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La ballerine de Kiev

Couverture du livre « La ballerine de Kiev » de Stephanie Perez aux éditions Recamier
  • Date de parution :
  • Editeur : Recamier
  • EAN : 9782385770891
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

-; Tu crois qu'on retournera un jour à l'opéra ? Je ne sais pas si je peux vivre sans danser. Je me demande s'il ne vaut pas mieux mourir tout de suite.



Février 2022, comme toute l'Ukraine, aux premiers jours du conflit, les danseurs du ballet de l'Opéra national de Kiev sont happés par la... Voir plus

-; Tu crois qu'on retournera un jour à l'opéra ? Je ne sais pas si je peux vivre sans danser. Je me demande s'il ne vaut pas mieux mourir tout de suite.



Février 2022, comme toute l'Ukraine, aux premiers jours du conflit, les danseurs du ballet de l'Opéra national de Kiev sont happés par la guerre. Dmytro, danseur étoile, s'engage dans l'armée sans hésiter. Une fois la terreur dépassée, Svitlana, sa femme également étoile, devient secouriste. Eux qui menaient une existence centrée sur leur corps et leur art découvrent la solidarité, la résistance, mais aussi la peur et la mort. Les corps parfaits sont mutilés, les amitiés qui semblaient solides sont brisées par la trahison.



La guerre bouleverse les certitudes et pousse à faire des choix impossibles. Comment remonter sur scène ? Danser a-t-il encore du sens face à la barbarie ? L'art est-il un moyen de résister et de

se reconstruire ? Une seule certitude : Svitlana ne dansera plus jamais comme avant...



Les héroïnes et héros de ce roman sont la somme de toutes les personnes rencontrées par Stéphanie Perez. Après Le Gardien de Téhéran, un nouveau roman bouleversant d'humanité, qui aborde le conflit russo-ukrainien à travers le prisme de l'art, de la danse.

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Articles (1)

Avis (3)

  • Cette année, pour la seconde fois après ma première participation en 2022, j’ai eu la chance d’avoir été sélectionnée pour participer au Comité de Lecture Cultura, qui a pour but de lire et sélectionner les livres préférés des lectrices et lecteurs sélectionnés et du jury de la rentrée...
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    Cette année, pour la seconde fois après ma première participation en 2022, j’ai eu la chance d’avoir été sélectionnée pour participer au Comité de Lecture Cultura, qui a pour but de lire et sélectionner les livres préférés des lectrices et lecteurs sélectionnés et du jury de la rentrée littéraire à venir. J’ai décidé de commencer mes lectures par une maison d’édition que je ne connais pas encore, les Éditions Récamier, et avec une autrice, Stéphanie Perez, que je connais en revanche par la lecture de son premier roman, Les gardiens de Téhéran, que j’avais lu et chroniqué ici : compte tenu du sujet, la guerre en Ukraine, et l’autrice en question, dont j’avais beaucoup aimé le titre précédent, mon choix sur cette toute première lecture a été vite fait. La journaliste de France Télévisions a passé deux ans en Ukraine, on peut d’ailleurs l’écouter au micro des podcasts Au comptoir de l’info : pour son roman, elle s’est inspiré de personnes réelles, des témoignages qu’elle a pu recueillir là-bas.

    Nous sommes à la veille de l’invasion russe, à Kiev, le 23 février 2022, sur la scène de l’opéra ukrainien, le couple de danseurs étoiles, Svitlana et Dmytro achèvent leur prestation, leur toute dernière prestation ensemble, ils ne le savent pas encore. Car le lendemain, les troupes du Tsar – l’autrice omet volontairement d’évoquer Poutine par son nom – ont violé les frontières séparant les deux pays, et ont commencé leur entreprise de destruction. Alors que Dmytro décide, sans y réfléchir plus longuement, de s’engager, sa femme Svitlana se réfugie dans la cave de leur immeuble, sous le choc de cette nouvelle guerre qui a débuté sous leurs yeux sidérés. Si Svitlana débute par se poser du côté des équipes soignantes qui viennent panser les blessés au front, son mari s’approche, lui, de plus en plus de la ligne de combat, ses camarades de guerre qui tombent de tous les côtés, dont l’homme qui fut son concurrent direct sur les scènes des opéras, mais son camarade le plus proche sur la scène de guerre, Vadim, qui finit amputé d’une jambe – une tragédie pour un danseur de ballet.

