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Dans un quartier pauvre, au coeur des Pouilles, le combat d'une jeune fille pour échapper à son milieu.
Dans son quartier de Bari, au sud de l'Italie, tout le monde connaît Maria sous le nom de Malacarne, " mauvaise chair ", en raison de sa peau mate et de sa nature rebelle, un surnom qui lui colle à la peau telle une prophétie à laquelle elle ne pourrait échapper. Maria grandit dans une famille pauvre, entre une mère douce mais effacée et un père violent et autoritaire.
Ce milieu rude est pourtant loin d'être dépourvu d'amour, même si souvent les coups viennent combler le vide des mots qui manquent. Pour les filles du quartier, l'avenir se résume au mariage avec un pêcheur misérable ou un voyou, seulement Maria se refuse à cela. Elle s'en sortira seule en faisant des études, unique porte de sortie pour elle.
Mais peut-on vraiment s'affranchir et réaliser ses rêves sans jamais se retourner ni se trahir ?
Porté par une écriture sensuelle et évocatrice, Une famille comme il faut dresse le portrait saisissant d'une femme forte qui choisit de vivre libre.
Elle s'appelle Maria, elle a neuf ans et grandit en Italie dans une famille pauvre. C'est en quelque sorte le vilain petit canard, pas vraiment jolie, pas vraiment d'amis et détentrice d'une certaine colère qui lui vaudra le surnom de "malacarne", mauvaise graine. Et les surnoms, dans son village, une fois choisis ne vous quittent pas et continuent d'impacter vos descendants.
Sa force, car tout le monde en a une, c'est sa facilité scolaire. Maria est une bonne élève, la meilleure de sa classe, ce qui n'échappe pas à son professeur.
Maria parviendra t elle à lutter contre le déterminisme social en faisant des études ou est elle condamnée à reproduire le schéma familial ? Comment grandir avec un père bourru, violent et obtus et avec une mère effacée et soumise?
"Une famille comme il faut" est un roman pittoresque qui se lit vite et bien et qui nous transporte dans une Italie qu'on imagine sans mal.
Dans les années 80, Maria, la benjamine d'une famille de trois enfants, surnommée Malacarne, "mauvaise graine", en raison de son tempérament rebelle et indépendant par sa grand-mère, vit à Bari dans un quartier populaire.
Ses frères sont très différents ; l'ainé est plutôt placide qui fait en sorte de ne décevoir personne et si possible de se faire oublier ; le cadet, au caractère beaucoup plus rebelle,fait les 400 coups, ne travaille pas à l'école, fréquente d'autres garçons qui finiront par causer sa perte.
Au sein de cette fratrie, maria cherche sa place et elle ne veut pas reproduire le schéma de ses parents : une mère effacée qui se donne toute à sa famille et un père tyrannique qui n'hésite pas à faire usage de la violence notamment envers son cadet. Elle travaille donc dur à l'école pour pouvoir faire des études.
Dans le quartier où elle vit tout le monde se connaît et donc les rumeurs vont vite quitte à créer des conflits de voisinage. De cette vie Maria n'en veut pas, elle va donc tout faire pour s'en échapper mais ce ne sera pas sans sacrifice et est elle prête à cela ?
J'ai beaucoup aimé ce livre pour les personnages au caractère bien prononcé qui ne savent exprimer leurs sentiments que sous la forme d'une certaine agressivité. Il y a aussi cette ambiance de quartier où tout se sait et où rien ne doit bouger pour ne pas en rompre l'équilibre. Equilibre néanmoins précaire avec l'arrivée de nouvelles formes de violence dans une société en perte de repères et où la notion de respect, notamment des anciens,disparaît. mais aussi pour l'atmosphère qui règne au sein de ce quartier où je me suis vue me promener.
En parallèle, il est aussi question de l'importance de la famille ainsi que de l'évolution de la condition féminine puisqu'au sein d'une société très machiste et patriarcale, les femmes et surtout les plus jeunes arrivent à prendre en main leur vie.
C'est un très beau livre que je conseille.
Bari est un de ces villages portuaires du sud de l’Italie où l’on croit encore au « démon » et où l’on va se faire soigner chez la sorcière locale. Un de ces villages où tout le monde se connaît : chaque patronyme est porteur d’une histoire, et tout chef de clan qui se respecte est précédé de sa réputation. Si l’on vous affuble d’un surnom, soyez sûr que toutes les générations qui vous succéderont le porteront – avec plus ou moins de fierté.
