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Ce portrait du poète allemand est construit comme une véritable tragédie grecque. Pourtant, il a aussi tous les traits du journal intime. Waiblinger tente en premier lieu de déceler dans le passé heureux d'Hölderlin les germes de sa maladie mentale, avérée bien plus tard. Hölderlin apparaît comme un héros, romanesque, sublime, à l'image de ces personnages de l'Antiquité qui l'ont tant fasciné. Le poète est pourtant soumis au fatum, à la machine infernale qui broie les êtres des tragédies de Sophocle. Là s'ouvre le deuxième acte de cette tragédie, dans lequel Waiblinger apparaît atteint par la folie : naturellement enclin au spleen, au sentiment de frustration, aux échecs sentimentaux, à l'excès de la passion, il n'a nul contrôle sur ses accès de rage soudains. Son désespoir devient maladie. Après son internement, il est hébergé par un menuisier érudit et vit retiré. Waiblinger le côtoie toujours, tisse avec lui des liens mêlés de respect et d'empathie. Fort de son admiration pour le poète, il décrit avec clarté la déchéance de cet être doué d'une intelligence hors norme.
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