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Vingt ans après Pour Jean Prévost , Jérôme Garcin fait le portrait d'un autre écrivain-résistant que la France a négligé et que l'histoire a oublié. Il s'agit de celui de Jacques Lusseyran, né en 1924. Devenu aveugle à huit ans, Lusseyran s'engage dans la résistance avant d'être déporté à Buchenwald. Revenu des camps, il s'expatrie en Amérique où il est nommé professeur de français avant de mourir d'un accident de voiture à quarante-sept ans.
Un roman à couper le souffle et un hommage à un homme d'exception qui a choisi de transformer ses faiblesses en forces.
Jérôme Garcin transmet beaucoup d’enthousiasme pour faire sortir de l’oubli Jacques Lusseyran, qui fut un des jeunes héros de la résistance française lors de la dernière guerre mondiale.
Suite à une mauvaise chute dans la cour de récréation de son école, Jacques Lusseyran perdit la vue à l’âge de huit ans. De constitution dynamique, il transforma ce handicap en un avantage, sachant créer une lumière intérieure et se servir du ressenti du toucher, de l’ouïe et de l’odorat pour, d’après lui, même mieux voir qu’avec des yeux.
Il se lie d’une amitié indéfectible avec Jean Besnié qui lui décrit chaque parcelle de paysage et lui dira : « Si tu n’étais pas là et si je ne devais pas t’expliquer, je verrais tout cent fois moins bien. »
En 1941, ayant obtenu son BAC philo, il intègre l’hypokhâgne de Louis-le-Grand car il rêve d’enseigner. Après ses cours, il part avec son ami, rue Cabanis dans un lieu de l’hôpital Saint Anne où sont cachées des machines pour ronéotyper des petits bulletins de propagande antinazis.
En 1942, les lycéens forment un groupe de 600 Volontaires de la Liberté mené par le professeur agrégé de lettres Jean Guéhenno (surnommé Cévennes comme Jean Bruller se nomme Vercors dans la Résistance), qui sera dénoncé par des étudiants collaborationnistes, rétrogradé par le régime de Vichy et qui devra quitter son poste à l’automne 1943.
Le groupe rejoindra un réseau qui dispose d’un vrai journal ‘Défense de la France’ distribué dans la rue, les boites à lettres et le métro, qui après-guerre deviendra France-Soir. Les réunions se succèdent dans l’appartement familial de Jacques jusqu’au 20 juillet 43 où, sur dénonciation, la Gestapo embarque l’aveugle âgé de 17 ans à 5h30 du matin.
Jacques sera conduit rue des Saussaies, siège de la Gestapo, puis incarcéré à Fresnes, séjour dont il écrira plus tard ‘Le silence des hommes’. Puis ce sera Buchenwald où les alliés viendront le libérer avec une autre poignée de rescapés. Jean Besnié mourra en déportation.
Jérôme Garcin brosse une biographie et fresque historique très vive qu’il tire d’un travail de documentation remarquable.
A la Libération, grande fut la déception de Jacques en apprenant qu’une loi signée Abel Bonnard, académicien et ministre de l’éducation nationale et collabo exacerbé, empêche les non-voyants à se présenter à l’École normale supérieure. Ce décret du régime de Vichy ne sera abrogé que 15 ans après la fin de la guerre.
Obligé à des postes de substitution, Jacques fera de nombreuses rencontres dont celle de Pierre Favreau, son ancien prof d’histoire à Louis-le-Grand, qui va intervenir pour qu'il soit nommé pour deux ans au lycée français de la Mission laïque de Salonique en Grèce. Sur place, les autorités et le British Council lui font la vie dure en l’accusant de diffuser de la propagande communiste alors que la guerre civile fait rage dans le pays.
Il sera ordonné de rentrer en France où il accompagnera de jeunes Égyptiens pour préparer leurs thèses universitaires. Il dispensera des cours de civilisation française à la Sorbonne et des leçons de littérature qui rempliront les amphis et seront ovationnées. Pourtant ses livres seront tous refusés d’édition.
