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On aura beau jeu de se moquer du pauvre Akaki Akakievitch, qui fonde tant d'espoirs sur son nouveau manteau : chez Gogol la médiocrité est une tentation irrésistible, que même le fantastique échoue à surmonter. Un nez émancipé de son propriétaire, quoi de plus fou ! Si volontaire que soit cet organe, il n'échappera pourtant pas au rêve partagé par le choeur des fonctionnaires de toute la Russie : devenir conseiller d'État... Mais la sincérité, souvent touchante, de ces légions d'hommes obstinés à rêver d'ordinaire peut se muer en fanatisme de la banalité. Le héros du «Portrait», adepte du culte du réel, poursuivra ainsi de sa haine toute trace de beauté, ravageant frénétiquement les oeuvres d'art qu'il se procure. Alors que la normalité étend son empire insensé sur Pétersbourg et le reste du monde, il n'y aura plus que le fou pour poser la seule question qui vaille : «Je ne comprends pas comment j'ai pu penser, m'imaginer que j'étais conseiller titulaire. Comment cette pensée extravagante a-t-elle pu pénétrer dans mon cerveau ?» Cinq nouvelles, cinq chefs-d'oeuvre grinçants où l'humour noir côtoie le fantastique.
Nouvelles de Pétersbourg
Si d’aventure, vous décidiez de visiter la ville fondée par Pierre le Grand, méfiez-vous : des choses étranges arrivent dans cette ville, des choses que l’on jugerait impossible.
C’est ainsi qu’un portrait maudit peut vous causer des frayeurs au cours de la nuit et vous conduire à votre perte.
Votre nez pourrait, même, avoir l’étrange idée de quitter votre visage et mener une existence propre.
Sans oublier les fantômes qui pourraient vouloir se saisir de votre manteau en plein cœur de la nuit.
Bienvenue dans le Saint-Pétersbourg de Gogol.
Ici, cinq nouvelles nous permettent d’arpenter la ville, de la perspective Nevski jusqu’au quartiers mal famés, sans oublier les bureaux des fonctionnaires.
Des nouvelles où l’ironie côtoie le fantastique, dans lesquelles l’auteur n’hésite pas à croquer les travers de ses contemporains, leurs idéaux et leurs passions, leur manque de considération pour quiconque qu’ils considèrent comme inférieur. Bref, un condensé de la vie de l’époque saupoudré de juste ce qu’il faut de cynisme.
Je me suis régalée avec ces nouvelles notamment les deux premières : « la perspective Nevski » avec sa construction narrative, ses descriptions très vivantes, et « le Portrait » avec une construction tout aussi particulière mais parsemé de scènes cauchemardesques.
Bref, n’hésitez pas à faire un crochet par cette ville étrange en compagnie de cet auteur de talent !
En ouvrant ce livre, on nage en plein univers Kafkaïen avant l'heure, ou de pauvres fonctionnaires minables harassés d'accomplir la même tache, ne sont incapables de faire autre chose sous peine de voir de son front perler de grosses goûtes de sueur tant la difficulté est grande. Gogol se plait à se moquer et d'égratigner par la même occasion ses contemporains, un livre très drôle et un peu étrange.
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