Chez les De Santis, c’est Antonio qui fait bouillir la marmite. Le père de Marí est pêcheur, un dur labeur qui suffit à peine à nourrir toutes les bouches de son foyer. Si Giuseppe est affectueux et prend soin de sa sœur, Vincenzo est un vaurien, imperméable aux larmes de sa mère et aux coups de son père. Marí, neuf ans, est la cadette, une enfant vive d’esprit, élève brillante, qui adore la littérature et les beaux mots, plus nobles que le dialecte qui court à la maison. Elle n’aime pas le surnom de Malacarne que lui a donné sa grand-mère : elle n’est pas une « mauvaise graine », c’est juste qu’elle sait observer la vie et la comprend vite. Impertinente, parfois impulsive, Marí peine à trouver sa place. Souvent malmenée par son instituteur et ses camarades de classe, elle se rapproche de Michele Straziota, qui bénéficie du même traitement. Rapidement, une forte amitié unit les deux enfants, mais pour Antonio De Santis, il est inconcevable que sa fille fréquente le fils Senzasagne (« incapable d’éprouver des sentiments humains », un surnom qui en dit long). C’est un déchirement pour Marí, qui doit étouffer sa colère et ses larmes : pas de révolte possible, elle n’aurait pas le dernier mot.
Bari respire avec ses habitants, les plus jeunes se devant d’être fidèles à ce que veulent voir en eux les anciens, sans quoi ils deviendront des parias. Bari frémit sous les rivalités et les affrontements, et Marí déteste ce quartier et ce qu’il représente. Pour avancer, il lui faudrait s’affranchir de cette racine qui lui entrave les pieds. Mais quoi qu’elle en dise, on lui a inculqué certaines valeurs qu’elle ne veut pas bafouer. On ne choisit pas sa famille… mais on ne renie pas son sang.
Dès les premières pages se dessine la promesse d’une grande histoire au côté de la petite Maria De Santis. Cette fillette tellement attachante qui doit vivre avec le poids de sa famille, héritage maudit qui l’aiguille parfois vers des chemins sombres et cahoteux. Très vite, elle a compris que sa réussite scolaire est la chance à saisir, son unique porte de sortie. Mais si son aisance à l’école fait la fierté de ses parents, il est des mœurs, dans les années 1960, dans l’Italie profonde, contre lesquelles elle ne peut rien, des haines familiales qui se transmettent à travers les âges et qui la blesseront à bien des égards. C’est un voyage à facettes que nous offre Rosa Ventrella : un voyage dans le temps, dans les mentalités, un voyage derrière les portes closes où crainte et tristesse se heurtent à l’orgueil des hommes. À mesure que l’on avance dans ce roman et que les années passent, on saisit à deux mains la souffrance des personnages jusqu’à s’en irradier le cœur. Cette communauté tout entière a su m’émouvoir, me révolter parfois, avec son entêtement, ses diktats, sa cruauté. Je ne saurais dire qui m’a le plus touchée. Michele Senzasagne, peut-être, pour son indéfectible attachement à Marí et le rejet qu’il subit. La sincérité qui les unit, leur respect mutuel, leur complicité qui sait faire parler les silences. Comme un fil d’or tissé dans la toile dramatique de ce tableau rural. Michele, Marí… Deux jolies âmes qui font partie d’un tout auquel elles ne sont pas conformes, et qui éprouvent chaque jour dans leur chair le besoin de rompre avec une vie dont elles ne veulent pas.
Je reste marquée par ce roman, par sa force, sa beauté (la superbe traduction d’Anaïs Bouteille-Bokobza, qui a choisi ici et là de conserver quelques mots d’italien, préserve et magnifie l’identité du texte), marquée par cette « rencontre » avec l’auteur, que je vais suivre de très près.
Quand la famille s’en mêle…
C'est l'histoire d'une famille pauvre, dans un quartier pauvre de Bari dans la région des Pouilles en Italie, au début des années 80, racontée par Maria, devenue adulte, vieille mais libre.
Dans la famille De Santis, on demande le père, un pêcheur taiseux, tyrannique, que Maria abhorre, la mère, belle mais effacée, mutique ou parlant à ses fantômes. Le fils aîné, Giuseppe, bienveillant et aimant, qui arrondit les angles alors que le deuxième Vincenzo, mauvaise graine, délinquant, tourne mal. Et Maria, la benjamine, petite brune aux yeux bridés et au teint mat, élève brillante mais surnommée « Malacarne » : âme noire et profonde par sa grand-mère.
Contre toute attente et contre l’avis de tous, et surtout de son père, Maria va se lier à Michele Senzasagne, fils du mafieux local. Tous les deux se construisent une défense, se reconnaissent dans leurs souffrances, dans leurs différences et plus si affinités…oui, mais les haines familiales ancestrales sont tenaces ! Parviendront-ils à s’en affranchir ?
Porté par une écriture évocatrice et poétique, on ressent la misère de cette famille, de cette bicoque, de ce quartier, où tout le monde se connaît, scrute les faits et gestes du voisinage où les ragots pullulent et se propagent. Mais Maria, à l’intelligence supérieure observe et analyse. On ressent la violence et l’intolérance, l’incompréhension et l’injustice de ce milieu, le tout baigné dans des non-dits plus mortels que des balles…mais non dépourvu d’amour, quoi qu’on en dise !
[ Malacarne ]
Un vieux quartier de Bari, des ruelles sales, des maisons misérables, les années 80 et au milieu une histoire d’amour inattendue, comme une fleur qui pousse sur une terre aride.
