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Après L'amie prodigieuse et Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste est la suite de la formidable saga dans laquelle Elena Ferrante raconte cinquante ans d'histoire italienne et d'amitié entre ses deux héroïnes, Elena et Lila.
Pour Elena, comme pour l'Italie, une période de grands bouleversements s'ouvre. Nous sommes à la fin des années soixante, les événements de 1968 s'annoncent, les mouvements féministes et protestataires s'organisent, et Elena, diplômée de l'École normale de Pise et entourée d'universitaires, est au premier rang. Même si les choix de Lila sont radicalement différents, les deux jeunes femmes sont toujours aussi proches, une relation faite d'amour et de haine, telles deux soeurs qui se ressembleraient trop. Et, une nouvelle fois, les circonstances vont les rapprocher, puis les éloigner, au cours de cette tumultueuse traversée des années soixante-dix.
Celle qui fuit et celle qui reste n'a rien à envier à ses deux prédécesseurs. À la dimension historique et intime s'ajoute même un volet politique, puisque les dix années que couvre le roman sont cruciales pour l'Italie, un pays en transformation, en marche vers la modernité.
A la fin des années 60, les vies d’Elena et Lila semblent avoir pris des chemins toujours plus divergents. La première est partie étudier à Pise, a publié son premier roman qui lui apporte une certaine notoriété, et semble sur le point de s’installer dans une vie bourgeoise confortable avec Pietro, son futur mari, tout juste nommé professeur à l’université de Florence. Lila, quant à elle, est toujours à Naples et vit désormais avec son compagnon Enzo. Elle travaille, dans des conditions déplorables, dans une usine de salaisons où les hommes s’arrogent le droit de cuissage sans se poser de questions.
Un avenir serein pour l’une, une vie au jour le jour pour l’autre ? Avec Elena Ferrante, rien n’est jamais aussi simple. Tout bouillonne, dans ce roman, à commencer par l’Italie elle-même. Entre les révoltes étudiantes sur les campus et les années de plomb pendant lesquelles fascistes et communistes s’entre-tuent, c’est aussi, pêle-mêle, la période de l’émergence du féminisme, des luttes ouvrières, de l’informatique et de l’influence croissante de la Camorra. Plus rien n’est figé, les lignes bougent sans cesse, et les deux amies ne sont pas épargnées par les tempêtes, intimes ou extérieures. Elena réalise que sa vie de couple est décevante, se retrouve coincée dans une vie de mère au foyer dont elle n’avait pas rêvé. Elle qui a fait tant d’efforts, tant d’études pour s’extirper de son quartier, où elle est désormais perçue (et se perçoit) comme une étrangère, ne se sent pas davantage à sa place dans les cercles intellectuels feutrés qu’elle fréquente. Tout ce chemin pour tenter de devenir quelqu’un, de se forger une identité propre, de s’affranchir de la tutelle de Lila, mais non, elle ne parvient pas à se défaire de son complexe d’infériorité, de son syndrome de l’imposteur : « je sentis que je n’arriverais jamais à me libérer de cette condition de subalterne, et cela me parut insupportable« . Et pourtant, c’est Lila qui, un jour, l’appelle à l’aide, et Elena vole à son secours, découvrant son amie au bout du rouleau. Elena se voit alors embarquée dans la lutte prolétaire à Naples, avant de plonger avec délices et mauvaise conscience dans une relation passionnée et adultère…
L’amitié entre les deux jeunes femmes est toujours là, mais son intensité fluctue, se distendant parfois jusqu’au point de rupture. A toute épreuve un jour, elle devient toxique quelques pages plus loin quand Elena se demande si en réalité Lila ne la manipule pas pour arriver à des fins inavouables. La bonne élève studieuse et sage face à l’autodidacte rebelle et incontrôlable, « fausse et ingrate », généreuse et méchante, à l’intelligence fulgurante ; quelle complexité dans cette relation, et quel talent pour la décrire… Avec en prime une réflexion profonde sur la condition et la place des femmes dans la société et le couple, alors qu’émerge un féminisme qui tente de secouer le carcan d’un patriarcat intégré depuis des siècles, y compris par les femmes elles-mêmes.
