Bakhita s'annonce comme l'un des grands livres de cette rentrée, et si on suivait les conseils de lecture de Véronique Olmi ?
Une jeune artiste débarque à Paris, des rêves plein la tête. À l'école de chansons où elle étudie, elle est subjuguée par l'un de ses professeurs, de plus de vingt ans son aîné. Autour de lui, les femmes défilent, attirées comme des papillons de nuit par la lumière. Comment capter son attention ?
Pleine de bruits et de fureur, cette histoire s'étend sur vingt ans et retrace les soubresauts d'une passion au long cours. Elle brosse le portrait d'un homme complexe et attachant, à la fois pygmalion, ami, amant, compagnon et père, qui se révèle être un don Juan impénitent. Mais elle décrit aussi l'éclosion d'une femme à la force insoupçonnée, qui se construit et se découvre au fur et à mesure qu'elle tente d'échapper au piège d'un amour absolu et dévorant.
Pour son troisième roman, Murielle Magellan a choisi la voie du récit autobiographique. Une démarche littéraire qui lui réussit, comme si son histoire, au fil des pages, nous racontait aussi la nôtre.
Bakhita s'annonce comme l'un des grands livres de cette rentrée, et si on suivait les conseils de lecture de Véronique Olmi ?
C'est un roman qui décrit avec grâce et force une courbe que nous livre Murielle Magellan avec N'oublie par les oiseaux, la courbe d'un amour unique, de ces prémices, ces premiers instants à sa fin douloureuse, presque inéluctable. Ce roman à la fois doux et plein d'aspérités est le récit de l'histoire que Murielle Magellan a vécu avec celui qui fut le père de son fils "l'homme slave", cet homme charismatique qui, par peur de la mort menait sa vie tambour battant, brûlant tout derrière lui, brisant des cœurs par ses constantes infidélités, instillant la trahison par ses mensonges, un homme entier, vivant, vibrant.
L'entremêlement du récit construit des souvenirs - de ce qui reste, de ce qui a marqué son corps, son cœur - et des extraits de ces carnets intimes de l'époque - de ces instantanés de sentiments - met en exergue le chemin parcouru par celle qui fût une jeune femme en pleine construction, tendre et presque naïve, qui malgré son envie d'accomplissement a mûri et s'est découverte au travers du regard de l'Autre, de cet homme slave, qui lui a donné le plus beau : un enfant, un petit garçon ardemment désiré. Murielle Magellan nous confie avec des mots choisis ce que fût son parcours, son apprentissage de la vie et de l'amour et par là même les clefs pour mieux comprendre cette femme forte qu'elle est devenue.
Sans fausse pudeur, sans haine aucune, l'auteur raconte ce que fut cet amour de dix-sept ans avec cet homme presque insaisissable. N'oublie pas les oiseaux est le récit d'un amour fort et sincère qui s'effiloche au point de tuer la spontanéité qui cimente un couple et qui, passé au filtre des mensonges et de la trahison, de l'avenir incertain et des silences, teinte l'histoire de haine, de défiance au point de presque tuer tout ce qui a été.
N'oublie pas les oiseaux est un très joli récit initiatique, une éducation sentimentale aussi singulière que bouleversante qui émeut autant qu'elle écorche, une histoire d'amour brûlante et pleine. Un roman touchant, vibrant à l'image des petits mots que l'homme slave déposait dans tous les recoins de la maison pour dire à quel point il aimait...
L’histoire est très simple, c’est une histoire d’amour réussie/ratée. Elle est jeune et fascinée par cet homme sexy et plus âgé qu’elle, qui va mourir d’un cancer. Non, ce n’est pas dévoiler le livre, on le sait dès le début.
Il ne se passe globalement rien pendant plus de 300 pages, si ce n’est leur histoire du jeu du chat et de la souris et les pensées d’une amoureuse « très fllle », du style : je l’appelle, je ne l’appelle pas, il m’aime, il ne m’aime pas, mais …s’aiment-on ? Je suis triste, je suis dépressive, il est revenu, je suis heureuse, il est parti, je suis retriste ….
Sans oublier que le lecteur a droit à des extraits des divers journaux intimes tenus (des vrais extraits), d’un intérêt …très personnel : « j’ai flirté avec Francis hier » « je pense à Francis avec qui j’ai envie d’établir une relation plus grave », « A l’aéroport, Francis avait les larmes aux yeux », « Francis ne craint pas de répéter je t’aime vingt fois si le coeur lui en dit », « Francis va mal … il mérite tellement mieux ».
