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" A'steure je suis roi ", s'écria Louis XIII quand Concini, sur le pont dormant du Louvre, tomba sous les balles des conjurés.
Il l'était en effet, puisque l'usurpateur était mort et la régente, reine mère dominatrice, " serrée " au château de Blois. Le jeune Pierre-Emmanuel de Siorac, narrateur témoin de ces Mémoires, a participé au complot et Louis XIII l'en récompense en faisant revivre pour lui le comté d'Orbieu. Le contraste est grand entre la vie de Cour, brillante et oisive, et celle des laboureurs du " plat pays " qui, écrasé d'impôts, survivent comme ils peuvent.
Fidèle à la tradition périgourdine de ses ancêtres, le nouveau comte, dès que le roi lui consent un congé, court retrouver Orbieu. Il s'efforce d'être " bon ménager " de son domaine et, pour les mieux comprendre, apprend la " parladure " de ses manants. Pour l'enfant roi, qui n'est plus un enfant, les difficultés commencent : Luynes, le favori, est lâche et sans talent ; la reine mère, aidée par les Grands, prend les armes contre lui ; les huguenots s'agitent et aspirent à se rendre indépendants.
Le roi doit pouvoir de prime à son premier devoir : " Parfaire " son mariage avec Anne d'Autriche : chemin qui, dès qu'il s'y est enfin engagé, lui apporte à la fois des roses et des épines. Louis XIII, roi soldat comme son père, et comme lui prompt et résolu, écrase les rébellions maternelles et tient tête aux huguenots, mais ne maîtrise pas aussi bien la politique du royaume conduite par des ministres qui font mieux leurs affaires que celles de la France.
Cependant le cardinal de Richelieu s'avance à petits pas et rôde autour du pouvoir sans réussir à y entrer, tant son génie fait peur, et d'abord au roi même qui craint d'être dominé. Il finit toutefois par admettre le cardinal en son Conseil mais à une place encore modeste. Rien ne permet alors de prévoir si, ayant l'un et l'autre tant à coeur le bien du royaume, le sceptre et la pourpre réussiront à s'entendre.
Pour les services rendus et son dévouement sans faille, le chevalier de Siorac, devient Comte d'Orbieu par la grâce de Louis XIII qui est parvenu à éliminer Concini et à exiler Marie de Médicis. Soucieux de faire prospérer son domaine, le nouveau comte d'Orbieu s'attache à connaître et à comprendre ses "manants". Mais la vie de cour le requiert plus souvent qu'il ne le souhaiterait et le roi exige sa présence auprès de lui. En effet, Louis XIII, pour ses premiers pas de roi doit faire face à de graves difficultés : réduire l'agitation des protestants, mater la Fronde des Grands réunis autour de Marie de Médicis, choisir les ministres qui sauront être ses meilleurs alliés pour gouverner le royaume et, enfin, concrétiser son "devoir de roi" auprès de son épouse Anne d'Autriche. Sous le regard affectueux du narrateur, le jeune roi apprend son métier et montre les paradoxes de sa personnalité. Mais, dans les couloirs du pouvoir, Richelieu s'avance à pas prudents...
Les impressions que j'ai eues lors de la lecture du précédent volume ("L'Enfant-roi") se sont, hélas, confirmées ici : un récit moins enlevé, des informations répétées, une orientation plus documentaire que fictionnelle m'ont un peu déçue. Le narrateur prend sa charge avec beaucoup de sérieux et n'instille guère d'humour ou de dérision dans son récit, ce qui ne me le rend guère sympathique. Le procédé qui fait intervenir lectrice et lecteur fait long feu et m'a semblé lassant. Peut-être est-ce dû à la complexité des évènements qui forment la charpente de ce volume ? A voir avec le prochain !
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