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Teresa et Angelina sont deux soeurs que tout oppose : Teresa est délicate et silencieuse tandis qu'Angelina, sa soeur cadette, est impertinente et curieuse. Toutes deux grandissent dans l'Italie des années 1940, au coeur des Pouilles, entourées de leur père et de leur mère Caterina, à la beauté incomparable.
Lorsque leur père part à la guerre, leur mère comprend que cette beauté sera sa principale arme pour subvenir à leurs besoins. Elle cède alors à un terrible compromis, sans savoir que celui-ci viendra réveiller la malalegna : ce bavardage incessant et empoisonné des commères, véritable malédiction qui tourmente le village depuis la nuit des temps. Le concert de chuchotements qui serpente de porte en porte se propagera alors jusqu'à atteindre ses filles, Teresa et Angelina, déterminant à jamais leur destin.
« Je crois que si nous pouvions remonter à l’instant qui précède la perte d’un être cher, nous trouverions tous un mot à prononcer ou un geste pour alléger les esprits. »
Teresa a toujours été dans l’ombre d’Angelina. La cadette des sœurs a hérité de la beauté de leur mère et son aisance en public fait oublier son jeune âge. Teresa, elle, se contente de cette distribution des rôles, mais Angelina aspire à plus. Elle aime le luxe, a l’œil qui brille devant les belles étoffes et ne saurait considérer un malheureux sans fortune. Elle sait déjà qu’elle ne vivra pas dans une ruelle et n’embrassera pas la vie miséreuse de ses parents, elle n’a que faire de la bonté des paysans.
Tandis qu’Angeli’ rêve de taffetas, de joues poudrées et de cheveux en cascades, Teresa observe avec attention le va-et-vient des femmes qui animent la maison — ici, la porte est ouverte à tous. Aimante mais réservée, on aurait pu douter que ce fût elle qui s’acclimate le mieux à l’équilibre familial brisé par la guerre.
Car Nardi Sozzu, le père, parti au front, chaque jour qui passe amenuise leurs maigres ressources. Caterina, la mère, se fait alors embaucher par le baron Personè, propriétaire de toutes les terres du village, pour pouvoir remplir les assiettes. On dit l’homme fasciste et coureur de jupons, et sa vue n’inspire que crainte et dégoût. C’est un déchirement pour cette femme modeste et respectable que de vendre ainsi son âme au diable, mais en ces temps difficiles, l’argent n’a pas d’odeur. Ce pour quoi le baron l’emploie ? Nous n’en saurons rien. Peut-être certaines choses méritent-elles d’être passées sous silence.
De retour au pays à la fin de la guerre, Nardi Sozzu ne parvient pas à joindre les deux bouts et brûle de révolte face aux inégalités que subissent les villageois. C’en est assez de tout laisser aux riches, des coups de bâton en échange du labeur. Secondé par le neveu de la makara, la sorcière du village, seul héritier de la vieille femme venu s’installer à Copertino apres qu’elle a fermé les yeux, Nardi Sozzu entame une violente lutte de pouvoir qu’il ne maîtrisera pas longtemps… et qui gangrénera son propre foyer.
La mélancolie m’a serré le cœur de la première à la dernière page. J’ai vécu, à travers le regard de Teresa, femme et mère à l’heure où elle revient sur ses souvenirs douloureux, les crises qui l’ont dévastée, et souvent, je n’ai pas été capable de prendre catégoriquement parti. J’ai souffert avec les femmes de la famille Sozzu, sans pouvoir blâmer Angelina pour ses ambitions de sortir de son rang ni déchoir Caterina pour son sacrifice. J’ai ressenti toute la peine de Teresa, murée dans le silence devant une mère qui s’éteint doucement, perdant la lumière que lui jalousaient toutes les femmes alentour. Et j’ai compris la colère de Nardi. Nardi prêt pour son dernier voyage, prêt à rejoindre Angelina, fauchée en plein envol à 22 ans seulement. J’ai besoin qu’on m’implique dans une histoire, qu’on me permette de m’interroger, et Rosa Ventrella m’a offert cette place privilégiée que tout lecteur est en droit d’espérer. À la fois chronique sociale et familiale, ce roman dénonce, avec pudeur et intensité (l’une des forces de l’auteur), les injustices de tous bords dans une Italie meurtrie par la guerre. Chaque personnage est travaillé avec le même soin et tous m’ont touchée à leur façon. Je retiendrai, parmi les « petits rôles », la coiffeuse. Certains temps de réflexion sont nécessaires, pour mesurer le poids des actes, les conséquences des choix. Des choix qui sont interdits lorsqu’on ne les prend pas en son seul nom, mais en celui de sa famille.
Après Une famille comme il faut, l’auteur réitère la question de l’appartenance et de comment celle-ci détermine l’avenir, coupant l’herbe sous le pied à l’individualité. Cruel et dense, sous ses allures d’ancienne légende contée un soir au coin du feu, La Liberté au pied des oliviers marque le cœur et la conscience. Avec une mention spéciale à Anaïs Bouteille-Bokobza pour sa magnifique traduction parsemée d’italien, qui préserve l’identité du texte.
