Évoquer Shiva, le "Bienfaisant", créateur de mondes qu'il détruit en fin de cycle, c'est en quelque sorte remonter aux balbutiements des Indo-européens, quand ils en vinrent à penser que Rudra, ce présumé gardien du gibier offert aux chasseurs, peut occasionnellement se montrer bienveillant. C'est ainsi que Rudra fut invoqué sous le nom de Shiva, pouvoir destructeur, contrebalancé par Vishnou, le Préservateur, pouvoir de cohésion. La Trinité hindoue fut donc imaginée comme Équilibre entre une Puissance de désintégration qui conduit à la nuit totale (Shiva), et une Force de cohésion culminant dans la Lumière (Vishnou).
Un bon millénaire plus tard, les Hébreux guidés par Moïse imaginèrent la divinité sur le mode de l'Être en devenir avec son Peuple : Pharaon sublime et hiératique.
Des relations conflictuelles entre les cultures se cherchant sur la base d'un équilibre des forces cosmiques et les cultures fondées sur une autorité humaine souveraine conduisirent à la disparition de l'empire perse au VIIème siècle, puis à la voie shiite de l'Islam. De nos jours le désamour réciproque peut être tenu pour responsable d'actions terroristes, de conflits internes en Inde et d'une présumée intention du gouvernement iranien à se doter d'un armement nucléaire. Jusqu'à nos jours, le monothéisme a conduit des peuples à l'acceptation résignée de monarques et de dictateurs, fussent-ils athées.
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