Des plaisirs de lecture pour tous les goûts !
Même thématique pour Les incendiaires dont j'ai d'autant plus regretté regretté l'aspect confus...Merci pour ce passionnant retour!
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Des plaisirs de lecture pour tous les goûts !
Comment comprendre l'incompréhensible ? (pour moi en tous cas)
Comment admettre que certains puissent se donner corps et âme, littéralement, sans la moindre retenue au point de disparaître, de ne plus être du tout ?
C'est ce que nous propose d'imaginer Anne Boquel avec ce premier roman qui aborde un sujet franchement pas facile.
Et pourtant, Bravo Madame, vous avez fait là un beau travail de recherche et d'imagination
Là où je sais que ce livre va beaucoup plaire, c'est que moi il m'a beaucoup énervé !
Expliquons-nous.
Je ne peux supporter la manipulation
J'ai beaucoup de mal avec la faiblesse d'esprit
Je déteste le fatalisme
Et Lucie m'a prodigieusement énervé !
Alors oui, ce n'est qu'un personnage fictif et j'exagère (certainement) un peu.
Mais justement, le fait d'avoir été emporté à ce point dans cette histoire de descente aux enfers des sectes est pour moi la preuve de la qualité du texte et de l'histoire qui nous sont transmis
Et cette pauvre Lucie, même si je serai bien entré dans le livre lui coller 1 ou 2 claques, est un personnage bien construit.
Son historie de jeune femme bien sous tous rapports à la vie monotone qui plonge par curiosité, volontairement et sans limite dans le désespoir et la dévotion aveugle est vraiment bien pensée
Bref, si vous voulez vous énerver, pleurer de rage ou de tristesse, courir derrière l'inévitable chute, ce livre est très bien pour vous !
Belle Lecture à Toutes et à Tous
DIEU EST AMOUR - Jean ch. 4 v. 7-12
« Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés »
Merci Babelio et Seuil pour cette découvert
Lucie est conservatrice d'un petit musée d'art religieux dans l'Oise. Une vie fade et sans saveur, assez ordinaire, comme doit l'être sans doute celle de nombre d'entre nous. Pourtant, l'amour se fait attendre, les déjeuners du dimanche chez les parents n'ont rien de très amusant, et son métier n'est ni passionnant ni valorisant. Lorsque sa collègue lui propose de se joindre à elle pour participer aux réunions de La Fraternité, ce groupe de prière et de solidarité qui lui apporte tant de bien-être, Lucie n'hésite pas longtemps.
L'expérience est déstabilisante, elle se demande comment s'intégrer à ces groupes fusionnels et aimants. Mais peu à peu, la communauté lui ouvre les bras. Le goût de la prière et ses bienfaits pour son âme, l'oubli de sa solitude et la fraternité trouvée là lui apportent tout le bien-être dont elle n'osait même plus rêver.
Même si les effets bénéfiques de la prière, la richesse de la vie intérieure promise, ne lui semblent pas si réels que ça, elle trouve enfin un remède à sa solitude.
L'aura du Berger, sa présence, sa voix, sont des facteurs essentiels de son désir d'intégrer le groupe. Car le Berger est le maître des célébrations, celui qui désigne les élus, celui que tous vénèrent et rêvent d'approcher, prêts à tout faire pour le satisfaire. Donations, soumission, physique ou spirituelle, tous les moyens sont bons pour lui plaire.
Lucie intègre une nouvelle façon de penser, de moins en moins par soi-même mais toujours en conformité avec les règles, de se nourrir de moins en moins car le jeûne est bénéfique à la spiritualité, de dormir le moins possible car le travail au bénéfice de La fraternité doit être la priorité de tous. Toutes ces contraintes dirigent désormais sa vie. Le silence, le secret, l'absence de contact avec ceux qui peuplaient sa vie d'avant sont exigés. Violence sexuelle, soumission, dons d'argent, de temps, de travail, rien n'est épargné aux fidèles.
Étonnant premier roman qui met en lumière un problème actuel. Car la soumission, l'acceptation des règles et le pouvoir des sectes sont bien réels.
Ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/03/03/le-berger-anne-boquel/
Lucie, 29 ans est conservatrice et vient de rompre avec son amoureux, quand son amie Mariette l'invite à rejoindre un groupe de prière. En quête d'elle-même et de rayonnement, elle s'apprête à vivre une aventure hallucinante. Mais s'inquiète-t-elle de savoir ce qu'il y a après l'éblouissement ?
Ce roman décrit le processus lent, aveugle d'une emprise, d'un enrôlement à une secte. Le mode opératoire est rôdé et toujours le même. D'une fragilité va naître la brèche dans laquelle l'ensorcellement pourra avoir lieu.
Les belles paroles, l'esprit d'union et de paix se confondent dans une voix unique et hypnotique. Le Berger est le maître gourou qui régit la communauté. Lucie tombe sous son charme et lui remet sa vie dans un abandon, dont pourtant elle se défend. On assiste à cette dépression dans une langueur qui nous imprègne tout entier.
La mise en abîme est sournoise, pour laisser une empreinte durable. Toutes les étapes sont méticuleusement retranscrites, de la fascination, en passant par le doute, jusqu'à l'humiliation et la rupture.
L'écriture est discrète et sensible, elle nous touche à vif, profondément.
On assiste impuissant à cette descente aux enfers, incontrôlable. Les personnages sont effacés, soumis à une volonté qui leur échappe. On est ébahi par leur crédulité, leur comportement nous heurte, et nous sommes envahis par des sentiments hostiles. On parle de manipulation, de perversion, de dogmatisme. On y dit les privations, la violence, les abus. Avec ce roman, on s'inscrit dans une vigilance accrue des chants de sirène invoqués sous le compte des spiritualités.
L'auteure réussit à être dans la maîtrise pour être à la fois dans la justesse et la puissance. À découvrir !
Un premier roman édifiant qui nous fait entrer de plein pied dans le monde nébuleux des sectes. C’est un sujet qui m’a souvent laissée perplexe tant je crois au libre arbitre de chacun mais devant le nombre des dérives sectaires, je dois bien reconnaître que la recherche de fraternité, de spiritualité peut s’avérer être un piège. L’auteur nous propose de suivre le parcours de Lucie, conservatrice dans un musée de province. A l’initiative de Mariette, elle va se retrouver dans groupe de prière qui va lui apporter beaucoup et finir par lui prendre encore plus. J’ai trouvé l’analyse des étapes mis en place par «la Fraternité » en la personne de son berger Thierry particulièrement bien amené, lentement mais surement. Son manque de confiance en soi, son besoin de reconnaissance et d’amour en font une victime toute trouvée. Puis vient une alternance de chaud / froid qui déstabiliserai n’importe qui. Sans compter des outils efficace comme la privation de nourriture, de libre arbitre, de sommeil, de vie sociale et j’en oublis tout cela est fort bien huilé et porté par une écriture soutenue qui rend le récit glaçant. Une lecture qui fait mal, qui met mal à l’aise entre incompréhension et colère. Une descente vertigineuse allant de la joie sincère des débuts et la dégradation irrémédiable du final. La lente transformation de cette jeune femme est d’une efficacité à toute épreuve. J’avais hâte de savoir si Lucie arriverait à se relever de cette expérience au combien douloureuse. J’ai eu le sentiment d’être à l’intérieur de la secte tant l’auteur nous fait vivre la psychologie du groupe tout autant que celle de Lucie. Une analyse qui ne peut laisser indifférent, où l’on comprend que cela peut arriver à n’importe qui et c’est tout bonnement effrayant. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/02/22/38830259.html
Lucie vit seule. Elle occupe le poste de conservateur d’un petit musée d’art religieux, très peu fréquenté. Par désoeuvrement elle accepte de se joindre à sa collègue qui fréquente une communauté spirituelle, elle qui n’a jamais manifesté un quelconque intérêt pour la religion quelle qu’elle soit. D’abord distante, mais jamais critique, elle se laisse peu à peu séduire par le charme charismatique du Berger, le gourou de l’assemblée. Le mécanisme est en marche et peu à peu la secte envahit son existence, jusqu’à commettre l’irréparable.