    Stéphanie Perez est d’abord journaliste, elle a passé deux ans en Ukraine en tant que reporter : ce roman n’est pas seulement le fruit des témoignages qu’elle a recueilli, c’est la synthèse d’un état de guerre et d’une forme de résistance que les Ukrainiens ont trouvé dans l’Art, l’écriture et ici la danse. Tout comme la littérature ukrainienne, à laquelle la langue russe est encore très étroitement reliée, certains des ballets les plus connus et les plus interprétés sur les scènes mondiales viennent de compositeurs russes, et Tchaïkovski en premier lieu, avec Casse-Noisette et Le lac des cygnes, qui semble être un incontournable pour chaque danseuse et danseur étoile. Et c’est justement l’une des scènes qui ouvre ce roman, au son de Tchaïkovski, les deux amants qui incarnent la princesse cygne Odette et le prince Sigfried. Mais dès lors que les premiers morts sont découverts, les corps meurtris et torturés des femmes, les corps des ukrainiens exécutés sommairement, ou victime d’un éclat d’obus, la détestation du russe devient prégnante – comment pourrait-il en aller autrement – et le rejet de tout ce qui se rapporte au voisin agresseur, Tchaïkovski y compris, est une question de survie.

    On connaît déjà un peu toutes et tous les grandes lignes de cette guerre, les massacres de Boutcha, le dénie d’une grande partie des citoyens russes, les exils de la population ukrainienne qui ne peut aller au front, la violence particulièrement perverse des troupes russes, les crimes de guerre, l’inversion de la culpabilité… Redécouvrir cela sous l’angle d’un couple d’artistes dont chacun participe à sa manière à la résistance collective, contribue à réancrer cette guerre absurde par bien des côtés dans la réalité du quotidien, où elle a finit par être reléguée derrière les autres conflits dans d’autres coins du monde.

    C’est avant tout un roman, l’autrice a fait en sorte de ne pas s’embourber dans les chemins de la facilité, là où on aurait pu penser qu’elle aille, là où je m’attendait qu’elle aille, notamment en ce qui concerne les relations entre les personnages. Le drame est tissé, comme si de toute façon, il était inévitable dans ce pays en guerre.. Il n’est pas encore tout à fait question de reconstruction, mais encore et avant tout de résistance, et de trouver une autre manière de vivre cette existence où chacune et chacun a été amputé-e d’une partie de soi. Pour pouvoir gagner cette guerre, les Ukrainiens se doivent de retrouver un sens à leur vie actuelle, en guerre, que l’art représente sous la forme d’une résistance active. Un sens à retrouver, à se souvenir, chaque jour qui passe, c’est aussi ce sens-là que porte ce roman.

    Les morts sont partis, leur mémoire reste aux côtés des survivants, ce roman n’a pas vraiment de fin, évidemment, la guerre est toujours là, les Ukrainiens continuent à se battre et à résister, et à tomber, les Russes à agresser..

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  • Ce roman de la superbe rentrée littéraire des Edtions Recamier, est une bombe d’émotions.
    Un roman malheureusement trop d’actualité qui nous plonge dans la première année de la guerre en Ukraine.
    Ill nous plonge au coeur du conflit, au coeur des émotions de deux danseurs étoiles.

    On le...
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    Ce roman de la superbe rentrée littéraire des Edtions Recamier, est une bombe d’émotions.
    Un roman malheureusement trop d’actualité qui nous plonge dans la première année de la guerre en Ukraine.
    Ill nous plonge au coeur du conflit, au coeur des émotions de deux danseurs étoiles.

    On le sait, la guerre est une horreur ! Nous avons la chance de ne pas l’avoir connue, et nous ne pouvons qu’imaginer ce que ressentent tous les Ukrainiens (et tant d’autres).
    La réalité est bien plus terrible. Et dans ce roman elle nous est livrée toute crue et sans artifice.
    Au delà de la terreur engendrée par les missiles, la violence et les blessures, la guerre remet en question les vies, les rêves, les projets d’avenir et mêmes les idées et les convictions.

    Les choix sont difficiles. Chacun réagit comme il peut, rien n’est écrit. Le courage n’est pas donné à tout le monde mais la résistance se joue de tant de façons !

    Svetlana et Dmytro me sont devenus proches. Leurs vies ravagées pourraient tellement être un jour, les nôtres.
    Quelque soit le métier exercé, l’âge, les envies, la guerre fait exploser les certitudes et balaye le bonheur.

    J’ai découvert la plume de l’auteure. Elle est pleine de délicatesse et d’humanité. Elle offre une belle déclaration d’amour au peuple Ukrainien.
    Elle m’a profondément touchée. Même au coeur du plus sombre, le combat et l’espoir sont toujours présents.

    Je suis passée par beaucoup d’émotions : tristesse, révolte, espoir.
    J’ai été bouleversée, émue, horrifiée, enthousiasmée !
    Un roman fort et humain qui nous parle de femmes et d’hommes dont les vies sont malheureusement toujours bloquées dans ce monstrueux conflit.

