Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Sauvons-nous de nos sauveurs

Couverture du livre « Sauvons-nous de nos sauveurs » de Slavoj Zizek et Strecko Horvat aux éditions Nouvelles Lignes
Résumé:

Les philosophes Srec'ko Horvat (Croatie) et Slavoj Zizek (Slovénie) portent un regard instruit de leur expérience des Balkans sur la crise politique et économique d'un espace « communautaire » en mal de projet. Sauvons-nous de nos sauveurs dresse le portrait d'une Europe « malade du libéralisme... Voir plus

Les philosophes Srec'ko Horvat (Croatie) et Slavoj Zizek (Slovénie) portent un regard instruit de leur expérience des Balkans sur la crise politique et économique d'un espace « communautaire » en mal de projet. Sauvons-nous de nos sauveurs dresse le portrait d'une Europe « malade du libéralisme », que l'on ne « guérira » qu'au prix d'un changement radical d'orientation politique.
Le 22 janvier 2012, la Croatie décidait de son adhésion à l'Union Européenne à l'issue d'un référendum ne soulevant guère d'enthousiasme. La campagne en faveur du oui, menée par l'ensemble des partis représentés au Parlement, fut l'occasion d'une intense propagande proeuropéenne. Quitter les Balkans pour l'Europe garantirait paix et prospérité, affirmaient en effet ces derniers. À l'inverse, refuser cette main tendue signifierait tourner le dos à la civilisation et, à terme, condamner le pays à l'implosion.

5 mois plus tard eurent lieu des élections législatives en Grèce, pays miné par une crise sans précédent. Alors que la coalition de gauche radicale « Syriza » - l'équivalent grec du Front de Gauche - venait bousculer le jeu électoral, les partis établis martelèrent un même discours : « ce sera nous ou le chaos. » Hier encore usant de séduction, le modèle néolibéral ne semble plus aujourd'hui s'imposer que par le chantage et la peur. S'il est encore accepté par les peuples européens, ce n'est plus tant grâce à ses promesses - illusoires - de démocratie et de richesse que par une résignation faisant écho à l'implacable argument de Margaret Thatcher : There is no alternative.

Pourtant, tout atteste que le chaos est déjà présent. Les privatisations et les politiques d'austérité menées par les gouvernements successifs et par la Troïka ont acculé la population grecque à la ruine, et plongent aujourd'hui l'Europe entière dans une crise sociale et démocratique sans précédent. Au pouvoir désincarné des technocrates adeptes des coupes budgétaires répond aujourd'hui la menace nationaliste des milices de l'Aube Dorée et d'autres partis d'extrême droite, partout en Europe.

Les auteurs de Sauvons-nous de nos sauveurs affirment que la maladie dont souffre l'Europe trouve son origine dans les pseudo-remèdes imposés par les « aveugles » qui nous gouvernent. Dans la confusion qui règne, la voix de ceux qui résistent « n'est pas celle de la folie de la gauche extrême, mais celle de la raison contre la folie de l'idéologie du marché. » Dans ce contexte, une transformation radicale des structures sociales, politiques et économiques apparaît comme la seule issue réaliste pour sauver l'Europe de ses sauveurs.

Donner votre avis