Ce troisième volume m’a captivée autant que les deux premiers. L’écriture d’Elena Ferrante est fascinante, dense, addictive, d’une intelligence et d’une finesse épatantes, et j’admire sa capacité à tenir la longueur sur ces trois premiers livres, soit plus de 1500 pages. Je vais me plonger avidement dans le dernier, tout en redoutant le manque qui surviendra lorsque je le terminerai…
L'Italie des années 70 émoustillée par les courants de libération de la femme, la violence politique qui pointe le bout de son nez. C'est dans ce climat propice aux changements que les héroïnes / amies inséparables et pourtant si éloignées l'une de l'autre doivent composer. Une nouvelle vie ? Loin de là pauvreté pour l'une, enfin libérée d'elle même pour l'autre.....
Ces deux amies dont nous suivons l'histoire depuis leur enfance napolitaine se retrouvent l'une et l'autre à un carrefour de leur vie.
Scénario intense servi par une écriture énergique et talentueuse.
On est happé par cette histoire originale qui à tout de la fresque épique.
Troisième et avant-dernier opus de la saga napolitaine initiée par la mystérieuse Elena Ferrante.
Italie politique, vie des quartiers et des grandes villes italiennes, histoire d'amitié ou de désamour : je suis toujours autant subjuguée par la plume de notre auteur (parfois quelques longueurs mais elles sont nécessaires pour expliciter le contexte politique ou culturel).
Nous filons les années qui séparent Elena et Lila, nos héroïnes, à l'aube du mouvement de 68 qui ébranlera les consciences et dans le développement des 70.
La liberté qu'elle soit intellectuelle, morale ou individuelle est au centre de ce roman.
Plus qu'une hâte : découvrir le dernier livre !
A la toute fin du deuxième tome de la saga, « Le nouveau Nom », le rapport de force entre Lena et Lila s’était carrément renversé. Lena la suiveuse, la besogneuse, récoltait enfin le fruit de ses effort alors que l’affrontée Lila payait (cher) elle le prix de son impétuosité. C’est dans cette configuration que « Celle qui fuit et celle qui reste » débute. Or la relation entre les deux filles ressemble à une forme de vases communiquant, quand l’une « baisse », l’autre « s’élève » et inversement. Aujourd’hui trentenaire, Lena est écrivaine, fiancée à un beau parti alors que Lila travaille dans une usine de charcuterie pour quelques lires et vit avec un homme tout en élevant le fils d’un autre. Le troisième tome est l’occasion d’un nouveau chassé croisé, clairement plus orienté sur Lena que sur Lila (logique, puisque c’est elle qui raconte). Celle qui est restée à Naples, Lila, se trouve une nouvelle vie dans le monde de l’informatique balbutiant des années 70, et si socialement elle remonte la pente, grâce à son seul talent, elle semble aussi se fourvoyer en acceptant ce qu’elle s’était toujours refusé à faire : travailler pour la Camorra. Ses décisions, toujours aussi insondables, son caractère toujours si entier et difficile à cerner, pourrait lui causer grand tort mais étrangement, on s’en fait moins pour elle que pour celle qui a fuit, Lena. Mariée et très (trop) vite mère de famille, incapable de produire un second roman, en bisbille permanent avec sa famille, Lena est malheureuse, seule et devient une proie facile pour les hommes et surtout un, Nino, qui revient hanter ses pensées et s’invite dans sa nouvelle vie tel un coucou. Ce qui se profile, et Elena Ferrante est habile sur ce coup là, c’est qu’on sent bien que Lena va reproduire ce que Lila avait fait la première, perdre la tête, perdre son statut social, perdre tout pour cet homme si peu fiable ! En éternelle suiveuse, ce qu’elle aura finalement été toute sa vie, elle commet les mêmes erreurs, fait les même choix que Lila, il suffisait juste d’attendre… J’aurais mis environ 1 tome et demi pour bien entrer dans cette saga et y prendre un vrai plaisir. Mais je sais pourquoi, je n’ai jamais été très à l’aise avec les romans sur l’enfance et le premier tome avait été un peu délicat à lire pour moi. J’ai entamé « Celle qui fuit et celle qui reste » juste après avoir terminé la saison 2 de la série, du coup, j’avais tout bien en tête, j’avais des visages à mettre sur des noms et j’ay ai clairement gagné en clarté et en compréhension. Le fin de ce troisième tome laisse entrevoir de gros bouleversent de part et d’autre. Ce qui arrive à Naples à la toute fin, loin d’être anecdotique, pourrait s’avérer dévastateur. Quant à Lena, on voudrait lui hurler à l’oreille de faire attention à elle car le chemin qu’elle choisit pourrait beaucoup lui en coûter. Ce troisième tome est aussi l’occasion d’un voyage dans l’Italie des années 70, celle des Brigades Rouges, de l’extrême gauche ultra violente, de la répression fascisante qui lui répond. On a l’impression que Mai 68 a réveillée un animal qui dormait (mal) depuis la fin de la Guerre. Une Italie en proie aux assassinats politiques, au terrorisme, mais aussi à la Mafia. C’est un éclairage qui peut-être, peut nous permettre de mieux comprendre l’Italie d’aujourd’hui et ses errements politiques. Ce troisième tome, largement à la hauteur de deuxième, nous permet d’espérer un épilogue passionnant.