Je comprends parfaitement que le décès de l’homme aimé donne envie d’écrire sur lui, d’en parler, de ressasser et d’en reparler encore, mais il est possible de le faire de façon intéressante.
Je m’attendais à lire une histoire agréable d’amour et facile, oui, c’est très facile à lire, le style est sans prétention, mais ce n’est ni intéressant, ni drôle, ni touchant, juste répétitif et rébarbatif.
Parce que l'amour, malgré tout. Pour ce magnifique portrait de femme. Pour cette écriture de l'intime, vibrante. Tellement touchant!
L audace, la liberté, le récit d un Ancrage puissant, têtu, toujours si profondément humain, dans une histoire d amour et de vie qui est juste, totalement la sienne.
Il faut lire ce roman, recevoir l éclatante vérité qu il nous donne et l espace qu il nous ouvre à accueillir les nôtres. Ne jamais oublier le courage d être soi, la compassion et la douceur que l on doit à nos errances dans nos existences tendues vers le ciel.
Un dévoilement porté par une générosité rare à saluer et reconnaître que tout ce qui nous traverse, grandes et petites choses, nous constitue fiers forts et dignes de l avoir vécu comme tel.
Pourvu que nous ne regrettions jamais de n être pas un autre, pourvu que le réel soit tout autant saisi que nos rêves, tout peut faire que chacun se déploie et touche sa part de ciel.
Lui: «Tout cela était tellement bon. Tellement là. L'homme slave était l'absent. L'homme qui échappe. Il était l'homme référence.»
Elle:«Ma transparence mâtinée de dédain avait un air de désinvolture alors que je me tuais à la tâche.»
Voilà le portrait d'un homme et d'une femme; elle a dix-sept ans et lui quarante-quatre.
Un amour passion qui la construit et qui le stabilise.
Ce livre est un hymne à l'amour, il n'épargne à aucun moment le lecteur, la lectrice surtout qui s'y retrouvera.L'amour-passion qui construit, qui détruit mais qui fait avancer, coûte que coûte...
Cette femme en devenir y trouve sa sève elle va éclore, encore bouton elle devient fleur.
Elle aime, elle souffre, elle vit elle se construit.
Tendre, passionné et douloureux comme une belle histoire vraie.
Le style est celui des sentiments sans sentimentalisme béat, le ton est juste et le musicalité est celle d'une source trop longtemps captive que l'auteur met à jour et qui gonfle comme les flots bouillonnants et qui ensuite prend sa vitesse de croisière.
Bel hommage au Slave et à Samuel qui saura de quel amour il est naît, en filigrane un magnifique portrait de femme que devrait lire toute jeune fille.
J'ai savouré ce livre comme je regarde la nature éclore en prenant le temps....
Murielle Magellan se penche ici de manière très analytique (sans aucune concession envers elle-même) sur les souvenirs qui ont constitué cette relation passionnelle intense mais chaotique entre elle et son premier grand amour, L'Homme Slave..
La force de ce récit va résider justement dans le fait que la romancière part littéralement « au charbon », osant affronter les contradictions du passé et qui ne la définit plus, bien des années plus tard.
C’est une véritable mise à nu de l’auteure qui nous est ici proposée et cette écriture de l’intimité perturbe autant qu’elle nous interpelle.
L’auteure utilise à certains endroits du récit des références à cet ancien « moi » qui, superposé à celui d’aujourd’hui confère à l’ensemble une double lecture bien surprenante.
Il y a beaucoup de choses à dire sur la richesse de la personnalité de Francis Morane, cet artiste méconnu du grand public et qui a pourtant accompagné de nombreux autres artistes de renom. C’est un homme non seulement charismatique, touchant, aimant et solaire mais qui possède aussi son revers plus sombre, égocentrique, infidèle. La maladie va révéler d’autres facettes de ce personnage constamment déconcertant. Cette permanente double constitution rend d’emblée poignante cette histoire d’amour vouée à un avenir incertain et complexe.
En racontant cette expérience avec le plus de sincérité possible, Murielle Magellan revisite les moments forts de sa vie, heureux comme douloureux avec une écriture que l’on ressent à la toute fin du livre comme apaisée et résolument tournée vers l’avenir de façon optimiste.
