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Voyage au coeur des empires ; Crimée, Caucase, Asie centrale

Couverture du livre « Voyage au coeur des empires ; Crimée, Caucase, Asie centrale » de Alexandre Orloff et Rene Cagnat aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782742784745
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

L'immense espace qui s'étend de la Crimée et du Caucase jusqu'aux cimes des monts Célestes, ultime obstacle sur les chemins de la soie, aux confins de la Chine, est le coeur du continent eurasiatique.
Terres de démesure, entre trois mers intérieures, l'océan des steppes et les plus hauts... Voir plus

L'immense espace qui s'étend de la Crimée et du Caucase jusqu'aux cimes des monts Célestes, ultime obstacle sur les chemins de la soie, aux confins de la Chine, est le coeur du continent eurasiatique.
Terres de démesure, entre trois mers intérieures, l'océan des steppes et les plus hauts sommets du Caucase, du Pamir, de l'Hindou Kouch, traversant les déserts de rocs et de sables du pays Turc, Touran, Karakoum, Kyzylkoum. Terres de passages et de conquêtes, de convoitises et de violences, qui ont subi l'éternel affrontement de l'empire sédentaire et de l'envahisseur nomade, incessamment renouvelé au rythme des acculturations : tous les peuples, les langues et les religions s'y croisent et s'y mêlent au long d'une histoire millénaire qui reste d'une brûlante actualité ? énergétique et géopolitique.
Indo-iraniens, Grecs, juifs, Arabes, Turks. Mongols, Chinois, Britanniques, Russes, Américains s'y sont succédé et affrontés... Les traces du chamanisme, de l'antique culte du feu, du zoroastrisme, du christianisme nestorien, du bouddhisme y affleurent parmi les diverses formes de l'islam, sunnite ou chiite ismaélien. Paysages et visages s'imposent d'abord à nous au fil des vues exceptionnelles, prises par Alexandre Orloff pour l'Unesco, au début des années 1990.
Visions vertigineuses de cols, de gorges, de vallées, de lacs de montagne, tel celui « d'Alexandre », l'Iskander Koul, à l'ouest des Tian Chan. De fantastiques forteresses aux noms poétiques, « Château de la jeune fille » à Merv, « Château des sectateurs du feu » qui verrouille l'entrée du Wakhan, entre pays tadjik, afghan, Chine et Pakistan,. jalonnent ces noeuds stratégiques, poussières de l'orgueil humain.
Mais la pérennité appartient aux figures hiératiques d'aksakal, patriarches turkmènes ; aux fiers regards des Circassiens ; aux doux visages, figés ou mélancoliques, des fentrnes du Daghestan ; à ceux, immémoriaux, des mères, filles et aïeules des vallées tadjikes du Yazgouliem et de Bardara. Cette mosaïque de peuples est pourtant menacée : que sont devenus, après la guerre, les Khavsurs chrétiens de Tchétchénie, réfugiés dans un village perdu à la frontière de la Géorgie ? Et les derniers « Sogdiens », à peine deux mille, retrouvés au début du XXe siècle par des linguistes russes dans la vallée du Yagnob, puis déportés et kolkhozisés en 1970 par les Soviétiques ? Le patriarche de Petip, figure et hospitalité antiques, était l'un des derniers survivants retournés au pays...
Si l'inventaire ethnographique constitue un témoignage unique, l'illustration offre un somptueux déploiement de merveilles artistiques de toutes époques et de tous styles. Les plus spectaculaires restent les splendeurs de l'art timouride, à Samarcande, à Boukhara, à Khiva, ou en des lieux moins visités : Chakhrisabz, ville natale de Tamerlan, ou Konya-Ourguentch, qu'il détruisit. Bijoux des Alains et des Scythes, trouvés dans les kourganes, carquois grec en or, casque perse, monnaies de Byzance, statue en marbre de Rodogune au musée d'Achakabad, orfèvrerie turque : la profusion d'oeuvres antiques et médiévales montre l'intensité des échanges artistiques et commerciaux.
Mais la part belle est faite aux chefs-d'oeuvre des artisanats locaux, au premier rang desquels la fabrication et le tissage de la soie, au Ferghana, dont sont issues les multicolores robes khan allas. Autres joyaux de l'art d'Asie centrale, les bijoux ouzbeks, turkmènes et kazakhs, ou l'étonnant tchyï kirghize à motifs géométriques, assemblage de roseaux très fins et de laines colorées, destiné à l'isolation de la yourte.
Une vue de Turkestan montre une yourte, merveille de l'art nomade, jouxtant le fameux mausolée de Hodja Ahmad Yasawi, resté inachevé après la mort de Tamerlan. Elle symbolise le destin de l'Asie centrale : le durable y est périssable et l'éphémère, éternel.

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