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Qui était Emily Dickinson ? Plus d'un siècle après sa mort, on ne sait encore presque rien d'elle. Son histoire se lit en creux : née le 10 décembre 1830 dans le Massachusetts, morte le 15 mai 1886 dans la même maison, elle ne s'est jamais mariée, n'a pas eu d'enfants, a passé ses dernières années cloîtrée dans sa chambre. Elle y a écrit des centaines de poèmes - qu'elle a toujours refusé de publier. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des figures les plus importantes de la littérature mondiale.
À partir des lieux où elle vécut - Amherst, Boston, le Mount Holyoke Female Seminary, Homestead -, Dominique Fortier a imaginé sa vie, une existence essentiellement intérieure, peuplée de fantômes familiers, de livres, et des poèmes qu'elle traçait comme autant de voyages invisibles. D'âge en âge, elle la suit et tisse une réflexion d'une profonde justesse sur la liberté, le pouvoir de la création, les lieux que nous habitons et qui nous habitent en retour. Une traversée d'une grâce et d'une beauté éblouissantes.
D’Emily Dickinson, poète qui, bien malgré elle et à titre posthume, devait devenir l’une des grandes dames de la littérature mondiale, on sait juste qu’elle est née en 1830 et morte cinquante-cinq ans plus tard dans la même demeure du Massachusetts ; que, sans mari ni enfant, elle choisit de vieillir cloîtrée dans sa chambre ; et que de ses centaines de poèmes, elle n’accepta d’en publier que moins d’une douzaine. A partir des traces de papier – lettres et poèmes – laissées par cette femme mystérieuse, ainsi que des innombrables ouvrages publiés à son sujet, Dominique Fortier a librement imaginé sa vie, s’aventurant dans ce monde intérieur qui lui permit tant d’immobiles voyages, elle qui ne quitta sa maison de Amherst, devenue musée depuis, que le temps de son passage au séminaire féminin du Mont Holyoke, où elle fut l’une des rares jeunes femmes de son époque à faire des études supérieures.
Le résultat est un subtil et délicat kaléidoscope d’impressions fines et de détails intimes, qui, bien loin d’une biographie et de seuls faits historiques, donne l’intuition, en mille fugacités dont la superposition finit par composer une image fragile mais persistante, de ce qui aurait pu emplir l’âme-même de cette personnalité si singulière. Au fil des pages, se dessine un être dont la principale raison de vivre semble de se fondre toujours davantage, à force de cultiver son art de l’écriture, dans un monde de papier où tout le reste perd peu à peu de son importance. Ce que son entourage perçoit comme une réclusion de plus en plus marquée, n’est au final qu’une façon pour elle de s’approcher du coeur des choses et de mieux appréhender le monde.
Et, tandis que l’on observe Emily nourrir ses poèmes de ce qui lui tient le plus à coeur - sa maison, son jardin et son coin de nature devenus, au milieu des siens, un condensé du monde, de la vie et de la mort –, pendant que l’on s’émeut de la voir préférer enfouir son œuvre dans le secret de ses tiroirs plutôt que de la soumettre aux exigences conventionnelles des éditeurs et du public, émerge en cette puriste la projection de ce que Dominique Fortier suggère comme idéal de l’écrivain : l’écriture, et rien que l’écriture, dans une quête solitaire et recluse du graal littéraire, à mille lieues des appétences commerciales et narcissiques qui viennent dénaturer l’esprit de création.
Ce petit bijou d’écriture est un enchantement de sensibilité pure, qui vous tient longtemps sous son charme, émerveillé et ravi. Coup de coeur.
A la découverte de la vie d’Emily Dickinson, considérée comme l’une des plus grandes poétesses américaines après sa mort et dont on connait bien peu de chose. Une femme qui a passé les dernières années de sa vie recluse volontaire chez elle et même dans sa chambre et qui pourtant était fascinée par la nature.
Une écriture toute en légèreté et en douceur qui donne envie de lire ou relire la poésie D’Emily Dickinson.
Que sait-on de la poétesse Emily Dickinson ? Apparemment pas grand chose. Une date de naissance, le 10 décembre 1830 et une date de décès, le 15 mai 1886. Entre les deux, qu’elle a toujours vécu dans la même maison située à Amherst dans la Massachusetts, avec ses parents jusqu’à leurs morts et avec sa sœur Lavinia qui comme Emily ne s’est pas mariée. Une enfance entre une sœur et un frère, Austin, de qui elle semble proche. Des poèmes qu’elle ne voulut jamais faire publier bien qu’elle les ait donnés à lire et qu’elle conserve dans les tiroirs de sa commode. Une vie solitaire mais une solitude choisie et assumée, au milieu d’un jardin dont elle contemple la faune et la flore.
Ce sont toutes ces informations que Dominique Fortier livre en filigrane dans un récit qui ne peut pas complètement se lire comme une biographie mais plutôt comme la quête d’une femme qui écrit elle-même et qui cherche à définir les ressorts de la création et en particulier de l’écriture.
Elle nous emmène sur les traces d’Emily Dickinson et de ses fantômes, s’interrogeant au passage sur ce qui construit une personnalité, sur l’importance des lieux dans lesquels on habite. Elle décrit une femme secrète, choisissant de vivre cloîtrée dans sa chambre que ce soit parce que le monde ne lui apporte pas ce qu’elle en espère ou que son monde intérieur lui suffise pour vivre.
Dominique Fortier a choisi de raconter dans une succession de chapitres courts, parfois de quelques lignes, mais étonnamment intenses, la vie de cette femme habitée par sa poésie. Elle ne lève pas entièrement le voile sur le mystère Emily Dickinson mais entrouvre des portes vers une vie où les mots semblent terriblement essentiels.
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