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Cette histoire, c’est celle de Rose, de son fils Joseph, de son époux Daniel, et de tous ceux qui ont croisé leur route. Cette histoire, c’est celle du Rwanda, un pays qui a basculé dans la haine au printemps 1994. Cette histoire, c’est celle des mots, ceux qu’on écrit, ceux qu’on enfouit et ceux qui se perdront dans l’oubli. Cette histoire, c’est enfin celle d’une humanité salie, piétinée, anéantie, qui se relève doucement grâce à l’amour, la solidarité et cette petite flamme qui a continué de briller malgré tout…
Que dire si ce n’est que ce roman est une pépite, une lumière, un de ceux qui réchauffe l’hiver et qui reste collé au cœur…
L’émotion est au-delà des mots… Yoan Smadja a choisi les plus justes. Ses mots sont doux pour dénoncer la barbarie, ils sont étincelants pour désigner la noirceur et ils sont authentiques pour illuminer l’amour.
C’est un roman qui touche profondément. Cette petite histoire dans la grande l’éclaire par son humanité et sa bienveillance. Mais elle dévoile aussi les manquements et les lâchetés.
C’est un roman nécessaire sur ce qu’il y a de pire et de plus beau en l’homme… et cet équilibre si fragile, si incompréhensible, si faillible entre les deux…
Un roman très émouvant qui nous plonge au cœur du chaos orchestré par les puissances obscures oû même le voisin autrefois ami devient celui dont il faut craindre le pire .
Sous la plume de Yoan Smadja le génocide Rwandais est remarquablement romancé et transmis sans volonté de voyeurisme mais bien dans une idée puissante de témoignage quel qu'il puisse être.
J'ai mis longtemps à commencer la lecture parce que je savais qu'elle serait troublante et par certains aspects dérangeante .
Mais le talent de l'auteur réside dans cette sensibilité douce et humaine qu'il a de nous emmener vers le rivage implacable de la vérité pour que la mémoire des victimes ne soient pas trahies par l'immuabilité du temps de l'oubli et aussi par une certaine volonté politique de "nettoyer l'Histoire" .
POIGNANT !
Ce livre me restera longtemps en mémoire...
Printemps 2004. Sasha, reporter de guerre française, est envoyée par son journal au Cap, en d'Afrique du Sud, pour couvrir les premières élections post-Apartheid. Elle y retrouve Benjamin, photographe. Mais dès son arrivée, un évènement va les conduire à rejoindre le Rwanda où la situation politique est explosive et les conflits entre Hutus et Tutsis font rage. Ils croisent la route de Daniel, médecin tutsi, à la recherche de sa femme Rose et de son fils Joseph, dont il a perdu la trace au milieu des massacres.
Le titre du livre est un extrait d'un carnet retrouvé, qui protège les lettres écrites par Rose et adressées à Daniel. Ces lettres, que l'on découvre au fur et à mesure du récit, nous content l'histoire de Rose et sa famille, employés de l'ambassade de France à Kigali. Mais elles sont aussi de sublimes et magnifiques déclarations d'amour pour son homme. Des lettres d'une incroyable beauté, bouleversantes, qui nous dévoilent toutes les horreurs de cette guerre. Un livre qu'il faut absolument lire pour comprendre ce qui s'est joué au Rwanda et la puissance de l'écriture de Yoan Smadja!
Coup de cœur !
« C'est en avril 1994 que j'ai demandé à Dieu de divorcer. »
Ce sont les premiers mots, très forts, de ce premier roman qui l'est tout autant.
Le « je » est celui de Sacha, grande reporter française, une femme de caractère habituée à raconter le fracas du monde, qui se retrouve projetée dans les premiers jours du génocide rwandais, le lecteur sur ses traces.
J'aime tout particulièrement les romans qui parviennent à dire la grande Histoire à travers le prisme de l'intime, du personnel ou du familial.
Et là, très clairement, Yoann Smadja a su trouver les mots justes pour évoquer l'enfer dans lequel le Rwanda a basculé à partir de l'attentat qui tue le président rwandais et sert de prétexte aux violences génocidaires envers les Tutsis. Cet ancien humanitaire a oeuvré au Rwanda en 2006, son récit est très documenté, sans doute un peu scolaire par moment mais au moins, cette contextualisation précise permet au lecteur d'avoir une vision complète de la situation et d'en comprendre les enjeux.
Certains passages sont durs, oui, mais sans excès, sans complaisance, juste parce que nécessaire pour comprendre le cheminement psychologique de Sacha dont on voit vaciller les certitudes à mesure qu'elle prend la mesure de la barbarie qui se déchaîne. Car ce très beau roman reste sur les pas de ses personnages principaux. Sacha donc, mais aussi Rose, l'épouse d'un médecin rwandais qui la guide dans le chaos. Rose a disparu avec leur très jeune fils, Daniel la recherche, Sacha aussi.
La très belle idée de l'auteur est de faire parler Rose, la muette, à travers des extraits de son carnet, autant de lettres d'amour écrites pour son mari, des lettres très sensuelles qui racontent le bonheur et le Rwanda d'avant, des lettres terribles qui dévoilent le vécu de Rose durant le génocide.
En fait, tout ce roman est un modèle d'équilibre, à fleur d'émotions. Il aurait pu basculer dans le pathos lourdaud, il ne le fait jamais en croisant les deux regards sensibles de Sacha et Rose. le dernier tiers est vibrant, bouleversant même, grâce à la subtilité avec laquelle Yoan Smadja construit son récit et le fait avancer avec une ellipse temporelle très judicieuse qui propulse le lecteur en 2017 sur une piste inattendue. Je ne l'ai pas refermé désespérée mais au contraire emplie de foi en l'humanité.
Un très beau roman empli de souffle romanesque et de lumière malgré la noirceur du sujet.
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