La déprime ne le lâche pas et c’est un homme aux méthodes occultes qui lui redonnera son bel optimisme. Sur ses conseils il part aux États Unis enseigner à Cleveland la littérature et où non seulement il sera édité, où son livre « Et la lumière fut » sera un best-seller et où il est connu comme « The blind Hero of the French Resistance » et où il est toujours étudié dans les universités.
Après trois mariages, dont deux en France, il devra quitter les US car sa 3eme épouse, elle-même mariée et qui dut divorcer, est de 17 ans sa cadette. Cette liberté adultérine ne rentre pas dans le cadre puritain américain surtout quand on est professeur. Ils rentreront en France s’installer dans le Midi.
Pourtant, en 1969, ils purent encore se rendre et s’installer à Hawaï où Jacques a obtenu une chaire de littérature française contemporaine à l’université.
Suite à une embardée, ils mourront dans un accident de voiture lors d’un congé annuel d’été en France en bord de Loire. Ils seront enterrés ensemble dans le petit cimetière de Juvardeil où repose la famille maternelle de Jacques.
« Le journal Ouest France dans son édition nantaise du 28 juillet 1971, titre : ‘Deux habitants de Honolulu sont tués sur la RN 23.’ Ainsi va la postérité. »
Une biographie bien intéressante écrite sans grandiloquence qui rend hommage à un oublié de notre Histoire.
Après la sortie du livre, des témoins ont apporté des compléments d’information que Jérôme Garcin a eu l’élégance de faire publier et qu’on peut lire en fin d’ouvrage dans l’édition Poche Folio ce qui accentue la véracité du texte, dont la lettre de l'historienne Zina Weygrand notant que Lusseyran n'était pas 'le', mais parmi les 132 aveugles de la Résistance française qui ont combattu le nazisme.
Il fallait toute la sensibilité de Jérôme Garcin et tout son talent d’écrivain pour que naisse ce livre.
Il raconte l’existence de Jacques Lusseyran.
A huit ans, un stupide accident lui fit perdre la vue.
Toute sa vie, il fit de sa cécité une force.
Résistant, il fut déporté à Buchenwald.
Rescapé, il écrira sans relâche bien que peu de ses manuscrits aient été édités.
Ses œuvres sont très peu connues.
Et pourtant, son parcours courageux et atypique est exemplaire.
Grâce à Jérôme Garcin, les honneurs qui lui sont dus lui sont enfin rendus.
J’ai vraiment hâte de le lire en commençant par lire « Et la lumière fut »
Une belle découverte avec cette écoute d'abord d'un personnage extraordinaire, humain généreux dont je n'avais jamais entendu parlé puis d'un auteur à la belle plume.
Avec une écriture ciselée et poétique, précise et imagée, Jérome Garcin nous fait voir avec le yeux de Jacques Lusseyran, il nous ouvre les portes de ce monde inconnu au destin particulièrement riche de cet inconnu qui a pourtant vécu la grande histoire.
un livre qui m'a ravi au plus haut point et qui mérite amplement l'engouement du public, d'autant que ce livre fait renaître un homme et son combat dans la résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale, un homme aveugle qui faisait jaillir la lumière nichée à l'intérieur de lui, un homme oublié de tous. Ce n'est pas tout à fait une biographie mais simplement le portrait de Jacques Lusseyran qui devînt aveugle à huit ans et qui malgré sa cécité fit preuve dans grand courage parmi le groupe Les Volontaires de la Liberté et en intégrant l'équipe du journal Défense de la France.
Avec cet ouvrage nous en apprenant davantage sur le combat de Jacques Lusseyran mais aussi sur tous ces jeunes résistants pour nombreux mort avant leur majorité et qui par leurs actions aidèrent la France et combattirent pour notre liberté. Ce qui touche dans ce livre est la philosophie de Lusseyran, sa façon à lui de voir le monde et son acharnement qui lui ont permis d'enseigner la littérature française aux Etats Unis et d'écrire notamment sa biographie Et la lumière fût, cet homme qui se disait chanceux d'être non voyant eu un parcours incroyable avant de mourir prématurément sur une route de France.