3ème tome de la saga italienne d’Elena Ferrante sur ses 2 héroïnes.
L’histoire s’étoffe et on suit la vie adulte d’Elena et Lila et leur relation toujours aussi ambigüe.
Lila toujours aussi méprisante, vit très mal sa maternité. Avoir un enfant est pour elle un enchainement, comme elle le dit elle-même, elle a l’impression d’avoir créer son propre instrument de torture.
Ayant quitté son mari, elle est obligée de travailler dans une usine de salaison où les conditions de travail sont rudes. Emportée par le mouvement de la lutte des classes, elle va remuer des choses et mettre à jour les difficultés rencontrées par les ouvriers et surtout celles des femmes.
La montée du fascisme entraine certains personnages de l’histoire sur des voies dangereuses.
Quant à Elena, malgré la sortie de son livre qui remporte un grand succès auprès du public et des critiques, elle se sent toujours inférieure et moins intelligente que Lila qui sait y faire pour toujours la rabaisser et « renforcer son rôle de miroir des insuffisances » d’Elena qui en vient désirer sa mort.
Lila efface tout autour d’elle, Lila efface Elena qui vit dans son ombre et ne parvient pas à vivre en tant qu’elle-même, sans Lila.
Toutefois, dans ce tome, certains personnages réalisent que malgré la fascination qu’exerce Lila sur tout le monde, y compris sur eux, celle-ci n’est pas aussi exceptionnelle que l’image qu’elle renvoie, qu’elle ne parvient en fait qu’à aveugler tout le monde ?
Et si en effet, comme le lui dit Nino, Elena avait fini par attribuer à Lila des capacités qui ne sont qu’à elle ?
Si les gens, comme Nino, croyait trouver en Lila ce qu’ils n’ont en fait vu qu’en Elena ?
Un tome encore plus prenant que les précédents, où les relations entre Elena et Lila, leurs choix de vie m’interpellent et en deviennent presque fascinantes.
Où ce lien qui unit ces 2 femmes va les conduire ? Elena va-t-elle enfin réussir à se détacher de l’aura maléfique de Lila ?
Et Lila ? Que veut-elle, qui est-elle réellement ?
Tout comme avec les personnages du livre, Elena Ferrante parvient à faire en sorte d’envoûter le lecteur avec la personnalité si complexe et controversée de Lila, ce qui fait toute la force de l’histoire.
Ce tome 3 m’attendait dans ma bibliothèque, je l’avais un peu mis de côté, certaine de replonger dans cette formidable saga un jour prochain, happée comme beaucoup par les sirènes des rentrées littéraires.
Et puis, il m’a été donné de regarder l’adaptation télévisée de la saison 1 et de la saison 2.
Aussitôt, la greffe a repris et j’ai replongé dans cette saga.
Le plaisir a été immédiat : celui de retrouver l’écriture riche et élégante d’Elena Ferrante (magnifiquement traduite), de renouer avec Elena et Lila, leur amitié à la fois indéfectible et complexe.
Cette fois, les routes se séparent vraiment (pas pour très longtemps).
Elena est partie étudier, elle écrit un roman qui devient un grand succès de librairie et fait scandale par quelques passages osés. Elle fréquente désormais des gens cultivés, aisés, se fiance. Elle se fait toujours discrète, prend ses distances avec sa famille et son quartier napolitain.
