Les lecteurs ont adoré son roman "Je dansais", et si on suivait les conseils de Carole Zalberg ?
« Une nuit, ton fils s'est tué dans sa chambre, au premier étage de votre maison. Au matin à huit heures, avec son père tu l'as trouvé.
Depuis, à voix basse, tu lui parles. Tu lui demandes s'il se souvient.
La mer étale à huit heures du soir, les talus hérissés d'iris, les pierres de la cour tièdes sous la peau du pied, les filles dont les yeux sourient, toutes les choses belles et la lande silencieuse.
Tu espères tant qu'il est parti gonflé d'elles. Mais comme tu n'es pas sûre qu'en aide, en ailes, ces choses lui soient venues cette nuit-là, tu les lui donnes par la pensée, la respiration, le murmure. » Avec une sensibilité vibrante, lumineuse et poétique, Angélique Villeneuve dit l'après : comment exister sans celui dont on respecte silencieusement le choix d'être parti ? Quelle place trouver parmi les vivants et comment leur dire, à travers ce livre, toute la beauté du monde ?
Les lecteurs ont adoré son roman "Je dansais", et si on suivait les conseils de Carole Zalberg ?
En rangeant la maison de sa grand-mère récemment décédée, Cécile trouve d'anciennes cartes postales d'un certain Pierre, de Montauban.
Or sa grand-mère de qui elle était très proche ne lui a jamais parlé de ce Pierre, non plus qu'à la famille.
Elle mène alors son enquête et découvre un secret de famille.
Une belle histoire relationnelle entre une grand-mère et sa petite fille.
Des personnages pleins de bons sentiments, de beaux décors bretons.
Ce fut une lecture plutôt agréable.
Ce qui m'a par contre agacée, c'est que l'auteure nous redit souvent quelque chose que l'on sait déjà, comme si elle voulait être sûre qu'on a bien compris.
Comment donner mon avis sur ce livre d'Angélique Villeneuve ? Trouver des mots si légers qu'ils viendraient se poser sur les siens comme la vibration d'une aile de papillon ? Il y a ce livre, que j'ai lu il y a plusieurs mois, déjà, et que je continue de garder enserré dans ma poitrine. Il y a ce qu'il exprime et il y a tout ce qu'il fait résonner en moi. Il y a une auteure et il y a une mère. Il y a la mort et il y a la vie. Comment modeler tout cela en des phrases qui exprimeraient l'ensemble, l'intime, le littéraire et le réel, l'écriture et ses effets ? Le plus facile serait de ne pas en parler du tout et de garder pour moi seule les tremblements qu'il a fait naître. Mais ce ne serait guère lui rendre hommage. Et, surtout, ce serait empêcher que mes mots puissent, chez chacun ou même chez un seul, susciter le désir de pénétrer dans cette Nuit de septembre et d'y trouver réconfort. Prétention de ma part, peut-être. Toutefois, il me semble essentiel d'avoir la possibilité de s'aventurer sur ce chemin de vie, que l'auteure, comme un nautonier qui infléchirait sa trajectoire, éclaire en sentinelle blessée.
La narratrice entre dans cette nuit de septembre lorsque son fils, à 21 ans, choisit de se suicider. Longue nuit d'une mère qui, dès lors, commence une quête douloureuse mais vitale. Comment est-on mère d'un enfant mort ? Habituée, par son métier d'écrivain, à faire confiance aux mots pour exprimer, pour explorer pensées, émotions et sentiments, elle utilise les pouvoirs de la langue et de l'écriture pour défricher les chemins de "l'après" avec toute la puissance que donne l'amour. Les mots deviennent ainsi les jalons d'un cheminement intérieur qui permet de reconstruire un être, sans oublier, sans rien occulter, mais en acceptant de plonger au plus dense de la souffrance. Cette capacité à poser les choses, pour mieux les décortiquer, dépouille la douleur de ce qu'elle a d'inconcevable, la circonscrit, en quelque sorte, comme pour l'apprivoiser, sans jamais la faire disparaître.
Amplifié par l'emploi de la deuxième personne du singulier, ce léger pas de côté permet de fouiller la force du lien, le chagrin solaire des souvenirs, les abysses de l'absence irrémédiable, la béance au coeur de la vie et, finalement, d'inscrire ses "pas dans un présent possible". Faire le récit de ces jours enténébrés, c'est aussi laisser filtrer la luminosité intense des bouffées de vie auxquelles le chagrin s'intègre. C'est faire le choix paradoxal de supporter l'insupportable et de préserver cette part de nuit, de garder à vif cette blessure sans que jamais elle ne vienne masquer la beauté du monde. Ne plus souffrir ne serait-ce pas oublier ? Si l'on refuse cet oubli, alors il faut accepter la douleur. Mais l'accepter sans résignation, sans larmoiements, sans impudeur, comme partie intégrante de ce que l'on est. L'accepter dignement, consciemment, parce que, sans doute, c'est là que continue de respirer l'enfant disparu.
