Les deux tiers des artistes, sont des hommes, quoique depuis quelques années le pourcentage des femmes auteures augmente. Très logiquement, les femmes devraient représenter un tiers des écrivains primés !
Il n'en est rien. A l'exception du prix Femina, dont les lauréats, sont plus de 30 % à être des lauréates ! Zoom sur ces femmes primées dans l'univers impitoyablement masculin des prix littéraires.
Par Agathe Bozon
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Le prix Goncourt
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Trois femmes puissantes de Marie Ndiaye
Créé en 1896, par la volonté testamentaire d'Edmond de Goncourt, le prix Goncourt ne fut décerné qu'à 9 femmes, en 127 éditions ! Une fréquence qui va s'accélérant puisque seules cinq années séparent les deux dernières éditions qui distinguèrent :
Marie Ndiaye pour Trois femmes puissantes, en 2009 (Gallimard). Trois récits parallèles de trois parcours de femmes - Norah, Fanta et Khady Demba - qui refusent l'humiliation. Une construction singulière tout en subtilité, comme trois nouvelles qui se font écho et s'effleurent sur deux générations entre Europe et Afrique. -
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Pas pleurer de Lydie Salvayre
Lydie Salvaire pour Pas pleurer, en 2014 (Seuil). Roman à deux voix - celle de Bernanos et celle de la mère de l'auteure - qui racontent les atrocités de la guerre civile espagnole marquée par les massacres perpétrés par les franquistes. Lydie Salvaire, née l'année de la mort de Bernados, livre un formidable travail de mémoire mêlant avec talent la langue de Bernanos et celle, sabir franco-espagnol de sa mère… qui racontent ce sanglant été 36 espagnol.
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Le prix Fémina
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La saison de l'ombre de Leonora Miano
Créé en 1904 et composé d'un jury exclusivement féminin, le prix Femina tient la promesse de son nom, récompensant en quelque 100 éditions 39 femmes ! Les deux dernières furent :
Leonora Miano pour La Saison de l'ombre, en 2013 (Grasset). Ce roman, qui fut également récompensé du Grand prix du roman métis, raconte comment un village de l'Afrique de l'Ouest, doit brutalement faire face à la traite négrière. -
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Bain de lune de Yanick Lahens
Yannick Lahens pour Bain de Lune, en 2014 (Éditions Sabine Wespieser). Cette chronique, d'un conflit qui oppose deux familles ennemies en Haïti, peint avec réalisme la violence des querelles qui se perpétuent et se transmettent sur quatre générations, en résonance avec l'histoire de l'île.
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Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga
Scholastique Mukasonga pour Notre-Dame du Nil, en 2012 (Gallimard). Ce roman, qui reçut la même année le prix Ahmadou-Kourouma, nous plonge dans un internat catholique pour filles de bonnes familles rwandaises, dans les années 70, au lendemain de la décolonisation. Les tensions entre Hutus et Tutsi, plus que palpables, s'invitent dans les salles de classe, couloirs et dortoirs de l'internat, anticipant le génocide de 1994.
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Le prix Renaudot
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Apocalypse bébé de Virginie Despentes
Créé en 1926, le prix Renaudot n'a salué et remis son prix qu'à 12 titres écrits par des femmes sur un total de 95 !
Virginie Despentes pour Apocalypse bébé, en 2010 (Grasset). Également couronné du prix Virilo, ce titre de Virginie Despentes, la libertaire décomplexée et provocatrice, met en scène Lucie, une enquêtrice un peu godiche, chargée de retrouver Valentine, une adolescente nymphomane. Une enquête qu'elle mène secondée par la Hyène, grande spécialiste qui outre un sixième sens acéré, fait feu de tout bois pour parvenir à ses fins.
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Le prix Interallié
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Malika de Dominique Bona
Créé en 1930, le prix Interallié est le mauvais élève de la parité, avec seulement 8 femmes primées sur un total de 81 lauréats !
Dominique Bona pour Malika, en 1992 (Mercure de France). Malika, jeune fille marocaine venue s'occuper des enfants de David et Marie-Hélène pendant leur été tropézien bouleverse cette société bourgeoise policée. Sensuelle, lumineuse et s'offrant sans se donner, la mystérieuse jeune fille à l'insolente beauté, se révèle au fil d'une enquête qui emmène le lecteur jusqu'au Maroc. -
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Moment d'un couple de Nelly Alard
Nelly Alard pour Moment d'un couple, en 2013 (Gallimard). C'est le moment où un homme avoue à sa femme, avec laquelle il a deux enfants - Emma et Johann - qu'il a une liaison. Le triangle amoureux classique mari, femme, maîtresse qui s'invite dans la bourgeoisie bobo de notre époque moderne… où personne ne veut renoncer à rien.
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Le prix Médicis
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Féérie générale de Emmanuelle Pireyre
Dernier né des grands prix, créé en 1958, le prix Médicis compte 13 femmes sur ses 63 lauréats, dont deux se succédèrent en 2012 et 2013.
Emmanuelle Pireyre pour Féérie générale, en 2012 (L'Olivier). Ni tout à fait roman, ni tout à fait nouvelle, ni tout à fait essai, mais un peu tout ça à la fois. Féerie générale, à la structure caléidoscopique, mêle personnages réels et personnages de fiction pour une observation sans concession de notre époque. Une écriture alerte, vive et joyeuse, à l'humour fin. -
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Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq
Marie Darrieussecq pour Il faut beaucoup aimer les hommes, en 2013 (P.O.L). Une brûlante histoire d'amour entre deux êtres que tout oppose ou presque. Il est noir, elle est blanche ; il est réalisateur, elle est actrice ; elle l'aime passionnément, il l'aime épisodiquement ; il est un homme, elle est une femme.
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