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Un beau matin, l'honorable Arseni Andréiévitch Iratov, célèbre architecte de cinquante ans dont le parcours rappelle celui d'un Rastignac soviétique (directeur d'un bureau d'architectes, amant insatiable, ex-joueur de cartes, qui a trempé dans de sombres histoires de marché noir avant d'avoir affaire au KGB et de passer quelques années en prison pour malversations financières), se réveille pour découvrir qu'il n'a plus de sexe. L'outil le plus essentiel de son anatomie a tout simplement disparu, ne laissant qu'une fente sur un bas-ventre désormais lisse.
L'organe perdu réapparaît dans un petit village, où vivent une gamine de treize ans et sa grand-mère alcoolique. Le pénis a pris l'apparence d'un gnome, qui se transforme rapidement en beau jeune homme au visage angélique.
La jeune fille décide de le garder comme animal domestique, avant d'en tomber amoureuse, de lui donner un nom français (Eugène) et de l'aider à réaliser son rêve: retrouver son propriétaire Iratov.
Avec L'Outil et les Papillons, Dmitri Lipskerov entraîne le lecteur dans un carnaval fantastique échevelé, démoniaque et absurde, une variation hilarante sur Le Nez de Gogol.
L'Oscar de la lecture la plus foutraque de l'année est attribué à «L'outil et les papillons» de Dmitri Lipskerov !
C'est une histoire fantasque, absurde.
Arseni Iratov, la cinquantaine fringante se réveille un matin et découvre qu'il n'a plus de sexe. Plus de pénis, plus de testicules, son bas-ventre est aussi lisse que celui de sa Véra d'amour. Les attributs masculins ont disparu. Evaporation de zob ! Magique, inexplicable.
Rajoutez à cela une jeune paysanne russe qui découvre sur le chemin de l'école un gnome qui va se transformer en un jeune homme de toute beauté (gnome qui n'est ni plus ni moins que le pénis d'Iratov) et vous voilà au coeur d'une histoire franchement barrée.
Ça part dans tous les sens, des histoires s'entremêlent, les sauts entre le passé et le présent d'Iratov sont continuels et pourtant on ne lâche pas le bouquin tout en ne sachant pas où nous entraine ce délire à la Gogol.
Une farce ? sans aucun doute mais avec en toile de fond la Russie, nos sociétés hyper masculines, la politique, la paternité, la religion, le pouvoir de l'argent, la corruption et j'en passe.
Dmitri Lipskerov est un écrivain à l'imagination débridée mais avec un sens impeccable du style. Le surnaturel se mêle au poétique, au grotesque et au baroque. L'auteur s'amuse et perd son lecteur pour conclure par un dernier chapitre jubilatoire.
Traduit par Raphäelle Pache
Dmitri Lipskerov est l'auteur d'un roman paru chez Agullo, l'an dernier, classé dans mes Coups de coeur, Le dernier rêve de la raison. Il récidive avec ce dernier roman, absolument génial, foisonnant, explosif. Les trois histoires, plus toutes les intrigues secondaires, qui sont nombreuses, se rejoignent évidemment. Elles se mêlent, s’entremêlent, se croisent et convergent toutes vers Arseni Iratov, le personnage principal.
Dmitri Lipskerov joue avec les genres du roman, il y a un peu de fantastique, de la saga familiale totalement déjantée, déstructurée qui explose les codes, les cadres. Il s'amuse sans doute, nous distrait sûrement. C'est le style de bouquin qui bien que comptant presque 400 pages ne se lâche pas une seconde. On a l'impression que ça part dans tous les sens, de tous les coins de la Russie, qu'énormément de thèmes y sont abordés et tout cela est vrai, sauf que c'est diablement maîtrisé. On y parle donc de paternité, de féminité, de la pauvreté en Russie, de la manière dont certains riches s'enrichissent, de politique, de religion, de l'histoire du pays. Finement, l'auteur aborde ces questions, de manière romancée et forte avec l'air d'écrire une farce.
Le texte est formidable, le travail de la traductrice Raphaëlle Pache également, le tout donnant un livre rare et franchement barré, original et fou, drôle et absurde. J'ai lu que Dmitri Lipskerov est considéré comme l'un des écrivains les plus marquants de la Russie actuelle, je le crois sans peine tant ce qu'il m'a montré sur les deux romans parus chez Agullo -très belle jeune maison qui fait un fameux travail de découverte- est remarquable.
Traduction de Raphaëlle Pache.
Aujourd’hui je ne vais pas vous parler d’un roman noir même si ce roman montre, disons, un des travers des hommes qui les conduit à certains comportements qui ont tendance à engendrer le pire.
Je ne vais pas vous parler non plus d’un polar bien que le roman débute sur une disparition qui amène le personnage central à poser des questions et à mener l’enquête sur le pourquoi du comment.
Non. Je vais surtout vous parler d’un texte complètement décalé. C’est une fable très drôle, un conte pour jeunes garçons pas très sages et pour jeunes filles vouées à des vies sous l’emprise des hommes.
Outre une ébauche de la société russe actuelle, c’est un roman profondément féministe, croustillant, subtil, ironique à la limite du cynique.
Et comme tout bon conte, on pourra y trouver une morale : « Tu seras puni par là où tu as fauté ».
Adolescente, j’adorais la littérature russe, en particulier Dostoïevski et ses héros torturés. Ici aussi j’ai retrouvé des hommes torturés, privés de leur virilité.
Le style de ce texte est aussi subtil que l’histoire que l’auteur nous raconte, avec beaucoup d’humour et une écriture moderne, parfois fleurie, si bien que j’imagine que la traductrice a dû passer des moments assez épiques et épicuriens…
Je conclurai en vous disant que c’est vraiment un roman « feel-good », une détente absolue, des éclats de rire et des moments où on se régale à se moquer des personnages.
A lire et relire dès qu’on a un petit coup de blues.
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