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Une mère et sa fille ont décidé de se retirer dans une cabane au milieu des bois après les deuils multiples qui les ont frappées. Récit à la première personne, ce livre est à la fois bien écrit, beau et noir, tellement noir que j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. Pourtant le thème du livre m'intéressait mais à un moment donné, trop de malchance, trop d'épreuves, on n'y croit plus...
La narratrice vit avec sa mère dans une cabane au milieu de la forêt. Tous les hommes qui faisaient partie de leur vie les ont abandonnées. Certains sont morts, d'autres non. Mais le deuil des vivants n'est pas plus facile que celui des morts. Pour survivre à toute cette violence, elles se replient dans cette maison qu'elles ont habitée des décennies auparavant et dans laquelle elles ont vécu dans un semblant de sérénité.
J'ai été frappée en plein coeur par ce roman. Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas été convaincue par ce qui advient aux personnages et qui, à mon sens, n'a pas grande importance. Mais, les mots de l'auteure m'ont donné la sensation qu'elle les avait écrits pour moi. Qu'ils m'étaient intimement destinés. Qu'ils parlaient de moi comme personne ne me connaît.
Le revers de cette résonance, c'est que j'ai été tellement happée par le premier tiers du livre que j'aurais voulu que le roman s'arrête là. Comme quoi, finalement, on ne s'intéresse jamais qu'à ce qui est soi chez l'autre.
A lire en forêt.
http://leslivresdejoelle.blogspot.com/2020/03/preferer-lhiver-daurelie-jeannin.html
Une mère et sa fille, touchées par le deuil, se réfugient dans la forêt dans une cabane en bois au milieu de rien d'autre que des arbres, un endroit peuplé d'animaux mais de peu d'humains. Elles sont considérées comme des sauvages par les gens du village voisin, comme les "perdues du coin". Cette cabane est le lieu où elles ont vécu en famille à quatre il y a de nombreuses années avant que la famille ne s'installe en ville.
"L'isolement, le travail physique, la solitude et la connexion aux éléments sont des béquilles... Rien que le blanc et le silence."
L'une a perdu son fils et son petit-fils, l'autre a perdu son frère et son fils. Elles vont tenter de se reconstruire au contact de la nature en vivant le présent dans le plus grand dépouillement, en mode survie car elles doivent se procurer du bois pour le chauffage, de l'eau et de la nourriture "En restant dans le passé, on tombe en arrière, et rien ne nous retient. Si on se projette, on tombe en avant, dans ce trou incertain que représente l'avenir. Il faut être dans le présent, de façon absolue, profonde, totale, pour, à défaut de continuer de vivre, au moins ne pas mourir."
Mère et fille aiment la littérature, lecture et écriture rythment leurs journées, ce qui nous vaut de très beaux passages sur le pouvoir de la littérature " Le soir, nous nous faisons la lecture, à tour de rôle, devant le poêle l'hiver ou autour de notre feu de camp l'été. Les mots ont toujours occupé une place de choix dans nos vies. Nous avons beaucoup de livres. Nous parlons beaucoup. Nous lisons, nous écrivons. De différentes façons, nous exprimons ce que nous vivons. Il me semble même que nos silences sont chargés de mots"... " Maman distingue les écrivains et les romanciers. Elle dit que les romanciers savent raconter des histoires. Que ce qui importe aux écrivains, ce sont les mots, leur enchaînement et leur rythme. Ceux qui excellent dans les deux, elle les appelle les auteurs."
Un premier roman remarquable par l'atmosphère qu'il dégage, par la douce mélancolie qui imprègne ce texte sur deux femmes qui ne sont plus dans une relation mère-fille. Au fil du récit des éléments de leur histoire nous sont distillés sans précipitation à dose homéopathique. Un roman introspectif dans lequel je me suis au départ sentie merveilleusement bien, emportée par le côté envoûtant voire hypnotique de l'écriture magnifique d'Aurélie Jeannin mais le manque d'action et le côté un peu confus du récit ont malheureusement fini par me peser. Je suivrai assurément les parutions des prochains romans d'Aurélie Jeannin car son écriture éminemment poétique m'a éblouie. J'aurai vraiment aimé plus apprécier ce premier roman remarquable à plus d'un titre.
Une mère et sa fille, chacune abîmée de leurs drames personnels, font le choix de rejoindre la forêt, s'isolent du reste du monde sans pour autant le rejeter, et ne font plus que vivre au rythme des saisons.
L'hiver, c'est la saison décrite au présent de l'ouvrage, dans son déroulement âpre, des circonstances qui le sont encore plus et que je vous invite à découvrir sans vous en dire davantage.
Trop dire du roman, serait en faire se dissiper l'essence même.
Ce livre, c'est trouver les mots justes, sans fioritures.
C'est se délester du superflu pour aborder le nécessaire et ne plus percevoir que l'essentiel.
Ce livre, c'est laisser la vie dépouillée prendre place.
Ce livre, ce n'est plus faire que vivre.
La lecture de cet ouvrage transperce, appelle la réflexion, ou impose l'évidence, c'est selon.
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