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Le premier portrait photographique ; Paris 1837

Couverture du livre « Le premier portrait photographique ; Paris 1837 » de Olivier Ihl aux éditions Croquant
  • Date de parution :
  • Editeur : Croquant
  • EAN : 9782365121552
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« M. Huet, 1837 » : l'inscription figure au dos du sous-verre primitif. Au verso du cadre en bois s'avancent les premières lettres d'une signature. C'est celle de Louis Daguerre, l'un des plus grands noms de la photographie. Leur découverte fit grand bruit.
Tracés au crayon, ces quelques mots... Voir plus

« M. Huet, 1837 » : l'inscription figure au dos du sous-verre primitif. Au verso du cadre en bois s'avancent les premières lettres d'une signature. C'est celle de Louis Daguerre, l'un des plus grands noms de la photographie. Leur découverte fit grand bruit.
Tracés au crayon, ces quelques mots venaient dire que ce visage est le plus ancien exemple connu de portrait photographique. De fait, on est presque deux ans avant les autoportraits d'Hippolyte Bayard obtenus, eux, par un procédé en positif direct1, deux ans avant le célèbre autoportrait de Robert Cornelius, le daguerréotypiste de Pennsylvanie 2 . À l'échelle des manuels d'histoire, le saut est considérable. Au point que la chronologie des premiers pas de la photographie tombait soudain en désuétude.
C'est en 1998 que le portrait de « M. Huet » fut présenté à la presse internationale. Marc Pagneux, un collectionneur, l'avait acquis dix ans plus tôt au marché aux puces de Vanves. L'objet est rapidement devenu propice aux controverses. Pire : il a réveillé de vieilles querelles. Comme celle de savoir qui, de la France ou de la Grande-Bretagne, a inventé la photographie ou qui, de Paris ou de Philadelphie, a mis au point « la première image véridique d'un homme »3. Étrange procès. Voilà que cette minuscule plaque était accusée de tourmenter l'histoire.
Aucune étude n'a pu révéler l'identité de ce « M. Huet ». Résultat : cet inconnu a tout d'une apparition. Faut-il pour autant l'abandonner à son sort ? Certains y sont prêts. « Peu importe qui était au fond ce M. Huet au visage pâli par le temps et immortalisé par Jacques Louis Mandé Daguerre » écrit, par exemple, un éditorialiste. Pour un peu, on prendrait cette figure sans vie pour une « ombre mal terminée », de celle dont parle Diderot dans ses Essais sur la peinture, un « fantôme subsistant » qui oppose l'art à la nature7.
Sauf qu'il s'agit ici d'une photographie. Et cela change tout. Ces pommettes saillantes, cette arcade sourcilière plissée, ces cheveux en désordre ? Ils ne sont pas le fait de l'imagination. « M. Huet » a bel et bien existé. Ce livre est là pour en témoigner. L'auteur propose un récit sociohistorique du portrait réalisé par Louis Daguerre. Avec une ambition : arracher ce visage, surgi de nulle part, au monde des spectres et des spéculations.

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