Berlin 1947, dans une capitale plus divisée que jamais, affamée et en proie à une insécurité endémique, le commissaire Oppenheimer (qui a réintégré la Kripo) est chargé d'enquêter sur la mort d'un simple cambrioleur. Son collègue Billhardt quant à lui, doit élucider la mort d'un petit...
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Berlin 1947, dans une capitale plus divisée que jamais, affamée et en proie à une insécurité endémique, le commissaire Oppenheimer (qui a réintégré la Kripo) est chargé d'enquêter sur la mort d'un simple cambrioleur. Son collègue Billhardt quant à lui, doit élucider la mort d'un petit pickpocket. En apparence, ces deux enquêtes banales n'ont rien en commun, en apparence seulement. Car il apparait assez vite aux deux enquêteurs que les deux petites affaires sont liées à un plus grosse, beaucoup plus grosse, qui met en jeu la diplomatie et l'équilibre des forces dans la future guerre froide qui se profile déjà.
Retour aux affaires pour le commissaire Oppenheimer, dans l'avant dernier (à ce jour) tome de ses aventures berlinoises. Harald Guilbers continue d'explorer le petit monde du Berlin de l'immédiat après-guerre. Berlin est, depuis le premier tome, un des personnages de cette saga. Dans "Les Exfiltrés de Berlin", la capitale du Reich de 1947 est encore en grande partie en ruine, les berlinois ont encore beaucoup de restrictions, ils mangent des succédanés de ceci, boivent des ersatz de cela, la vie n'est pas drôle pour les vaincus. Et puis la séparation de la ville en deux parties, même si elle n'est pas encore effective, se dessine déjà clairement et l'avenir s'annonce des plus sombre. L'intrigue de cette nouvelle enquête consiste en une toute petite affaire qui commence de façon très banale pour se terminer comme cela a souvent été le cas dans les méandres de la Grande Histoire. Ici, il est question de la fuite des anciens nazis vers l'Amérique Latine, de la complicité de la Suisse et du Vatican dans ces vilaines affaires d'exfiltrations, mais aussi des services secrets américains qui lorgnent vers les anciens scientifiques nazis dans l'optique de voler leurs compétences pour la future Guerre Froide. Au milieu de tout cela, Oppenheimer enquête, interroge, suspecte et confond, comme le bon policier consciencieux qu'il est. Cette fois encore, il va perdre des choses au passage, des amis, des illusions, et aussi quelques petits scrupules. Petite surprise, cette enquête est l'occasion de retrouver un ancien personnage que l'on avait presque oublié. Un ancien personnage dont je n'aurais pas parié qu'il survivrait à la défaite du Reich ! Toujours aussi ambigu et insaisissable, on est étonné de son retour surprise, mais pas tellement par ce qu'il est devenu : une anguille reste une anguille ! L'intrigue est agréable à suivre et on ne perd pas le fil, même si je reconnais qu'elle n'est pas aussi passionnante que certaines qui l'ont précédées. Ce 5ème opus ronronne quelque peu au regard des trois premiers tomes, plein de bruits de fureur et de dangers. Mais les romans de Guilbers sont toujours très documentés, instructifs et historiquement pertinents, cette plongée dans le Berlin détruit de 1947 est une plongée dans le grande Histoire, celle d'une Allemagne qui a mis du temps à se dénazifier en profondeur.