Je vous recommande plus que vivement ce livre qui m'a transportée, bouleversée à tel point que je l'ai dévoré en deux jours à peine!...
« C’est l’histoire d’un amour. C’est l’histoire vraie d’un amour.
Cet homme complexe que je raconte a existé, et la jeune femme obsessionnelle qui l’a aimé et qui dit «je» aussi. C’est moi. Les extraits de carnets intimes sont vrais également. Ce sont les miens. Ceux que je tiens depuis toujours et que je n’avais pas ouverts depuis longtemps. Je les consultais pour en choisir des extraits que j’insérais seulement après avoir avancé dans la rédaction et ce, même s’ils éclairaient de façon décalée le récit que je venais de faire. Les « mots du matin » de celui que j’appelle souvent « l’homme slave » sont vraiment les mots qu’il me laissait. Le « cahier de liaison » dont je cite des extraits existe. Je n’ai rien changé. Bien sûr il y a tout ce que je ne sais pas. Et puis la subjectivité. Le filtre de la mémoire. La mise à distance de l’écriture. Mais je n’ai rien inventé. Ou presque rien. C’est parce que cette histoire est vraie en tout point - à d’infimes détails près - que la romancière que je suis a voulu la raconter. Pour en extraire la réalité romanesque, et la restituer, la partager, dans sa nudité, sa beauté, sa cruauté, et sa douceur. »
L’histoire que Murielle Magellan nous raconte ici est la sienne, d’emblée elle le reconnait et le revendique. Elle savait depuis longtemps qu’il en serait ainsi : « j’ai comme l’impression que je vis cette histoire pour l’écrire un jour » se disait-elle aux jours de son amour avec l’homme slave. C’est que cet amour est passionnel, douloureux et lumineux, sombre et magnifique, infiniment romanesque…
Débarquée à Paris, étudiante dans une école de chansons, la jeune artiste qu’est Murielle Magellan tombe sous le charme de l’un de ses professeurs, de plus de vingt ans son aîné, charismatique, fascinant, autour duquel les femmes gravitent et défilent, ‘attirées comme des papillons de nuit par la lumière’. Dès le début de sa formation au Studio des Variétés, et pour longtemps, l’équilibre de la jeune femme dépend de lui. Ses encouragements, ses compliments la transportent, tandis que ses critiques la dévastent. Et puis du jour au lendemain, le professeur inconstant quitte la formation, laissant ses élèves en cours d’année. La vie continue, sans lui. Jusqu’à ce qu’il la rappelle, pour une croisière. Joie folle, sentiment ‘d’indestructibilité jouissive’, pendant un quart d’heure.
« Être près de lui me mettait pourtant imperceptiblement en danger. Un danger indéfini. Innommable. Celui sans doute de l’attirance tenace qui n’a pas encore été identifiée. L’attirance de la peau et de l’esprit mêlés, mais qui n’a pour l’instant nulle part où s’agripper ; aucune prise ni d’un côté ni de l’autre. Soit parce qu’elle est niée, soit parce que la porte n’est pas encore ouverte. Elle se mue alors en rôdeuse qui attend son heure et dont on ne perçoit que l’effluve ou, pire encore, l’ombre portée, furtive. Inquiétante. »
Rappeler cet homme est ‘la première enjambée sur (sa) plus périlleuse embarcation affective’. Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore et même si elle a conscience que cet amour est risqué - mais après tout, quel amour ne l’est pas ? -, elle se lance, elle s’embarque avec lui, l’homme absent, l’homme qui échappe mais aussi l’homme référence, un être singulier, ‘si à part qu’on ne retrouve pas le temps d’une vie des humains aux contours semblables’…
