Jusqu'où peut-on aller pour aider un ami ? Lorsque l'adorable fillette de son voisin pakistanais, Hadiyyah, est enlevée par sa mère, puis kidnappée sur un marché toscan, le sergent Barbara Havers ne se pose même pas la question. Elle ira jusqu'au bout. Quitte à flirter avec l'illégalité, frayer avec de louches personnages, manipuler les tabloïds et entraîner l'ami et célèbre inspecteur Thomas Lynley dans une affaire qui se révélera bien plus complexe qu'un simple enlèvement...
Sous le soleil de l'Italie ou la grisaille de Londres, l'enfer est toujours pavé de bonnes intentions...
Ce n'est un secret pour personne que le sergent Barbara Havers est très liée avec ses voisins, le séduisant professeur de microbiologie Taymullah Azhar et sa fille Haddiyyah. Aussi est-elle effondrée quand la mère de la fillette s'évapore en emmenant la petite avec elle. Barbara va prendre tous les risques pour aider son ami à retrouver la fillette. Mais rien n'y fait, Angelina n'a laissé aucune trace. Quand enfin, des nouvelles parviennent à Londres, c'est sous la forme d'une Angelina hystérique, accompagnée de son nouveau compagnon, le sanguin Lorenzo Mura qui accusent Azhar d'avoir enlevée Haddiyyah. La petite a disparu alors qu'elle arpentait le marché de la jolie ville de Lucques, joyau de la Toscane et, alors qu'Azhar crie son innocence, il faut finalement admettre qu'elle a été enlevée. Devant la passivité de Scotland Yard, Barbara s'acoquine avec un journaliste à scandales pour faire réagir ses supérieurs. Dans le collimateur de la commissaire Ardery, elle voit, impuissante, l'inspecteur Lynley s'envoler pour l'Italie...
Délocalisation en Toscane pour cette dix-huitième enquête dont Barbara Havers est incontestablement la vedette. Une Barbara aveuglée par ses sentiments qui joue avec le feu et avec sa carrière pour aider son voisin et ami à prouver son innocence et à récupérer sa fille. L'occasion est belle pour Elizabeth George de quitter la grisaille londonienne pour nous promener dans les ruelles de la belle Lucca ou dans les collines environnantes, mais aussi dans les méandres du système judiciaire italien. Lynley, plus discret dans ce tome, reprend goût à la vie auprès d'une jolie vétérinaire, tout en essayant dans la mesure de ses moyens de couvrir les arrières de sa coéquipière qui désobéit aux ordres, garde des informations, contourne la loi et collabore avec la presse. Centrée sur l'enlèvement d'Haddiyyah et le couple Azhar/Angelina, l'enquête italienne va de rebondissements en rebondissements et n'épargne pas une Barbara dont les sentiments sont mis à mal. Connaît-elle vraiment le discret professeur pakistanais qui vit près de chez elle depuis deux ans ? Malgré ses doutes, elle risque tout pour lui, au nom d'un amour qu'elle ne veut pas s'avouer.
Mais le gros atout de cette histoire est la belle rencontre avec l'ispettor Salvatore Lo Bianco, le policier toscan amateur de caffè qui vit chez sa mamma depuis son divorce d'avec une suédoise qui lui a brisé le cœur. Freiné dans ses investigations par le système qui veut que le ministère public dirige l'enquête, il est suffisamment frondeur pour contourner les ordres et agir à sa guise. Un homme qu'on aurait plaisir à retrouver si Elizabeth George avait l'idée d'un spin-off dont il serait le héros...
Un bon cru, pas le meilleur, mais plutôt addictif et qui ravira les fans de la policière la plus mal habillée et la plus obstinée de la MET.
Ambiance lourde pour Barbara Havers ! Et ce n'est pas le soleil de Toscane qui va illuminer cette atmosphère poisseuse dans laquelle se débat notre sergent préféré de New Scotland Yard. "Juste une mauvaise action" débute juste là où s'arrêtait "La ronde des mensonges" instaurant une continuité impressionnante entre les deux récit : Hadiyyah, la fille de Taymullah Azhar, voisin et ami de Barbara, a été emmenée par sa mère dans un lieu inconnu et devant le désespoir du père, Barbara, en total désarroi, ne peut que faire appel à son chef, Thomas Lynley. Mais, pour la première fois depuis la mort de sa femme, celui-ci sent son coeur prêt à s'enflammer de nouveau. Aussi est-il moins disponible pour surveiller les étincelles que répand la personnalité explosive de sa collègue. Celle-ci, pour retrouver Hadiyyah, est prête à mettre sa carrière en péril et c'est sans hésitation qu'elle transgresse une à une toutes les règles déontologiques de son métier. Jusqu'à faire un pacte avec le diable en la personne d'un journaliste de tabloïds auquel elle vend des informations secrètes en échange de son aide.
Pendant ce temps, en Italie, Hadiyyah disparaît... Son père a-t-il manigancé cet enlèvement pour récupérer sa fille ? Loyale dans son amitié amoureuse, Havers refuse d'y croire et fait n'importe quoi pour l'innocenter. Chacune de ses décisions, prises dans l'émotion et avec une logique défaillante, l'enferme davantage dans une nasse qui risque de ne la libérer que dans un commissariat isolé des Nouvelles Hébrides.
Comme d'habitude, Elizabeth George construit remarquablement son récit et laisse planer le doute jusqu'à la dernière page. J'ai néanmoins, et pour la première fois, trouvé quelques longueurs à ce roman par ailleurs passionnant. Un peu comme si le temps se distendait et devenait vide. Cette sensation rejoint cependant le propos de cette intrigue qui s'étire et qui témoigne de l'incapacité des protagonistes à agir efficacement sur les faits : Thomas avec ses sentiments dont il ne parvient pas à discerner la nature véritable et Barbara face au chagrin de Taymullah.
La noirceur envahit l'ensemble des personnages, des situations et des relations humaines, même si des percées d'humour jettent parfois un bref rayon de clarté. Il y a quelque chose comme du désespoir suicidaire dans les actes de Barbara et Elizabeth George sait nous faire souffrir du même mal que ses personnages. Un roman qui marque un tournant dans l'évolution des personnages et de leur vie. A lire impérativement pour encore mieux apprécier la suite !
Suspense entre Londres et Lucca (Luques) en Toscane. De rebondissement en revirement, on se laisse entraîner par l'auteur aux côtés d'un duo de policiers anglais aussi improbables qu'efficaces et d'un policier toscan confronté à un "ministerio publico" (+/- magistrat en charge de l'enquête) irascible et veule qui cherche par tous les moyens à se fabriquer un coupable. En louvoyant entre leurs ennemis respectifs et un détective privé qui leur met des bâtons dans les roues, les deux équipes de policiers mènent l'enquête. Suspense au rendez-vous. J'avais emporté ce polar pour le lire sous le soleil de Toscane, une visite de la ville de Lucca m'a permis d'en suivre les moindres péripéties "in situ". Un bon polar d'été, qui m'a donné envie de lire le début des aventures de l'inspecteur Linley et de son improbable coéquipière.
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