tout se trame dans l’ombre et les faux-semblants, tantôt il se voit propulsé au milieu des plaines et des déserts traversés par les Austrois, où les batailles et les courses-poursuites s’enchainent. Le calme avant la tempête, l’ouragan avant le silence. Et tout est parfaitement dosé : pas moyen de s’ennuyer, mais pas moyen non plus de se retrouvé submergé face à un trop-plein d’action. Le juste milieu a été trouvé. L’auteur n’a pas hésité à avoir recours à des ellipses plus ou moins longues, il n’a pas hésité non plus à occulter volontairement tout un pan de l’histoire pour ne pas casser ce rythme ; certains regrettent ainsi de ne pas avoir vu naitre la romance entre deux personnages, pour ma part je suis ravie de voir que l’auteur a eu ce courage de ne pas en dire plus : j’aurai trouvé cela profondément ennuyant et inutile sur le plan de l’intrigue.
Mais, plus que tout, je suis admirative face à la plume de Romain Delplancq. Quelle plume ! Certains trouveront peut-être qu’il utilise des phrases trop longues, trop emberlificotées … mais puisque j’ai tendance à faire la même chose dans mes propres écrits, je ne peux pas le lui reprocher. Bien au contraire. J’aime ces belles phrases riches en figures de style, ces tournures parfois alambiquées mais tellement riches de sens, ces jeux de sonorités qui font naitre des images, des sons, des sensations dans mon imagination ... Si la magie existe en ce monde, elle se cache au cœur des mots, qui, lorsqu’ils sont savamment agencés comme c’est le cas ici, parviennent à nous faire voyager sans efforts, sans autre support qu’un simple livre. En ouvrant ce livre, ce n’est pas uniquement une belle aventure que vous allez suivre de loin, mais c’est bel et bien un grand voyage que vous allez effectuer en compagnie de Mical et ses compagnons, aux côtés de Jana et des autres nobles. Ouvrez ce livre, lisez quelques pages, puis fermez les yeux et laissez-vous happer par cette fantastique histoire …
Vous l’aurez compris, je pourrais parler de ce roman pendant des heures. Je n’ai pas dit ici le quart de ce que j’aurai envie de vous dire au sujet de cet incroyable récit qui ne ressemble à rien de ce que j’ai pu lire jusqu’à présent. Des tas de portes s’ouvrent au fur et à mesure que l’histoire avance, des tas de sous-intrigues naissent, les alliances se font et se défont, les manigances se mélangent aux destinées mystiquement tracées … Il est tout simplement impossible de lâcher ce livre avant de l’avoir terminé, et une fois la dernière page tournée, on se languit de la suite. Il n’y a pas uniquement l’envie de savoir comment tout cela va se terminer, comment les choses vont évoluer et se dénouer, il y a surtout le besoin de retrouver cet univers riche et mystérieux, ces personnages atypiques et intrigants … et cette belle plume qui fait rêver et voyager. Que j’ai hâte de lire la suite, que j’ai hâte !
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