Pour l’instant, je n’ai jamais été déçue par les publications de la maison d’édition Les Escales et une fois encore j’ai apprécié cette lecture qui m’a emportée dans les Pouilles dans les années 40.
Au coeur des Pouilles, dans un village miséreux, grandissent deux soeurs, Teresa et Angelina, deux soeurs que tout oppose. La beauté contre la banalité, la verve contre le bégaiement mais deux soeurs qui s’aiment. Finalement celle qui parlera, ce sera Teresa, cette enfant aux bégaiements et à la peur de ne pas trouver les mots justes, elle racontera l’histoire de sa famille et cette soeur qui ne voulait pas vivre cette vie de misère, qui voulait vivre libre, grande, telle une star de cinéma.
Angelina et Teresa sont encore des enfants lorsque la guerre éclate et que le père est appelé au front. La mère, Catarina, une beauté fatale, n’a d’autre choix que de celui d’offrir son corps au propriétaire terrien, le baron Personé pour nourrir ses deux filles. Mais la malédiction pèse sur cette beauté transmise à sa fille Angelina… Au retour de la guerre, la mère tait son sacrifice et la situation empire. Le père travaille sang et eau pour faire vivre sa famille mais il est exploité par le baron. En quête de liberté, il se soulève contre ce propriétaire terrien pour obtenir son propre lopin de terre. Du sang coule, des coups sont donnés mais la famille de Nardo a enfin son bout de terre. Mais à quel prix ?
Angelina Sozzu s’éprend du fils du baron rejouant une version italienne et moderne de Roméo et Juliette mais à la fin tout aussi tragique car les rêves de liberté se fracassent sur le mur de la réalité.
C’est ce récit que livre Teresa, devenue femme et mère, alors qu’elle vient accompagner son père vers sa dernière demeure. C’est un récit dur et tout en mélancolie que nous livre l’autrice à travers ces 300 pages. On nous plonge au coeur de la misère des Pouilles. Le soleil ardent, la terre sèche, les coeurs autoritaires des hommes, la beauté des femmes, les cancans des commères, l’amour entre les soeurs, les rêves de liberté, la dure réalité, tels sont les ingrédients que Rosa Ventrella associe pour nous offrir une histoire de famille émouvante et tragique.
Certes ce roman n’est pas un coup de coeur absolu mais l’histoire de Teresa et l’hommage qu’elle rend à sa soeur Angelina sont émouvants.
En résumé : une histoire tragique et émouvante dans les Pouilles
Dans les années 40 au sud de l’Italie, dans cette région déshéritée des Pouilles, Tereza raconte. La vie miséreuse, l’autorité du père, , son départ pour la guerre, la beauté de sa soeur Angelina et de sa mère, et la honte de celle-ci vendant son corps au «seigneur » de la région pour pouvoir donner à manger à ses filles.
Les enfants grandissent, la rébellion gronde parmi les paysans exploités, la répression est violente. L’arrivée de Giacomo, le fils de la sorcière agite la fourmilière. Et dans le cœur de Tereza, nait une passion dévorante. Mais Giacomo n’a d’yeux que pour Angelina alors que celle ci s’amourache du fils du notable.
C’est une période de l’histoire de l’Italie qui n’est pas si ancienne, mais la féodalité est encore la règle. Et la vie étriquée est contrôlée de main de maitre par le baron, qui tient sa cruauté de son père, mais l’aura-t-il transmis à sa descendance?
Alors on souffre avec la famille Sozzu, qui semble bien être sous l’emprise d’un maléfice, revers inévitable d’une médaille dont l’endroit s’orne d’une beauté mortifère.
La narratrice nous entraine avec beaucoup de grâce dans ce récit qui s’apparente aux légendes que pourraient conter les grands-mères d’autrefois. Le cheminement vers le drame révélé dès le départ obéit à d’autres lois que le simple hasard. C’est écrit.
La magie est autant dans l’histoire que dans l’écriture. C’est avec beaucoup de talent que la vie dans cette Italie d’une autre siècle nous est contée. Une très belle découverte.
#Lalibertéaupieddesoliviers #NetGalleyFrance
Direction Copertino, petit village du sud de l'Italie. Les sons de la campagne, les terres rouges, la boue et la misère. L'intrigue démarre dans les années 40. La guerre bat son plein. Les hommes sont partis au front et les femmes sont restées entre survie et une interminable attente.
Ambiance de petit village et de culture paysanne avec Lollina, Giulietta,Nenenna et bien d'autres. Chacune avec son ouvrage, son crochet ou son macramé. Elles font les commères aux pieds des portes, se lamentent, médisent et la Makara qui lit les destins dans la marc du café.
L'intrigue tourne autour de la famille Sozzu : Caterina et Nardio et leurs filles Teresa et Angelina.
Poussée par la misère et la faim, la guerre fait faire des mauvaises choses à Caterina. Réputée par sa beauté sans pareil elle en usa pour nourrir ses filles.
Un roman rural et âpre. C'est la guerre et l'après guerre : famine, froid, la réforme agraire, révolte des paysans, les laissés pour compte et les premiers émois.
Une immersion dans l'intimité d'un petit village italien.
L'histoire des deux sœurs aussi différentes l'une de l'autre mais à l'amour infaillible. Leur rêve, leur combat et leur soif de liberté.
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