Je sais déjà qu'aux moments de chaos, les mots d'Angélique Villeneuve seront là, toujours, et que cette luminosité qu'ils réfractent fera apparaître "les belles choses" et rendra les choses belles.
Une mère qui perd son enfant quoi de plus atroce, une douleur indescriptible, et pourtant, Angélique VILLENEUVE réussit l’impensable. Une prouesse emplie de tendresse, de douceur, écrit avec une prose empreint de poésie, malgré un sujet difficile et douloureux. Je ne pense pas que les personnes ayant perdu un enfant puisse se reconnaître forcement dans le portrait que dresse l’auteur, car la douleur est strictement personnelle et ressentie bien différemment suivant les individus, mais il permet pour les autres de cerner un peu mieux le cheminement d’une mère pour son enfant disparu et par là même, comprendre certaines réactions ou attitudes qui blessent parfois l’entourage, sans que l’on puisse rien y faire.
Beaucoup de douceur, de force et d'authenticité dans ce texte qui évoque la plus dure des épreuves, la perte d'un enfant, par suicide....
Les mots de l'auteur, qui s'adresse à son "double", résonnent longtemps, et nous essorent le coeur...
Angélique Villeneuve a su nous faire partager ses sentiments de mère "orpheline" sans tomber le pathos ! Comment supporter le suicide quand en plus c est celui de son fils et qu on a rien vu venir . La culpabilité la solitude face à sa peine tous ces sentiment si difficiles à vivre
Çe livre est difficile mais traduit bien tout ce vide de l après ...
Ce livre est un trésor. Un concentré de pudeur, de dignité, d'humanité et surtout d'amour. Un amour si fort, si pur qu'il permet de dépasser sa propre souffrance, de ne pas condamner mais au contraire de comprendre. Et de célébrer la vie, malgré le drame, malgré l'impuissance, malgré le choix de celui qui a préféré fuir. Avec ce récit poignant mais toujours digne, l'auteure montre aussi le pouvoir des mots qui réconfortent, qui soignent, qui permettent de se raccrocher à la vie, au beau, à l'avenir.
Cette Nuit de septembre, le fils de la narratrice âgé de 21 ans a choisi de mettre fin à ses jours. Pourquoi ? Nous ne le saurons pas, la lettre qu'il a laissée à ses parents leur appartient et le sujet n'est pas là. Il s'agit plutôt de vivre l'après. De trouver les ressources, d'assumer son rôle auprès de ses deux autres enfants. L'auteure trouve dans l'écriture, qui est déjà son métier, son quotidien, le moyen de poser ses émotions et peut-être de les analyser avec un peu de distance, impression renforcée par l'utilisation de la deuxième personne du singulier. Elle dit l'après. Les formalités à accomplir, la vie autour qui ne s'arrête pas, l'impression de tout ressentir avec une acuité multipliée par cent, le regard des autres, leur peur du mauvais geste, du mot de travers...
"Car tu n'es plus un auteur, une amie, une voisine, le membre d'une parentèle, tu n'es même plus une femme. Tu es la mère d'un suicidé, la mère d'un enfant mort, tu n'es qu'un torrent noir aux rives affolantes. Rien d'autre."
Mais elle dit aussi la renaissance. Elle pour qui les mots sont si importants souffre du manque d'un mot pour désigner précisément sa situation. "Orpheline d'enfant ça ne se dit pas. Rien n'existe dans la langue française pour dire ce que tu es".
Si ce récit est empreint de lumière c'est avant tout par la volonté de cette mère d'avancer. De chercher à prolonger l'empreinte de son fils plutôt que de s'enfermer dans un mausolée. Malgré la douleur des premières fois "sans", malgré la boule qui ne quitte pas ses entrailles. A chaque page elle célèbre la vie dans laquelle elle puise ses ressources, et surtout le beau, les belles choses qui la rattachent à son existence.
Ce récit m'a bouleversée. Par sa justesse, sa sobriété, sa volonté de trouver l'expression exacte. Un témoignage à haut pouvoir de réconfort et surtout, un très bel objet littéraire. Superbe.
Un roman très personnel qui raconte la perte d'un enfant, en se centrant sur la figure de la mère, qui est la narratrice, et nous dit l'affliction, le désespoir, mais aussi le regard que porte sur elle son entourage, et la tendresse qu'elle garde pour son fils disparu.
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2016/03/nuit-de-septembre-angelique-villeneuve.html
Un livre bouleversant qu'on lit d'un bout à l'autre sans pouvoir s'en détacher. Outre la qualité d'écriture indéniable d'Angélique Villeneuve, ce livre, d'une force incroyable, pourrait servir de thérapie à tous ceux qui, comme l'auteur, ont eu la douleur de perdre un enfant. Shakoula, il serait temps que la langue française trouve un équivalent et mette un mot définissant les orphelins d'enfants, un mot pour des maux.
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