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Pour Aldanov, la révolution de 1917 est la plus tragique des conséquences de la Première Guerre mondiale. Elle n'a pas seulement marqué le destin de dizaines de milliers de personnes qui, comme lui, choisirent l'exil, elle a profondément marqué le destin de la Russie en la rejetant hors de l'Europe.
Ultime oeuvre romanesque d'Aldanov, Suicide est publié pour la première fois par une revue littéraire new-yorkaise en langue russe en 1956-1957. Le roman s'étend sur deux décennies, du congrès de Bruxelles en 1903 à la mort de Lénine en 1921, et couvre trois révolutions (1905, février 1917, octobre 1917), une guerre mondiale et une guerre civile. S'il mêle personnages fictifs et historiques (Lénine, Staline, Mussolini, Guillaume II, etc.), Suicide n'est pas un roman historique à proprement parler. Aldanov veut montrer la fracture d'une époque.
Le suicide est omniprésent dans le roman, au sens propre (suicide de Morozov et des époux Lastotchkine), mais également au sens métaphorique. Morozov se suicide ainsi au sens figuré en finançant ce parti bolchevique qui, une fois au pouvoir, nationalisera ses usines et détruira la bourgeoisie russe. Enfin, le suicide, c'est également celui, collectif, de cette Europe qui court à la catastrophe de la Première Guerre mondiale et laisse s'installer le régime bolchevique en Russie.
Suicide est la première oeuvre littéraire de l'émigration russe centrée sur Lénine et la révolu- tion d'Octobre. Aldanov y détruit les stéréotypes et mythes révolutionnaires alors en vigueur en Union soviétique, et montre l'intolérance destructrice, la passion monomaniaque sourde aux souffrances humaines qui habitaient le leader du parti bolchevique.
Mark Aldanov (1886, Kiev-1957, Nice), de son vrai nom Mark Landau, est un écrivain russe proche de Bounine et Nabokov. Il émigre en France en 1919, puis en 1940 à New York où il fonde La Nouvelle Revue (Noviï Journal), périodique littéraire en langue russe. Il revient en France en 1947 où il mourra dix ans plus tard.
Son oeuvre romanesque comprend une tétralogie historique sur Napoléon et une trilogie sur les révolutions russes de février et octobre. De retour des États-Unis, il écrit Les Origines (1946), Récit sur la Mort (1952), Suicide (1956-1957), romans sur les mouvements révolutionnaires fran- çais et russe.
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