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J'ai toujours aimé la littérature japonaise pour son brin de simplicité, et cette capacité à mettre en lumière des moments parfois désuet, simple, ou simplement insignifiant. J'aime ce simplissime et cette faculté de mettre en avant toute chose de la vie quotidienne.
Telle une brume, le livre me laisse perplexe, dans un flou quant à ce qui arrive à la narratrice, amputée d'une petite partie de son annulaire. Elle trouve un travail auprès de M Deshimaru qui crée des "spécimens". Il n'y a aucune véritable explication sur son travail, et on en vient à se dire qu'il est taxidermiste. Mais il fait des spécimens de toute chose : d'os d'oiseau en passant par des champignons, comme pour garder en mémoire les choses insignifiante aux yeux du plus grand nombre mais ayant l'attrait d'un joyau pour la personne qui le dépose à son laboratoire.
Il y a une atmosphère de fantastique, particulièrement pour les non dits, et le simple faite de ne pas connaître le nom de la narratrice est par moment perturbant. Mais on se laisse prendre et on suit son cheminement.
Les saisons ont également un impact sur les dépôts de spécimens et il peut se passer de longues journées ou semaines sans aucune demande. Cette atmosphère envoûtante, étrange, met en avant une relation entre M Deshimaru et la jeune fille. Amour étrange, empli d'émotions mêlant malaise et fascination.
Yoko Ogawa parvient en quelques pages - il s'agit d'un roman assez court de 95 pages - à nous faire pénétrer dans son univers : esquissant le quotidien banal, elle arrive à l'entourer de volupté, où la sensualité est très prégnante.
Je ne sais pas s'il vous arrive de trouver qu'un roman est habité par un élément. Outre la couverture bleue, la fluidité de l'histoire, sans élément perturbateur ou d'accès de fureur, me semble fluide et tranquille telle l'eau... Une impression impalpable qui a fait de cette lecture un moment propice à une rêverie...
Porté à l'écran par la réalisatrice Diane Bertrand en 2005.
Dans le silence lourd du laboratoire de spécimen que gère Mr. Deshimaru, une jeune fille, la narratrice, vaque à ses occupations. Elle est chargée d’accueillir les clients qui souhaitent conserver leur bien le plus précieux : une mélodie, un champignon, la cicatrice d’une brûlure, une mémoire.
Révélations, secrets, sensualité du geste, il est bien étrange ce taxidermiste qui un soir invite son employée dans une salle de bain désaffectée pour lui offrir des chaussures si parfaites qu’on jurerait qu’elles ont été faites sur mesure, et qui plus tard la déshabille.
« J’ai fini par me retrouver nue. Il ne me restait plus que mes escarpins en cuir noir… Ensuite nous nous sommes aimés au fond de la baignoire ».
Ce texte est envoûtant et je me suis laissée très rapidement entraîner dans cette histoire lourde de non-dits.
L’écriture minutieuse exerce au fil des pages une étrange fascination.
Encore une belle découverte dans l’univers de Yoko Ogawa.
Le Japon est un monde étrange à nos yeux d'occidentaux et c'est probablement pour cela qu'explorer son univers est aussi jubilatoire. Ogawa nous le montre ici avec l'Annulaire : un conte décalé, dérangeant, féroce, où un étrange médecin permet à chacun de préserver un souvenir qu'il lui est cher : une odeur, une musique, un souvenir. Notre laborantine sous influence va être attirée irrésistiblement par ce maître inquiétant. A découvrir pour les curieux
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