Ce livre est une sorte de journal oral, mosaïque éclatée d'une chronique familiale, l'histoire telle que se la raconte une petite fille perdue au seuil de l'adolescence. Le livre débute sur le portrait d'une famille unie et riante. La petite fille voit le monde qui s'agite autour d'elle, ses soeurs maquillées, sa mère qui cueille des fruits et son père qui s'amuse avec ses enfants. Tous les bruits du bonheur.
Soudain ces bruits se taisent. Les soeurs se marient. Les parents ont trop de soucis pour parler avec leur petite dernière. Envoyée en vacances chez un de ses oncles, elle découvre le lourd secret qui pèse sur sa famille. Le malheur l'envahit peu à peu, s'insinue au plus profond d'elle, jusqu'à ce que son corps se recroqueville, se mette en position de veille. Ses seuls points de repère : des odeurs, des saveurs, des bruits.
Rowitha Haring choisit de nous parler corps à corps. Elle nous fait pénétrer au plus près, au plus profond de la petite fille, avec ses souvenirs, qui ne cessent de ressurgir dans le présent, de s'y fondre. Les pôles du livre, le froid et le silence, deviennent des référents originels, qui constituent une sorte de fil conducteur et circulent en direct d'inconscient à conscient. Le malheur colle à la peau, dit le dicton, Roswitha Haring l'a exprimé au pied de la lettre.
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