« Je m'appelle Maria. Maria De Santis. Je suis née petite et brune comme une prune bien mûre ": c’est par ces mots que commence le roman de Rosa Ventrella.
Maria naît et grandit dans la partie la plus pauvre de Bari au cœur d’un environnement social dégradé, où les anciennes superstitions et les traditions ataviques coexistent, où la contemporanéité a du mal à s’affirmer.
Maria est une enfant aux traits sauvages, rebelle et très intelligente ce qui lui vaut le surnom de Malacarne. Elle vit immergée dans une terre hors du temps, dans un quartier fait d'abus subis et infligés, dans lequel il est difficile de s’inventer un futur différent.
Son père est pêcheur, sa mère est mère, il y a deux frères plus âgés, Vincenzo et Giuseppe, il y a la grand-mère, vieille et sage, et les nombreuses familles vivant ensemble dans le quartier, parmi lesquelles émergent les Senzasagne. Nicola, le père, fait partie du monde souterrain local, puissant et arrogant, de même que ses enfants, à l'exception du plus jeune, Michele, le compagnon fidèle de son enfance et de son adolescence, celui qui sera le seul point fixe de la vie de Maria.
Dès les premières pages, vous vous sentez enveloppés dans une atmosphère italienne, surréaliste à certains égards, expression d'une société complètement différente de celle à laquelle nous sommes habitués, faite d'oppression et de violence, où la loi du plus fort semble la seule valable. Cette réalité quotidienne est le véritable protagoniste du roman. Une réalité dans laquelle il n'y a pas de place pour l'émancipation, où ce sont les hommes qui commandent, donnent les ordres, gèrent la famille. Un monde dans lequel rien ne peut arriver par hasard et où même les relations sociales obéissent à des règles non écrites basées sur des logiques incompréhensibles, où la lourdeur des réputations pèsent plus que ce que vous faîtes vraiment.
Une histoire entourée par la mer qui emporte le lecteur en douceur, un Roméo et Juliette à la sauce Italie du sud sur fond de déterminisme social, qui n’est pas sans rappeler «l’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante.
Un roman très agréable que l’on s’imagine aisément lire à l’ombre d’un parasol.
J'ai beaucoup aimé cet émouvant roman des éditions Escalles qui effectivement m'a fait voyager en Italie du Sud, dans le village de Bacri dans les années 80.
Le personnage principal Mari' m'a émue par sa façon de grandir et de survivre dans ce quartier et dans ce déterminisme social.
L'auteur fait du beau avec du laid car dans le décor, le contexte, l'ambiance, les personnes...tout est laid.
Et pourtant C'est un beau roman d'apprentissage : on suit son évolution de l'enfance à l'adolescence, dans ses goûts et dégoûts, au travers de ses émotions, ses amitiés et ses haines, ses peurs et ses espoirs.
Il m'a rappelé la saga d'Elena Ferrante dans ses thèmes : notamment la survie grâce à l'éducation et la littérature.
Mais c'est surtout une belle histoire d'amitié et d'amour que j'ai dévorée.
Merci à NetGalley pour cette découverte .#UneFamilleCommeIlFaut #NetGalleyFrance
http://passeuredelivres.over-blog.com/2019/02/une-famille-comme-il-faut-rosa-ventrella-editions.html
Au sud de l'Italie, dans un quartier pauvre de Bari, la petite Maria est connue de tous comme la "Malacarne" (mauvaise chair) en référence a son esprit rebelle. Maria observe le monde du haut de ses neuf ans, entouré d'un père pêcheur, pauvre, violent et très autoritaire et d'une mère douce, absence, triste et effacée.
L'histoire se déroule au début des années 80, dans une Italie comme coupée du monde ; où la destinée des jeunes filles du quartier se résume à un mariage avec le voisin pêcheur, ou pire au voyou du quartier. Cependant, Maria refuse cette vision et entreprend de s'en sortir grâce notamment aux études. Car la "malacarne" se révèle très intelligente. Mais peut-on vraiment s'affranchir de sa destinée et de sa famille ?
L'écriture fluide, simple de Rosa Ventrella emporte totalement le lecteur dans les traces de Maria. Le style est plutôt classique, très accessible, parfois sensible et poétique avec des images colorés de l'Italie du Sud, de la mer, de l'architecture italienne. Dès le prologue , l'auteure nous embarque dans l'orage noire qui se forme au dessus de la ville et d'une mer déchainée. Un prologue complètement dingue, d'une beauté incroyable qui mène à tourner les pages jusqu'à la fin sans s'en rendre compte ; et ce dire que c'est déjà fini !
L'héroïne est attachante, on vit à travers elle sa vie quotidienne, ses sentiments, ses questionnements, ses combats grâce à une plume imagée. Ce roman est un hymne à la liberté d'agir, de penser, aux femmes, pour casser cette image de vieille famille italienne et d'italien machos qui pense que la femme est faite uniquement pour s'occuper des enfants et la maison.
Un roman très féministe, une histoire formidablement racontée et mouvante et c'est une véritable réussite ! Bravo Rosa Ventrella !
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