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Xavier Grall, né le 22 juin 1930 à Landivisiau (Finistère) et mort le 11 décembre 1981 à Quimperlé (Finistère), est un poète, écrivain et journaliste breton.
Léonard de souche, fils d'un militant sillonniste, Xavier Grall a reçu une éducation catholique et française.
Son caractère rebelle lui vaut un parcours scolaire agité au collège du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon, puis à Saint-Malo et à nouveau à Saint-Pol au Kreisker, avant qu'il ne "monte" à Paris, au centre de Formation des journalistes. Remarqué par Goerges Hourdin, il entre en 1952 dans l'équipe de rédaction de La Vie catholique et en deviendra le secrétaire général en 1961. Après son service militaire au Maroc, il épouse Françoise Jousse, qui lui donnera cinq filles. Il collabore également au journal Le Monde, à l'hebdomadaire Témoignage chrétien, aux Nouvelles Littéraires, à Croissance des Jeunes Nations, au mensuel Bretagne...
Catholique et rebelle mais également volontiers polémiste, il consacre des livres à Mauriac, Bernanos, James Dean ou Arthur Rimbaud.
Xavier Grall "redevient breton" lorsqu'il quitte Paris en 1973, pour retourner définitivement dans la région de Pont-Aven, à Nizon, dans la ferme de Bossulan. Son oeuvre mystique magnifie la Bretagne.
Ses souvenirs et enquêtes sur la Guerre d'Algérie le conduisent à se détacher de la "haute" idée qu'il avait de la France :
« J'ai fait la guerre d'Algérie, dans le soleil des loups mes yeux se sont ouverts. Déchirante révélation. Du Djebel Amour à la Montagne Noire, que de similitudes. Même tyran : l'État français. Même victime : le paysan. Même flic : le CRS (.). Quand on a vu la France torturer, on ne peut mettre que des bémols à la chanson dont on nous avait bercés (.). L'image de la France que je m'étais formée, très haute et pour ainsi dire mystique, se trouva à jamais ternie. » Xavier Grall prend alors conscience de son identité bretonne :
« Tu te découvres Breton comme il n'est pas permis de l'être. (.) Et tu penses que ton pays ça existe, bon Dieu, terriblement. Tu te récupères. Tu te regardes en face. Tu te décolonises. Tu es Berbère, Kabyle, Breton.
» À partir de là, ses oeuvres se diversifient : Xavier Grall, poète et romancier, construit une oeuvre unique, exemple de la littérature bretonne d'expression française.
Avec ses amis Alain Guel et Glenmor, il est partie prenante de la fondation des éditions Kelenn, où il publie Barde imaginé (1968), Keltia Blues (1971), La fête de la nuit (1972), et Rires et pleurs de l'Aven (1978). Alain Guel, qui suivit ses premiers pas en littérature, et avec qui il entretint une abondante correspondance, compta parmi ses meilleurs amis, dont le soutien et l'amitié ne firent jamais défaut jusqu'à la fin de sa vie.
Renouant avec son passé de chroniqueur, il publie Le Cheval couché, cinglante réponse au « folklorisme fossilisant » du Cheval d'orgueil de Pierre-Jakez Hélias, livre qu'il regrettera par la suite. Xavier Grall poursuit aussi à distance sa collaboration avec Le Monde et La Vie. Il publie des billets, des chroniques - le billet d'Olivier, exposé de ses passions et de ses humeurs sur des sujets d'actualité -, des essais sur François Mauriac ou James Dean, etc.
Au début des années 1970, il fonde le journal nationaliste breton la Nation bretonne avec Alain Guel et Glenmor, où l'on retrouve ses textes sous le pseudonyme de "Saint-Herbot", entre autres.
Il meurt en 1981 d'un cancer des poumons due au tabagisme.
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