Parcours classique de l’emprise, par un manipulateur qui sait repérer ses proies, et Lucie correspond sans aucun doute au profil type. Solitude, ennui, peu de relations, qu’elles soient familiales ou amicales.
Tout est plausible et évoque ces récits de presse qui relatent ce type d’arnaque, concernant parfois des familles entières, embrigadées peu à peu jusque’à se dépouiller de l’ensemble de ses biens.
Le style est cependant très factuel, et hormis la question de l’issue d’une telle histoire, la lecture ne suscite que peu d émotion. Le roman aurait gagné en intérêt si l’écriture avait exprimé plus de passion, de parti-pris même.
Merci à Babelio et aux éditions Seuil.
Lucie presque la trentaine a une vie grise pour une jeune femme de sa génération. Son couple avec Louis pas de l’aile, est-ce un couple ? On peut en douter. Malgré un travail intéressant elle procrastine même dans ce domaine elle ressemble à une souris grise, rasant les murs.
« Ce mal-être, elle était bien sûre, pourtant, de n’être pas seule à le ressentir. C’était dérisoire ; de quoi pouvait-elle se plaindre ? Elle avait largement de quoi vivre, un travail plutôt intéressant, en tout cas bien plus que la moyenne, elle habitait un appartement biscornu mais conforme à ses goûts, et elle ne détestait personne, même pas ses parents. Rien n’allait vraiment mal. »
C’est son assistante Mariette qui va l’inviter à rejoindre le groupe de prières auquel elle appartient et où elle pratique le Yoga.
Lorsqu’elle pénètre la Fraternité elle fait connaissance de son chef qui se fait appeler Berger. Il a une assistante très zélée Agnès.
Lucie a bien quelques doutes mais l’indifférence qu’elle subit les premiers temps la perturbe. Jusqu’au jour où elle est ferrée comme le poisson à l’hameçon. En fait c’est le même procédé lent et patient, attente, observation, ce que j’appellerai dans ces circonstance la ronde des impostures et postures.
Le maître mot est l’argent, il faut donner tout, tout le temps, et participer activement.
Lucie est quelqu’un qui a un esprit d’analyse notamment quand elle découvre la vraie vie de Mariette, mais c’est un mécanisme qu’elle ne s’applique pas.
L’auteur décrit très bien ces mécanismes d’emprise, d’embrigadement, cela s’étire sur tout le roman.
Mais pour moi il a manqué un petit quelque chose, je n’ai eu d’empathie pour aucun des personnages, j’ai eu l’impression d’être prisonnière d’une grisaille, d’être prise dans le fog so british.
Cela dit il est évident que notre société actuelle qui fait passer l’humain au second plan favorise le déploiement de ces groupuscules destructeurs.
Avoir des atouts, ne pas savoir accepter des temps de solitude pour mieux se connaître etc. sont les éléments d’un terreau favorable à ces prédateurs.
Pour ceux qui s’intéressent aux sectes mais pour la spiritualité c’est léger.
Merci à Babelio et aux éditions Seuil pour cette lecture.
©Chantal Lafon
Lucie 29 ans, conservatrice dans un petit musée, n'arrive pas à se défaire de sa mélancolie. Rien ne va mal, mais rien ne va bien non plus : le mal-être. Entraînée par une collègue de travail elle se retrouve dans un centre spirituel évangélique « La Fraternité » dont le guide est Thierry dit le Berger. La chaleur de l'accueil, un sentiment d'apaisement, des ateliers de bien-être, Lucie est vite subjuguée par la simplicité et la douceur du Berger. C'est ici que se retrouvent les croyants déçus par les églises traditionnelles, mais aussi des êtres fragiles, vulnérables, à la dérive pour qui la Fraternité devient un réconfort, un refuge.