Jérôme Garcin rend un hommage sans apitoiement à un homme aveugle et résistant dont la vie fascinante aurait méritée bien plus que ces quelques 200 pages et c'est probablement le seul point négatif de cet ouvrage, car le style est simple et les chapitres courts permettant d'aérer l'ensemble du récit sans que l'accumulation de faits, dates et autres évènement viennent perturber la lecture. Le petit plus de l'ouvrage étant sans nul doute "l'épilogue" dans lequel Jérôme Garcin nous donne à percevoir les remerciements qu'il aurait pu offrir à Jacques Lusseyran pour cette belle aventure d'écriture.
Une biographie intéressante sur le destin fascinant d'un homme qui aura eu bien plus d'une vie.
Et voilà encore un personnage qui a joué un rôle important dans notre Histoire et dont personne ne se souvient. Jacques Lusseyran, le non-voyant, avait tout pour être malheureux et les événements se sont succédé pour lui mener la vie dure. Mais grâce à la très belle de plume de Jérôme Garcin, j’ai pu découvrir le destin tragique et pourtant si lumineux de ce petit héros.
Être fortement handicapé, être rejeté par la société, être déporté et toujours garder le sourire, c’est schématiquement le résumé de la vie de Jacques Lusseyran. A travers ce personnage ultra optimiste et charismatique, on met aussi le doigt sur les injustices qui gouvernaient le monde. Le fait qu’il n’ait pas pu devenir professeur en France ou le fait qu’il se sentait plus aimé et moins stigmatisé en camps de concentration qu’en liberté, en disent long sur les mentalités de cette période. J’ai donc non seulement appris à connaître l’homme hors du commun mais aussi l’époque dans laquelle il évoluait.
J’ai craint dans les premiers paragraphes que l’auteur ne se lance dans une adulation de ce résistant aveugle. Il n’en est rien. Il nous dépeint sans concession sa destinée qui n’en reste pas moins fascinante. Comme il le dit si bien, Jérôme Garcin n’a pas voulu encenser Jacques Lusseyran mais simplement le sortir de l’oubli où il n’avait pas sa place. Il ajoute dans les dernières pages (en version poche), les modifications et les précisions apportées par les témoins encore vivants, ce qui accentue la véracité et surtout la bienveillance de ce travail contentieux.
Merci pour cette mise au point qui était méritée et nécessaire!
Le voyant nous raconte le parcours de Jacques Lusseyran, son enfance et son adolescence, une fois devenu aveugle, puis son engagement dans la résistance, sa déportation à Buchenwald, mais aussi son retour, et l'après tel qu'il tente de le reconstruire.
Le roman est bien construit, bien documenté, mais j'ai parfois eu le sentiment d'être face à un récit académique, qui pouvait manquer d'âme.
Il réussit cependant à merveille à nous donner envie d'explorer l'oeuvre de Lusseyran!
Ma chronique complète est ici : viederomanthe.blogspot.fr/2016/02/le-voyant-jerome-garcin.html
https://familytripandplay.wordpress.com/2015/10/23/lecture-le-voyant-de-jerome-garcin/
Jacques Lusseyran est né en France en 1924. A l’âge de huit ans, un accident le rend aveugle. A force de courage et de volonté, il poursuit néanmoins une scolarité normale. En 1941, encore adolescent et lycéen à Louis le Grand, il fonde un groupe de résistants, les Volontaires de la liberté, composé d’étudiants très actifs, dont il prend également la tête.
Déporté à Buchenwald, il écrit Et la lumière fut, récit de cette incarcération très connu outre-Atlantique. Car c’est aux Etats-Unis qu’il tentera de se reconstruire une nouvelle vie, la France d’après guerre étant toujours sous le coup des lois pétainistes interdisant notamment aux aveugles d’enseigner, ce dont il rêve. Il y écrira Douce, très douce Amérique.
Biographie non didactique, ce livre est basé sur des faits autant que sur des citations de ses livres ou des détails plus personnels. L’auteur met en avant la formidable envie de vivre de Jacques, qui parvient à faire de sa cécité un atout, dressant au final à un portrait sensible d’un homme charismatique et combatif. C’est également le portrait d’une époque.
Un récit atypique, qui m’a fait découvrir ce personnage, et m’a donné envie de lire ses livres.
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