Avec l’homme slave, il y a ‘tant de coups de fil difficile à passer, tant de lettres difficiles à poster, tant de mots difficiles à dire’. Malgré cela, l’amour est là, tellement fort, tellement intense, tellement prenant. « Je voulais avoir le temps de l’explorer, lui. Le comprendre. Résoudre l’énigme. Ou si ce n’était résoudre, au moins approcher. » C’est que l’homme slave est un homme complexe et attachant, mystérieux et passionné, ténébreux et fascinant. Il est pour elle tout à la fois ami, amant, compagnon, père, pygmalion. Mais il est aussi un séducteur impénitent, et un infidèle auto-proclamé : il lui annonce dès le début de leur relation qu’il est libertin, volage et dissolu de nature et qu’une « femme qui veut vivre une relation de tendresse, de complicité, d’amour avec moi doit, non pas accepter cela mais l’absorber, non pas le subir mais l’absorber. » Cette exigence inouïe semble impossible à réaliser pour une amoureuse. Murielle réfléchit puis lui écrit ces mots : « Jamais je n’ai tant désiré avoir cette faculté qu’ont ensemble le buvard, le poivrot, et la bonne terre : celle d’absorber. Si cela dure un peu, cette histoire sera, en tout cas, une révolution pour ma sensualité. Il faut vivre au jour le jour, être farouchement épicurienne, aimer et rester disponible pour aimer encore, ailleurs… pourquoi pas ? »
Cette histoire d’amour ‘à leur manière’ sera pleine de bruits et de fureur, de grands bonheurs et de grandes souffrances, une passion au long cours, tumultueuse, tortueuse, tourmentée. « Son amour était une sorte de rouleau compresseur puissant et sans nuance, envahissant, jouissif, effrayant, exclusif. »
Tout semble les opposer, elle volcanique, passionnée, entière, lui sombre, inaccessible, insaisissable. Pourtant, un lien indescriptible et indestructible les unit durant des années, les ramenant sans cesse l’un vers l’autre, pour des retrouvailles sans cesse recommencées qui ressemblent toujours à une première fois.
« Tout ce temps passé ensemble, on se parle. On rit. Je le questionne. Je profite. Oui, c’est bien ça. Je profite. avec toujours cette sensation, qui perdure en moi, qu’il ne restera pas. Qu’il partira. Qu’il mourra. Que je le quitterai. Il m’encourage tellement ! À écrire, à être ce que je suis, à ne pas me laisser dérouter par les uns ou les autres. À préciser ce que j’aime. À tenir mon cap. Il me regarde tellement. Il me désire aussi. Cette chose se réveille en nous de plus en plus fort. Et on commence à la partager vraiment, ce qui, je le sens, conforte son attachement à moi. Et le mien à lui… »
Paradoxalement, si à certains moments cette passion dévorante a pu détruire la jeune femme, elle l’a aussi construite. Car au fil des pages, on assiste à l’affirmation progressive, à l’éclosion, à l’épanouissement de la jeune fille étudiante qui se métamorphose peu à peu en femme rayonnante et en artiste accomplie. Jusqu’à devenir suffisamment forte et lucide pour comprendre qu’il est temps d’arrêter de tout absorber, de tout admettre, quelles qu’en soient les conséquences. « Le perdre, c’est me perdre pour un bon bout de temps. Mais tout accepter, c’est me perdre aussi… »
L’on comprend en lisant le roman la symbolique de sa couverture… Elle nous raconte en image l’histoire d’une jeune femme dont le cœur s’envole comme un bouquet de ballons rouges, alors qu’elle se trouve en équilibre sur une échelle qui la retient à la terre… Parviendra-t-elle à se libérer pour prendre son envol ?
Le récit est à l’image de cette photo, à la fois gracieux et fort, émouvant et intense, un amour fou, passionné, assombri par des nuages gris, ceux de l’infidélité, du mensonge, de la complexité. Avec beaucoup de subtilité et par le double prisme du passé et du présent, de la jeune fille tendre, amoureuse et naïve qu’elle fut et de celui de la femme décidée et accomplie qu’elle est devenue et qui observe, analyse la première sans concessions, Murielle Magellan nous offre le roman d’une éducation sentimentale, d’une révélation, douloureuse et magnifique. « Rien n’a jamais pu me faire regretter cet amour. Jamais. » Et aujourd’hui, alors que l’homme slave, l’homme aimé, le père de son fils, n’est plus, le temps était venu de reprendre les petits carnets, de remonter le fil du temps et de cette histoire, pour écrire ce récit initiatique absolument bouleversant, infiniment intime mais pour autant d’une grande pudeur de par la mise à distance de l’écriture - preuve que l’auto-fiction peut être subtile, nuancée, respectueuse, à condition que la plume soit ciselée, sincère, et sache faire de la réalité un roman vrai, touchant, magnifique.
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