Dans ce roman, Anne Boquel nous décrit avec précision le lent endoctrinement d'une jeune fille intelligente, mais en mal d'affection et de reconnaissance. Nous suivons toutes les étapes de ce processus, le glissement peu à peu vers un emprisonnement psychologique.
Tout d'abord l'écoute, la sollicitude des membres, l'aura du Berger, maître spirituel. Ensuite le respect des règles se débarrasser du superflu, donner de son temps, de son énergie, contribuer financièrement. Puis l'isolement, ne pas parler à son entourage est une des règles absolues. Enfin l'abandon total, réduire son temps de sommeil, faire des exercices physiques, participer aux travaux collectifs, manger peu et prier.
L'intérêt de ce récit est que le lecteur se retrouve à l'intérieur même de la secte et que nous assistons à la destruction totale de Lucie, son incapacité à avoir une réflexion suivie, l'amour pour le guide qui se transforme en servitude presque de l'esclavage ; la difficulté de se reconstruire quand on est anéanti, brisé dépossédé de tout jugement, le corps et l'âme ruinés.
Une fine analyse psychologique pour comprendre comment une personne cultivée peut perdre pied et se laisser entraîner dans un mouvement sectaire
Merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour leur confiance.
Même thématique pour Les incendiaires dont j'ai d'autant plus regretté regretté l'aspect confus...Merci pour ce passionnant retour!
Anne Boquel a publié plusieurs essais sur la littérature et les écrivains. Elle signe ici son premier roman que j’ai trouvé particulièrement réussi.
Le personnage principal, Lucie, est conservatrice d’un petit musée de province consacré à l’art religieux. Sa vie est plutôt morne et solitaire, son dernier petit ami venant de rompre. Elle n’a pas d’amis, entretient des relations sans véritable chaleur avec ses parents.
Sa collège de travail, Mariette lui propose un soir de l’accompagner à la soirée de prière de la Fraternité qu’elle fréquente depuis peu. Lucie se laisse convaincre mais regarde d’un oeil critique le hangar vide et froid, la composition de l’assemblée venue écouter « le berger »,
Lorsque celui-ci monte sur scène et commence à prêcher, Lucie ressent une répulsion :
« Un grands corps mince, qui bougeait d’une façon saccadée, maladroite et un peu ridicule. Lucie le trouva déplaisant. Elle n’identifiait pas bien ce qui la mettait mal à l’aise. Le visage émacié, très pâle, tirant sur le jaune, ou bien quelque chose dans ses yeux, trop fixes, trop brillants. Et cette voix douce, presque susurrante, cette façon un peu trop convenue de dérouler ses phrases ; un manque de spontanéité qui éloignait un peu. (…) Malgré elle, elle écoutait, saisissant des bribes au vol : Lorsque je vous vois, frères et soeurs, je vois l’Ennemi qui tente de vous détruire, et je vois Dieu qui vous tend les bras pour vous sauver. Je crois en vous, frères et soeurs, et je n’abandonnerai cette mission que lorsque vous tous serez sauvés. (…) Elle lui trouvait décidément une drôle de figure, des yeux trop bleus dans un visage émacié, avec cet air d’exaltation qui lui avait déjà déplu tout à l’heure. A chacun, il s’adressait d’une voix douce, presque caressante, qui n’était pas sans bonté. Il paraissait heureux, grave et recueilli à la fois. »
On dit souvent que la première impression est toujours la bonne. Lucie aurait dû écouter son instinct et ne plus revenir à la Fraternité. Mais sa solitude la fragilise et elle a l’impression de trouver de la chaleur humaine au milieu des frères et soeurs. Et puis, le berger va finir par exercer une attraction sur la jeune femme.
Lucie sera alors complètement sous l’emprise psychologique, puis physique du berger.
Anne Bloquel décrit fort bien les mécanismes mis en place par ce genre d’individus pour repérer les failles psychologiques des autres afin de s’y engouffrer et profiter d’eux financièrement et sexuellement.
Dès les premiers pages, le lecteur est happé par cette histoire et a envie de savoir qu’elle en sera la finalité pour Lucie.
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