Lila a quitté son mari et travaille durement dans une usine qu’elle finira par quitter pour un autre avenir professionnel.
Dans ce tome 3, immersion totale dans l’Italie des années 70, ces douloureuses années de plomb
L’émancipation des femmes devient aussi leur combat, chacune à leur manière et toujours le déterminisme social en toile de fond.
J’ai trouvé que l’écriture avait gagné en profondeur comme ces deux amies désormais des femmes qui veulent échapper à la tutelle des pères, des frères puis des compagnons, maris.
Une lecture addictive et puissante, un immense plaisir de lecture.
Après ce 3e tome, je reste à bout de souffle. Le 1er m'avait mis en appétit et le 2e m'a complètement hypnotisé. Ce 3e volet est encore plus puissant.
Nous sommes plongées dans la fin des années 60 entre révolution ouvrière et révolte étudiante. Ellena Ferrante nous fait plonger dans un climat à feu et à sang avec la présence de la mafia et de trafics de plus en plus important.
Il est aussi question de féminisme, de défense des droits de la femme et de la divergence des opinions dans les différentes classes sociales.
Un roman riche, une écriture soutenue et intense. Vivement la suite.
Elena Greco, la narratrice, m'a repris dans son récit et j'ai à nouveau plongé dans cette histoire tellement napolitaine mais aussi italienne, histoire d'amitié, d'amours mais aussi sociale et politique de la fin du XXe siècle. On le sait, Elena Ferrante n'est pas le vrai nom de l'auteure de cette saga, L'amie prodigieuse, maintenant adaptée en série télé, mais le talent de celle qui écrit ne se dément pas.
Avant de replonger dans le passé, Elena (Lenuccia ou encore Lenù) se situe en 2010 et dit que la dernière fois qu'elle a rencontré son amie, Raffaella Cerullo, appelée plutôt Lina ou Lila, c'était en 2005. Retrouvant Naples, sa ville natale et son dialecte, elle constate : « Quand je rentrais de Pise, le gratte-ciel de la gare, loin de symboliser le renouveau d'une communauté, ne me semblait plus qu'une preuve supplémentaire de son inefficacité. » Elle ajoute même : « une ville faite d'un feuilleté de plus en plus friable. »
Si Lila ne veut pas qu'elle écrive sur elle, c'est raté ! En effet, c'est parti et nous voilà quarante ans plus tôt pour prendre la suite de leur jeunesse avec cet âge adulte, cette Époque intermédiaire, comme l'indique le sous-titre de ce volume III.
Les hommes, maris, amants, copains d'enfance, prennent une place importante mais c'est Nino Sarratore qui éclipse finalement tous les autres. Il fascine, déçoit, attire, est aimé, adoré, détesté puis aimé à nouveau par ces femmes dont les sentiments, les désirs, les souffrances, les joies, les déceptions sont si bien rendus par un texte d'une finesse incroyable.
De plus, il y a la famille, les familles, certaines modestes, d'autres parvenues et d'autres encore qui ont eu la chance de posséder l'argent, cet argent que les Solara gagnent par tous les moyens.
Puis, c'est le monde du travail que Lila permet d'explorer avec les salaisons de Bruno Soccavo où les gens sont exploités, les femmes abusées, maltraitées où la toute-puissance du patron n'a pas de limites, empêchant par tous les moyens l'émergence du syndicalisme. C'est là enfin que le contexte politique apparaît avec la bataille féroce engagée par les fascistes pour permettre à ceux qui ont le pouvoir de le conserver. Mai 1968, en France, mobilise aussi en Italie et les débats dans les universités sont virulents.
Elena fait sa vie dans tout ça, retrouve épisodiquement son amie prodigieuse, ne la laisse jamais tomber. J'ai trouvé ce livre encore plus riche et plus dense que les précédents. Les personnages s'aiment, souffrent, se déchirent, se retrouvent, étudient, publient. le tout est écrit avec une extrême sensibilité, un sens aigu des sentiments humains, des difficultés à vivre ensemble et cela donne un roman passionnant qui captive de bout en bout et me motive pour lire le tome IV… bientôt.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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