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"Sur un paquebot qui va vers l'Amérique, un jeune homme rencontre une femme qui lui fait perdre toute innocence.
Dans un bistrot, un inconnu vient me dire : 'Je vous ai eu dans ma ligne de mire, en Algérie.' C'est parce qu'il avait froid, dans une briqueterie en Hongrie, que mon voisin, quant il était petit enfant, a échappé à Auschwitz.
Par trois fois, le 'flûtiste invisible', qu'on peut appeler le hasard - ou la main de Dieu -, fait basculer des existences. Pourquoi ? C'est toute la question de ce roman." Philippe Labro.
Philippe Labro nous conte au travers de trois nouvelles comment le destin ou le hasard peut modifier notre parcours.D'un jeune homme qui va perdre son innocence sur Le Queen Mary envoûte par une mystérieuse femme aux cheveux jaunes ,de l'auteur lui-même dans la ligne de mire d'un tueur qui pourtant n’appuiera pas sur la gâchette et enfin de son ami Toma qui échappera aux camps de la mort par un incroyable concours de circonstances.
"Je crois qu'il n'y a qu'une seule chose dont nous devrions être certains : la sensation qu'autour de nous, avant ou après, en dedans ou en dehors, en dessus ou en dessous, il y a un élément inconnu sur lequel nous n'avons aucune prise, aucun contrôle, mais dont nous pouvons imaginer qu'il en exerce un sur nous. C'est l'élément inconnu qui m'intéresse."
"Trois histoires du passé – elles semblent n'avoir aucun rapport les unes avec les autres, mais elles sont reliées par le même fil, tissées par une puissance obscure, au son de la même musique mystérieuse que joue le flûtiste invisible."
Trois nouvelles peuplées de mystérieux personnages, parsemées de réminiscences du passé, marquées par des "concours de circonstances" et des rencontres de hasard, voilà ce que nous propose Philippe Labro dans son dernier ouvrage.
On y retrouve ses thèmes de prédilection – l'amour, le passé, la nostalgie – servis par ses talents de conteur. "Si le lecteur le souhaite, ce livre peut être tenu pour une œuvre d'imagination", même si l'on pressent que l'auteur a mis un peu – beaucoup – de lui dans ces pages...
Le premier récit resurgit à la faveur d'un air siffloté par le narrateur, "Bye bye Blackbird", qui pousse un homme, sorte de "dandy attardé", à lui raconter comme on se confesse un épisode de sa vie, lorsque, jeune étudiant en lettres se rendant aux Etats-Unis à bord d'un paquebot, il s'éprit d'une jeune Américaine aux cheveux jaunes, une étrange étrangère, qui se faisait appeler "Blackbird" et avec laquelle il découvrit "la force de l'obsession amoureuse. On ne pense qu'à elle, on en devient non seulement marteau mais idiot, prisonnier de son idée fixe. Rien d'autre ne compte, le temps n'est plus le même."
Le deuxième récit pose une question essentielle : "À quoi ça tient ?" À bien peu de choses, sans aucun doute, à un de ces concours de circonstances qui changent des destins, sacrifient ou sauvent des vies. À trop de brouillard sur une vitre, puis à un instant d'hésitation suivi d'un renoncement qui ont fait qu'un homme a tenu le narrateur dans sa ligne de mire lors de la Guerre d'Algérie et que, par deux fois, il n'a pas tiré. Hasard, coïncidence, "main invisible" qui a stoppé le geste fatal ? Chacun peut y lire ce qu'il pense, imagine ou croit.
Le dernier récit est bouleversant, il évoque comment une famille a échappé miraculeusement à la barbarie nazie. Avec ce que l'on connait aujourd'hui du système d'extermination mis en place, on imagine que nombre de survivants ne doivent leur salut qu'à des renversements extraordinaires, de toutes petites choses en apparence, qui parfois pourraient passer pour des contrariétés, des empêchements, et qui, dans ces circonstances, font basculer des existences. Ainsi, dans cette troisième nouvelle, Toma raconte que c'est parce qu'il avait froid et a obligé par son insistance sa mère à changer d'étage qu'ils ont échappé à une rafle ; puis, il ne sait pourquoi, c'est l'arrêt et le recul du train qui les menait vers un camp – Auschwitz sans doute – qui leur a sauvé la vie. "L'ironie de ces renversements explique, entre autres, le sourire dans le regard de Toma", le sourire "des gens qui ont appris à traiter avec l'incertitude des choses. Je ne connais pas de plus apte définition. Elle autorise Toma à porter cette expression dont le sens échappe à ceux qui le croisent : cet homme a traité avec l'incertitude des choses de la vie."
C'est bien de cela dont il s'agit dans ces trois récits, l'incertitude des choses de la vie, hasard, destinée, fatalité ou main de Dieu… Quel que soit le nom donné à ce musicien des âmes, au "flûtiste invisible", comme l'appelle Einstein, sa petite mélodie parcourt et bouleverse nos existences. Lui seul connait la partition et peut en interpréter les notes et les accords. Au fil de ces trois "confessions" retranscrites d'une plume sensible et ciselée, Philippe Labro nous entraîne vers les profondeurs énigmatiques et merveilleuses de nos existences, faites d'ombres, de lumières et d'instants suspendus.
"Tout est déterminé par des forces sur lesquelles nous n'exerçons aucun contrôle. Ceci vaut pour l'insecte autant que pour l'étoile. Les êtres humains, les légumes, la poussière cosmique – nous dansons tout au son d'une musique mystérieuse, jouée à distance par un flûtiste invisible."
3 histoires, j'en aurais souhaité plus pour créer une vraie partition de hasards
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