    Bref, un coup de ❤️

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  • La ballerine de Kiev, nouveau roman de Stéphanie Perez, commence sur le dernier tableau du ballet du Lac des cygnes de Tchaïkovski, dansé par Dimytro et Svitlana au sommet de leur art. Ils sont mariés à la ville et là, sur la scène de l’opéra de Kiev, ils brillent de mille feux.

    Quelques...
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    La ballerine de Kiev, nouveau roman de Stéphanie Perez, commence sur le dernier tableau du ballet du Lac des cygnes de Tchaïkovski, dansé par Dimytro et Svitlana au sommet de leur art. Ils sont mariés à la ville et là, sur la scène de l’opéra de Kiev, ils brillent de mille feux.

    Quelques heures plus tard, cette beauté laisse la place à la peur où le présent, unique référence, se rétrécit. Ce 24 février 2022, la Russie vient d’envahir l’Ukraine.

    Les images du pont d’Irpin et ses réfugiés ont fait le tour du monde. Ici, ce sont les yeux de Svitlana qui vont raconter la peur, la rébellion, la longue attente dans les abris, l’aide auprès des blessés, le retour au travail de la danseuse, la réouverture de l’Opéra de Kiev, mais aussi les visites aux blessés, les fleurs au cimetière, le retour des prisons russes, l’exode de certains, le retour d’autres, la peur de la mobilisation. En fait, le vécu des habitants de Kiev du début de la guerre au jour 298. Le journal écrit parallèlement par la danseuse est adressé à la jeunesse, celle qui ne sait pas encore qu’on se relève de tout !

    Brins d’histoire
    La littérature peut faire ce que les images n’arrivent plus, tellement nous sommes assiégés par les douleurs du monde. Ainsi les mots choisis, en réveillant nos émotions, tentent de conserver cette part d’humanité à ressentir, dans notre chair, la souffrance éprouvée par d’autres. Stéphanie Perez y arrive parfaitement.

    La ballerine de Kiev célèbre le pouvoir de l’art. L’oubli pour la durée de l’écoute du violon de Yaroslav ou dans les caves de Kyiv, la vision du corps de Svitlana se dépliant harmonieusement sur ses pointes roses. Il permet de ne plus entendre le bruit des bombes à l’extérieur. « Tant que l’art est en vie, nous aussi. » Offrir cette réconciliation, cette communion, prouve la force du groupe et l’espoir qu’il véhicule. Les images sont fortes. Elles portent l’espoir.

    Beautés et atrocités mêlées
    Stéphanie Perez n’oublie pas de dénoncer les atrocités : les mines papillon interdites par un traité international de 1997, « les femmes violées puis brûlées, pas complètement consumées », la guerre de tranchées poisseuse et insalubre que l’on pensait à jamais oublier…

    Néanmoins, Stéphanie Perez sait aussi utiliser les ressorts de l’intrigue en incorporant dans son roman les éléments indispensables d’un grand récit : trahison, mensonge, amour, éternité et sacrifice. Car au-delà de l’ode à la résistance d’un peuple pour sauver sa liberté, sa culture et son histoire, La ballerine de Kiev est une histoire d’amour, de celle qui survit au-dessus du chaos, de celles qui transcendent, de celles qu’on ne peut pas oublier.

    Grand reporter à France Télévisions, actuellement en poste à Washington, Stéphanie Perez avait ému avec Le gardien de Téhéran. Elle récidive avec ce portrait de jeune femme que l’adversité va complètement transfigurer. Comme son jeune gardien, l’environnement insoutenable va aider à la révélation de sa personnalité.
    Roman bouleversant

    Stéphanie Perez a choisi la littérature pour, peut-être, exorciser son vécu en missions, comme ici dans l’Ukraine en guerre. Et, la manière dont elle fait vivre ses personnages renvoie au lecteur les émotions qu’elle a, elle-même, sans doute éprouvées. Les moments sont nombreux où le livre est posé, le souffle court. Elle raconte parfaitement la solidarité des Ukrainiens devenant des héros du quotidien. Cet élan qui surprit tellement le monde, a permis au « Tsar » de ne pas triompher !

    Voilà, plus de deux ans que cette guerre a lieu et la lassitude se fait sentir. De plus, la position politique internationale et les combats à l’Est et au Donbass laissent présager un retour à la table de négociations où « les ogres » risquent de dicter leur loi. Néanmoins, Combien de générations faudra-t-il pour que nous puissions échanger de nouveau ?

    Décidément, cette rentrée littéraire réserve de bien belles surprises. Ce second roman de Stéphanie Perez est une réussite d’intelligence, de vécu, de connaissances géopolitiques et bien évidemment d’humanisme. Encore, un vrai coup de cœur !
    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2024/07/22/st-perez-la-ballerine-de-kiev/

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